IPL S’APPUIE SUR SES FORCES POUR RÉALISER UN PLAN AMBITIEUX
MAV Beauty Brands, MAV, 12,10 $
a Bourse et la conjoncture jettent du sable dans l’engrenage de Plastiques IPL, qui a promis une croissance supérieure à son industrie et de meilleures marges lors de son retour en Bourse. Son action a chuté de 24 % depuis le 28 juin, même après avoir réduit le cours initial lors de l’émission.
La montée en flèche des frais de transport et des cours de la résine affaiblissent sa marge brute, tandis que les marchés deviennent plus frileux à l’égard des perspectives pour le secteur industriel et les PME.
Leon Aghazarian, de Financière Banque Nationale, juge plus prudent de rester sur les lignes de côté, de réduire ses prévisions de bénéfice d’exploitation et d’abaisser sa recommandation d’achat à conserver. Son cours cible passe de 16 $ à 13,50 $, soit un multiple de 7,5 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2019, par rapport à 8,5 fois auparavant.
« À court terme, les pressions à la baisse sur les marges et des acquisitions neutraliseront le potentiel de croissance interne dans un marché peu cyclique et en demande », dit-il.
L’ensemble des analystes estime tout de même que la société irlando-québécoise a tout ce qu’il faut pour atteindre les objectifs fixés d’ici 2021, malgré les embûches qui se dressent sur son chemin.
Pour aspirer à l’évaluation élevée qu’obtiennent les sociétés performantes apparentées telles que Winpak (WPK, 45,65 $) ou CCL Industries (CCL.B, 56,98 $), il lui faudra faire croître ses revenus de 6 % à 8 % par année (sans l’effet des acquisitions), soutenir des marges d’exploitation de 14 % à 15 % et mener à terme des investissements de 140 millions de dollars dans ses usines.
Déjà férue d’acquisitions – quatre transactions en quatre ans –, IPL en a plusieurs autres dans sa mire tout en promettant de rester disciplinée et stratégique.
Le fabricant a récemment recruté un ex-banquier d’affaires pour diriger le développement. « C’est un indice que la pépinière de transactions est active malgré les importants investissements », évoque Mark Wilde, de BMO Marchés des capitaux.
L’analyste Walter Spracklin, de RBC Marchés des Capitaux, apprécie qu’IPL mise sur des niches, des produits innovants, ainsi que sur sa capacité à adapter rapidement ses produits aux nouveaux besoins des clients pour se tailler une place dans une industrie à la fois fragmentée et exigeante.
M. Spracklin cite en exemple les boîtes pliables pour la manutention des pièces automobiles pour Ford, en Europe, les bacs réutilisables pour les fermiers et les contenants pour les produits laitiers dont l’aspect graphique est déposé dans le moule avant l’injection.
Presque les trois quarts du plan de dépenses reposent sur des engagements de la part de clients.
« IPL maîtrise bien les leviers qui font croître ses revenus et peut atténuer l’impact néfaste de ce qu’elle ne contrôle pas. Son titre performera en fonction de ses progrès », explique l’analyste.
L’an prochain donnera un premier aperçu du potentiel des flux de trésorerie libres à long terme, après des dépenses de pointe.