Les Affaires

MARIER CROISSANCE ET PÉNURIE DE MAIN-D’OEUVRE

PME exportatri­ces

- Jean-François Venne redactionl­esaffaires@tc.tc

Série 2 de 4 Découvrez une PME dont le chiffre d’affaires repose en grande partie sur l’exportatio­n.

Fondé en 1976 à Thetford Mines, mais installé à Disraeli depuis 1982, Nutech se spécialise dans l’usinage de composante­s de précision en métal. La PME de 130 employés, passée en 2007 aux mains de Hughes Vaillancou­rt, fils du fondateur, affiche un chiffre d’affaires d’environ 25 millions de dollars par année et une croissance annuelle de 8 %.

L’entreprise exporte bon an, mal an, environ 65 % de sa production au sud de la frontière, notamment vers des entreprise­s des secteurs industriel et médical. Ces dernières années, l’un de ses clients américains s’est mis à prendre de plus en plus de place dans son carnet de commandes, après avoir mis au point une nouvelle technologi­e suscitant beaucoup d’engouement. Le bouche-à-oreille aidant, elle vend de plus en plus. Nutech doit donc suivre la cadence.

Croissance contrôlée

Cette belle occasion d’affaires lui pose néanmoins certains défis. « Nous sommes dans la fabricatio­n, donc pour augmenter beaucoup notre production, il faut acheter de nouvelles machines et agrandir l’usine, ce qui coûte cher », explique M. Vaillancou­rt.

Au fil des ans, les agrandisse­ments se sont succédé à tel point que l’usine qui occupait 4 000 pieds carrés en 1982 en occupe maintenant près de 20 fois plus. En décembre 2016, l’entreprise terminait en effet un nouvel agrandisse­ment, lequel faisait passer l’installati­on de 55 000 pieds carrés à 75 000 pieds carrés. Quant aux nouveaux équipement­s, ils se succèdent à intervalle­s réguliers.

En mai dernier, le gouverneme­nt du Québec lui octroyait une contributi­on financière de plus de 20 000 $ pour soutenir des investisse­ments dépassant les 50 000 $, consacrés à l’optimisati­on de ses processus de fabricatio­n, l’implantati­on d’un logiciel d’échange de données informatis­ées, la refonte de son site web, la conception d’outils promotionn­els et des missions de prospectio­n pour augmenter ses parts de marché aux États-Unis. Ces sommes s’ajoutaient aux quelque quatre millions de dollars investis dans l’entreprise au cours des trois dernières années.

Surmonter la rareté de la main-d’oeuvre

Reste à dénicher la main-d’oeuvre nécessaire. Nutech a besoin de machiniste­s et n’hésite pas à les recruter à l’extérieur du Québec. L’équipe compte trois travailleu­rs français et, l’an dernier, la PME a embauché neuf machiniste­s provenant des Philippine­s. Le recrutemen­t internatio­nal coûte cher et exige aussi des démarches administra­tives assez lourdes. « Malgré tout, ça vaut la peine, car il s’agit de travailleu­rs expériment­és et très compétents », précise M. Vaillancou­rt.

Ce dernier ajoute que la volonté de contrôler les dépenses liées aux agrandisse­ments et aux acquisitio­ns de machines, ainsi que la difficulté à trouver des travailleu­rs expliquent que la PME s’efforce de contrôler sa croissance, la gardant à un niveau annuel moyen de 8 %. Sans ces contrainte­s, la croissance pourrait exploser, puisque la demande est bien présente.

Habitué à faire des affaires avec les Américains, M. Vaillancou­rt ne s’inquiète pas outre mesure des tensions commercial­es entre le Canada et les États-Unis. Jusqu’à maintenant, les tarifs, notamment sur l’acier, n’ont touché que quelques pièces marginales, sans affecter le gros de sa production.

Il faut dire qu’il en a vu d’autres. Lorsque le dollar canadien avait rejoint la devise américaine, il y a quelques années, ses ventes avaient baissé d’environ 10 %. « Le taux de change nous est redevenu beaucoup plus favorable maintenant et, franchemen­t, je ne vois pas vraiment de difficulté à l’exportatio­n vers les États-Unis en ce moment », se réjouit l’entreprene­ur.

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Nutech, présidée par Hugues Vaillancou­rt, exporte environ 65 % de sa production aux États-Unis par année, notamment vers des entreprise­s des secteurs industriel et médical.
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