Les nouvelles tendances en assurance collective
Bien que la plupart des employeurs continuent d’offrir des avantages « classiques » comme un régime d’assurance collective et un programme d’épargne en vue de la retraite, l’offre de service en matière d’avantages sociaux s’oriente vers plus de services personnalisés aux assurés ainsi que des services de prévention, et ce, grâce à des avancées technologiques.
En matière de retraite, Jean-Daniel Côté, vice-président, Retraite, chez BFL Canada service conseils, est d’avis que « la technologie commence à rendre les choses beaucoup plus faciles pour le participant ». Il ajoute : « L’évolution des outils offerts aux participants s’accélère dans le secteur de la retraite, alors qu’il n’y avait pas eu de percées importantes à ce chapitre depuis plusieurs années. »
Selon lui, grâce notamment à l’intelligence artificielle, les options de placement clés en main deviendront de plus en plus sophistiquées. « Certaines options sont en voie d’être gérées à la manière dont on gère les caisses de retraite à prestations déterminées, un peu comme si le portefeuille du participant prenait la forme d’un régime de retraite personnalisé. »
La plupart des entreprises nord-américaines offrent les deux avantages les plus demandés par les employés : un plan d’assurance maladie bonifié (88 %) et des congés payés qui incluent vacances, journées de maladie et jours fériés (80 %), selon les résultats d’un sondage mené pour le compte du cabinet de dotation en personnel Robert Half, auprès de 1 500 employés et plus de 600 professionnels des ressources humaines, de la rémunération et des avantages sociaux en Amérique du Nord, publié en octobre 2018.
Télémédecine et thérapies virtuelles
Plusieurs préconisent maintenant des régimes d’épargne plus souples en vue de la retraite, comme les REER collectifs. Certains jeunes employés les apprécient parce qu’ils peuvent en utiliser les fonds accumulés afin d’acheter leur première maison, illustre Natalie Bussière, associée chez Blake, Cassels & Graydon SENCRL/srl.
Elle note aussi un plus grand intérêt des employeurs à offrir des conditions de travail différentes afin d’attirer des candidats. La possibilité de prendre plus de vacances, les horaires flexibles, le temps de travail réduit ou une plus grande ouverture au télétravail font partie de ces nouveaux avantages.
Cette évolution de l’offre traditionnelle permet à la fois de répondre aux besoins d’une main-d’oeuvre plus multigénérationnelle, d’améliorer l’implication des employés et d’attirer des candidats possédant de bonnes compétences. Le bouquet plus conventionnel en matière d’avantages sociaux, qui peut comprendre par exemple une assurance pour les soins de santé, une couverture des soins dentaires et des soins de la vue, une offre d’assurance vie, mutilation accidentelle et invalidité, est potentiellement bonifié par des avantages tels que de l’aide juridique, un programme d’aide psychologique, et même le remboursement de droits de scolarité.
Toutefois, l’intégration dans les programmes d’aide aux employés de soins virtuels, tels que la télémédecine et les thérapies virtuelles, semble être une tendance en voie de s’épanouir. Par exemple, SSQ Assurance offre à ses groupes d’assurés admissibles, depuis janvier 2018, un accès à la plateforme virtuelle Dialogue, qui permet de « consulter des médecins généralistes par vidéo, clavarder avec des infirmières, demander une prescription ou son renouvellement ou solliciter une référence pour consulter un médecin spécialiste ».
Financière Sun Life offre, pour sa part, à ses clients canadiens, depuis mars 2018, un accès à des services de soins de santé virtuels par l’entremise de trois entreprises offrant de tels services, soit : Akira, EQ Care et Maple.
La quête du mieux-être
Bien que la plupart des assureurs proposent des programmes de santé et mieux-être au travail, une nouvelle génération de programmes soutenus par la technologie se distingue.
En plus d’être flexibles et personnalisables, ces programmes semblent être encore plus susceptibles de répondre à la volonté exprimée par les employeurs canadiens d’améliorer la santé mentale ou physique de leurs employés. Ceux-ci ont notamment évoqué cet enjeu comme une priorité dans 47 % des cas lors de l’enquête annuelle 2018 de Morneau Shepell sur les tendances en ressources humaines.
C’est en février 2016 que la Financière Manuvie s’est associée au Groupe Vitality afin d’offrir aux Canadiens une assurance vie susceptible de les récompenser en fonction de leurs habitudes de vie, par l’entremise notamment d’économies sur leurs primes. En 2017, le programme Vitality, opéré entre autres par l’entremise de la société de services financiers Discovery, atteignait plus de sept millions de participants répartis dans 14 pays.
En juillet 2018, RBC Assurances a lancé son programme Bien-être, accessible sur une plateforme numérique pour les clients de Solutions d’assurance collective dont le régime couvre les soins de santé. Son objectif consiste à encourager les employés à « remplacer leurs mauvaises habitudes de vie, comme le manque de sommeil ou les choix alimentaires mal avisés, par de meilleures habitudes comme l’exercice physique quotidien ou les exercices de pleine conscience. »
La démarche des participants est soutenue par « un fil d’actualité personnalisé, des défis personnels et d’entreprise, la reconnaissance des pairs et des incitatifs basés sur le progrès accompli. » Les employés se trouvent récompensés pour leurs efforts « au moyen d’un système à trois paliers qui prévoit des remises en argent et des réductions ».
La Financière Sun Life a lancé, pour sa part, en septembre 2018, son programme de mieux-être axé sur les récompenses par l’entremise de la plateforme BestLifeRewarded. Son programme se distingue du fait qu’il offre une expérience intégrée en matière de garanties collectives et de gestion de patrimoine, permettant à ses utilisateurs « de participer à deux cours de yoga par semaine ou encore de cotiser davantage à [leur] REER », indique Sun Life.
BestLifeRewarded Innovations, fondée en 2010, a été le premier programme de récompenses des saines habitudes à l’intention des Canadiens. Sa plateforme personnalisable atteint plus de trois millions de Canadiens par l’entremise de 12 000 employeurs
« Les programmes de santé et mieux-être sont populaires, mais parfois sous-exploités au sein des entreprises. Pour générer le maximum de bénéfices, les employeurs doivent assumer un rôle important dans le déploiement auprès de leurs employés », indique Éric Trudel, premier vice-président, Stratégies et gestion de l’offre chez SSQ Assurance.
Selon lui, l’effet de ces programmes de santé et mieux-être « est maximisé s’ils génèrent, à court terme, un avantage tangible pour l’employé et pour son employeur ». – Richard Cloutier
D. C. : Nous travaillons donc en collaboration avec les employeurs pour identifier les meilleures stratégies de prévention et les régimes d’épargne les plus judicieux pour leurs employés. Notre objectif : les accompagner dans l’évolution de leurs besoins financiers, à court et long terme, et dans la gestion optimale de leur santé afin de profiter pleinement de leur quotidien et de leur retraite. J. D. : Le coût des assurances collectives — et celui des médicaments — augmentent constamment. De plus en plus de gens souffrent, et ce dès un jeune âge, de maladies chroniques comme le diabète de type 2. Ils doivent prendre des médicaments sur une base régulière toute leur vie. Certains nouveaux médicaments ont un coût astronomique et les traitements peuvent s’avérer compliqués. Nous aidons les employeurs et les employés à affronter ces défis par une approche proactive du contrôle des coûts. Notre approche met l’accent sur la promotion des comportements sains pour aider les employés à rester en bonne santé ou à la retrouver lorsqu’ils sont en invalidité. On propose, par exemple, des outils d’évaluation en ligne, une approche-conseil proactive auprès des employés à risque de maladies chroniques, un soutien actif pour améliorer l’observance de traitements parfois compliqués, et un service de renouvellements automatisés et de livraison gratuite à domicile des ordonnances en cours, pour favoriser la continuité du traitement. D. C. : Du côté financier, deux vagues de fond affectent les employés. Premièrement, les entreprises ont migré de régimes de retraite à prestations déterminées vers des régimes d’accumulation. Le risque lié à la gestion des placements a ainsi été transféré des employeurs vers les employés, qui doivent se préoccuper davantage eux-mêmes de leur avenir financier. Pour répondre à ce risque, notre solution d’investissement Parcours cycle de vie offre à chaque participant un portefeuille de placement établi en fonction de son âge de retraite et de sa tolérance au risque. En complément, on suggère l’utilisation d’outils, comme Objectif RetraiteMD et notre Centre de mieux-être financier, pour évaluer les différents scénarios et suggérer les prochaines actions à adopter. Deuxièmement, les baby-boomers, qui arrivent à la retraite ou qui en approchent, cherchent à faire des choix éclairés sur leurs options de décaissement. Notre équipe de transition les accompagne, bien avant leur retraite, en leur offrant les conseils requis pour faire des choix judicieux tout en conservant les avantages offerts par le régime collectif. D. C. : Les jeunes pensent rarement à leur retraite, car ils ont d’autres priorités à plus court terme: rembourser un prêt étudiant, acheter une première maison ou faire un