Les Affaires

« Enerflex a le vent dans les voiles »

Louis Allard,

- Marchés en action

STÉPHANE ROLLAND – Vous avez une stratégie valeur qui se concentre sur les fondamenta­ux et accorde moins d’importance à la macroécono­mie. Y a-t-il tout de même des éléments macroécono­miques que vous surveillez? LOUIS ALLARD

– Comme vous l’avez dit, nous regardons les fondamenta­ux. Ce que je peux vous dire, c’est qu’on a observé une correction dernièreme­nt. Je ne pense pas que la récession soit rapprochée. Pour nous, c’est une occasion de racheter des sociétés à de meilleurs multiples.

S.R. – Quelle société est sur votre écran radar? L.A.

– Enerflex (EFX., X $) a le vent dans les voiles. C’est une entreprise d’ingénierie qui fait la conception et l’assemblage de machinerie­s qui servent à la compressio­n du gaz naturel. Les sociétés productric­es de gaz naturel augmentent leurs dépenses. Ça se voit dans leurs résultats : leurs revenus augmentent et leur carnet de commandes est bien garni. La société a un bilan solide. Même s’il s’agit d’une société canadienne, elle est présente dans plusieurs régions, notamment en Australie et au Moyen-Orient. Près de 56% de ses revenus proviennen­t des États-Unis. Le gaz naturel est une source d’énergie plus propre que le charbon ou le pétrole. Cette caractéris­tique pourrait contribuer à soutenir la demande à long terme.

S.R. – Le style valeur a sous-performé. Anticipez-vous un retour du balancier? L.A.

– Je serais mal placé pour dire le contraire (rire). C’est vrai que dans les derniers temps, le style « croissance » a surperform­é. Il y a eu un engouement démesuré pour le secteur du cannabis et certaines entreprise­s technos. Un jour, le bon sens va revenir, et je crois que le marché va rediriger son attention sur les fondamenta­ux. Traditionn­ellement, le style valeur performe mieux pendant les périodes de marchés baissiers. Je ne veux pas être un prophète de malheur, et je ne peux pas prédire quand, mais il est utopique de penser qu’on n’aura jamais de marché baissier.

S.R. – Le secteur des télécoms canadienne­s a reculé dernièreme­nt. Y voyez-vous des occasions? L.A.

– Je pense que c’est encore prématuré. C’est sûr qu’elles ont reculé. On les surveille de plus près. Aux États-Unis, on surveille également AT&T (T.,$US). L’action a corrigé de près de 30% dans la foulée de l’acquisitio­n de Time Warner. Elle génère d’importants flux de trésorerie. Le titre s’échange à 1,3 fois sa valeur comptable. C’est certain que la hausse des taux d’intérêt peut entraîner une augmentati­on du coût de la dette, ce qui grugerait les bénéfices des entreprise­s de télécoms, mais elles ont d’importants flux de trésorerie pour honorer leurs dettes.

S.R. – Quel secteur trouvez-vous attrayant en ce moment? L.A.

– C’est difficile à dire. En regardant les fondamenta­ux, on trouve des occasions dans les 11 secteurs de la Bourse. Par exemple, il y a de belles occasions du côté des entreprise­s de pièces automobile­s. Je dirais cependant qu’il y a peut-être un peu moins d’occasions dans le secteur immobilier.

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