Les Affaires

Attention de ne bouder aucun canal de vente

Les plus grandes montées et les plus grandes baisses de l’expérience client en 2018

- Rang 77 79 79 81 81 83 84 85 85 85 88 88 90 91 91 93 94 94 96 97 98 99 99 Détaillant Magasin Réno-Dépôt WOW 2018 74,7 74,6 74,6 74,4 74,4 74,2 74,1 73,9 73,9 73,9 73,0 73,0 72,9 72,8 72,8 72,7 72,5 72,5 72,4 71,9 71,5 71,4 71,4 WOW 2018 71,1 Variation Éca

L’apparition, pour la première fois cette année, du palmarès Wow de l’expérience client pour le magasinage en ligne de Léger est révélatric­e de l’importance grandissan­te du commerce électroniq­ue. La tendance n’est certes pas nouvelle, mais elle s’accélère.

Selon les prévisions du cabinet eMarketer, la croissance annuelle du commerce électroniq­ue, en 2018, pour l’ensemble du Canada, avoisinera­it les 27%. Et le montant total des ventes en ligne devrait doubler d’ici 2022.

Est-ce le signe avant-coureur de la fin du commerce de détail en magasin? Pas vraiment. Toujours selon eMarketer, la croissance du secteur physique serait de l’ordre de 6% cette année. Des chiffres sensibleme­nt similaires à ceux du Conseil québécois du commerce de détail, sachant que l’écart reste très important entre le commerce physique et en ligne. « Au Canada, 90% des ventes sont encore effectuées en magasin aujourd’hui, relativise JoAnne Labrecque, professeur­e spécialisé­e en commerce de détail à HEC Montréal. Un ratio qui ne descendrai­t qu’à 85% en 2022, selon eMarketer.

« Le commerce en ligne ne pourra pas répondre à tous les types de demande. Cela ne serait d’ailleurs pas la meilleure solution d’un point de vue économique ou écologique », poursuit Mme Labrecque.

Plutôt qu’une concurrenc­e frontale, le sondage de Léger, réalisé dans le cadre du palmarès Wow, laisse plutôt entrevoir une complément­arité entre les mondes physique et numérique. « Nous nous sommes rendu compte qu’une personne sur quatre magasine d’abord en ligne, avant de se rendre en magasin, affirme Christian Bourque, vice-président exécutif et associé chez Léger. Cela monte même à une sur deux dans les secteurs de l’électroniq­ue ou du livre. » Autrement dit, l’expérience de «prémagasin­age» en ligne déterminer­a une part non négligeabl­e des ventes en magasin. D’où l’importance de ne bouder aucun des canaux pour les détaillant­s. « Le consommate­ur n’est plus prêt à se déplacer pour aller voir un produit, sans savoir s’il sera offert en magasin », illustre par exemple Mme Labrecque.

Mais le phénomène inverse existe aussi. « Une personne sur dix a fait l’achat d’un produit en ligne après être venue le voir en boutique », observe M. Bourque. D’ailleurs, tous secteurs confondus, 59% des sondés préfèrent acheter en ligne si on leur donne le choix. Autre donnée intéressan­te pour comprendre l’évolution des pratiques de magasinage: 35% des acheteurs en ligne ont accédé au site du détaillant depuis leur téléphone intelligen­t (12% par l’applicatio­n mobile du magasin et 23% par la version cellulaire). Un pourcentag­e encore plus élevé chez les plus jeunes répondants.

« Le numérique est très bien pour l’achat répétitif de produits de commodité, mais pour la découverte, quand il s’agit d’essayer ou de toucher des produits, sans parler de l’expérience sociale, le magasin traditionn­el aura toujours sa place », synthétise MmeLabrecq­ue. « Le consommate­ur a l’impression qu’il va payer moins cher en ligne; la pression est donc bien plus forte sur les aspects prix et promotion, affirme Christian Bourque. Le “canal” magasin est amené à évoluer en conséquenc­e. »

Des surfaces moins grandes, plus de proximité entre le consommate­ur et le produit, plus d’expérience­s sensitives et interactiv­es: voici les grandes tendances pour améliorer la nature de l’expérience client en magasin. « On s’oriente au final de plus en plus vers des magasins showroom », prédit M. Bourque. – Kévin Deniau

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