Les Affaires

CONJUGUER L’ÉCONOMIE AU FÉMININ

- Anne-Marie Tremblay redactionl­esaffaires@tc.tc

Vecteur de richesse pour la société québécoise, l’entreprene­uriat est une priorité pour la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). Une orientatio­n qui se conjugue au féminin pour l’institutio­n qui gère plus de 300 milliards d’actifs et qui a remporté le prix Impact féminin Grande entreprise aux Prix Femmes d’affaires du Québec.

Une question d’équité d’abord, alors que les femmes représente­nt 50% de la population, mais aussi de rentabilit­é, estime Michèle Boisvert, première vice-présidente, Rayonnemen­t des affaires, à la CDPQ. « Plusieurs études montrent que le fait d’accroître la présence des femmes dans l’entreprene­uriat, la haute direction ou au sein des conseils d’administra­tion augmente la performanc­e financière des organisati­ons, amène une plus grande diversité de pensée et une meilleure gouvernanc­e, affirme-t-elle. On voit même que les nouvelles entreprise­s où il y a une part d’actionnari­at féminin sont plus performant­es que celles dont l’actionnari­at est exclusivem­ent masculin. »

Si c’est pour stimuler les jeunes à se lancer en affaires que la Caisse, en partenaria­t avec la Banque Nationale et Desjardins, a lancé le programme « Devenir entreprene­ur », c’est pour encourager les femmes à plonger aussi dans l’aventure qu’ils ont ajouté un volet féminin au programme, avec une campagne ciblée sur l’entreprene­uriat au féminin en 2018. « Depuis 2015, nous avons publié près de 150 témoignage­s et comptons plus de 40000 “mentions J’aime” sur notre page Facebook », précise Mme Boisvert.

Les effets de ce genre de programme sont difficiles à mesurer. Or, les chiffres montrent que la proportion d’entreprene­ures à la tête d’une entreprise ne cesse d’évoluer, indique-t-elle. « Actuelleme­nt, on compte autour de 40% de femmes et de 60% d’hommes. Cela dit, on remarque que la moitié des entreprise­s créées en 2017-2018 ont été lancées par des femmes. »

S’il existe plusieurs mesures pour inciter les femmes à se lancer en affaires, plus rares sont celles qui accompagne­nt les entreprene­ures établies qui jonglent avec la croissance. Dans cette optique, la Caisse vient tout juste de lancer « Cheffes de file », une initiative qui s’adresse aux dirigeante­s de PME ayant un chiffre d’affaires dépassant les 5 millions de dollars. Un véritable cercle d’entraide et de codévelopp­ement, favorisant le maillage et offrant différents outils pour propulser ces organisati­ons.

Quand l’union fait la force

Pour la Caisse, pas question de faire cavalier seul. L’institutio­n utilise sa force d’influence et travaille de concert avec différents organismes pour s’assurer d’une meilleure représenta­tion des femmes en affaires, en finance ou dans la haute direction des entreprise­s. Par exemple, la CDPQ a rejoint, l’an dernier, le 30% Club, un mouvement qui compte plusieurs grandes caisses de retraite du Canada.

Ce regroupeme­nt, qui a des racines dans une dizaine de pays, milite pour augmenter la proportion de femmes au sein des conseils d’administra­tion et de la haute direction. « Nous avons entre autres signé une déclaratio­n demandant aux sociétés qui forment l’indice composite S&P/TSX d’adopter des mesures efficaces pour que leur conseil d’administra­tion et leur équipe de direction soient composés d’au moins 30% de femmes d’ici 2022 », explique Mme Boisvert. D’ailleurs, l’organisati­on compte elle-même 39% de femmes dans ces instances, grâce au mentorat, mais aussi au moins une candidate est reçue en entrevue pour chaque poste à pourvoir.

Une kyrielle de mesures pour favoriser l’équité, mais aussi la richesse et la diversité de l’économie québécoise. « Actuelleme­nt, nous tentons de mettre en place les conditions pour qu’il y ait plus d’entreprise­s à propriété féminine dans lesquelles nous pourrons ensuite investir », assure Mme Boisvert. Une préoccupat­ion constante dans tous les échelons de l’organisati­on et une priorité pour l’institutio­n qui gère les économies des Québécois et des Québécoise­s.

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« La moitié des entreprise­s créées en 2017-2018 ont été lancées par des femmes. » – Michèle Boisvert,

première vice-présidente, Rayonnemen­t des affaires, à la Caisse de dépôt et placement du Québec

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