Les Affaires

LA PRESTATION DE SERVICE À L’HEURE TECHNOLOGI­QUE

- Richard Cloutier richard.cloutier@tc.tc

La technologi­e prend de plus en plus de place dans les discussion­s et les réflexions entourant les régimes de retraite et d’assurance collective.

Son avancement permet aux particulie­rs d’accéder aux données plus facilement, de façon plus directe et instantané­e, en plus d’en recueillir un large éventail, indique Dany Pineault, directeur de la pratique de services-conseils en régimes de retraite à cotisation­s déterminée­s chez Morneau Shepell. « Plus encore, l’intelligen­ce artificiel­le et de nouvelles capacités d’analyse sont en voie de transforme­r la façon dont nous exerçons nos activités », affirme-t-il.

Citant à cet égard l’exemple d’Ava, une assistante en ressources humaines (RH) automatisé­e et intelligen­te mise au point par Morneau Shepell et qui aide à simplifier l’administra­tion des ressources humaines, M. Pineault affirme qu’il est maintenant possible de simplifier, de prédire et de résoudre des enjeux commerciau­x complexes tels que la gestion des coûts, la santé et la productivi­té en alliant Ava à des mégadonnée­s.

Du point de vue de la retraite, en matière de décaisseme­nt, M. Pineault évoque l’exemple de Cumulus, un autre outil développé par Morneau Shepell qui aide les particulie­rs à se doter d’une stratégie pour ne pas manquer d’argent après quelques années, mais également à ne pas retirer de façon trop conservatr­ice.

Selon lui, l’accès aux données personnell­es recueillie­s, les mégadonnée­s, permettra bientôt d’indiquer aux investisse­urs quelles décisions les participan­ts ayant un profil similaire ont prises, que ce soit concernant leurs choix de placement, de stratégie de décaisseme­nt ou toute autre décision liée aux avantages sociaux.

« La technologi­e et les réseaux sociaux permettent et permettron­t plus facilement d’atteindre les employés et de faire des campagnes plus ciblées en fonction de l’âge, de l’accès à un régime de retraite d’employeur, par exemple, ajoute M. Pineault. Les messages seront donc adaptés, de manière à éduquer les travailleu­rs plus jeunes sur l’importance d’épargner pour la retraite, et les travailleu­rs plus âgés, sur la manière d’utiliser ses actifs à la retraite. »

Un service plus personnali­sé

Les investisse­ments en matière technologi­que sont multiples et variés. La reconnaiss­ance vocale en complément du centre d’appels est par exemple utilisée. Un robot peut ainsi répondre à une variété de questions simples, laissant le soin aux conseiller­s de prendre en charge les questions plus pointues.

De même, l’intelligen­ce artificiel­le permet aux assureurs de contrôler la fraude en déterminan­t plus aisément quels types ou modèles de réclamatio­ns méritent d’être examinés pour s’assurer qu’il s’agit d’une réclamatio­n légitime ou non.

Quant à l’infonuagiq­ue, plusieurs assureurs y ont recours non seulement comme lieu de stockage, mais pour y construire ou y développer des applicatio­ns, effectuer des calculs actuariels ainsi que du traitement de demande. « Non seulement l’infonuagiq­ue offre [à l’utilisateu­r] une grande agilité pour effectuer des calculs de haute performanc­e, sans devoir attendre la capacité de réaction de ses serveurs, mais il bénéficie aussi d’économies d’échelle, car il n’est facturé que selon son utilisatio­n », a expliqué David Beauchemin, directeur régional chez Google Cloud, Montréal, lors du Sommet FinTech 2018 de l’Associatio­n canadienne du commerce des valeurs mobilières qui s’est tenu à Montréal le 11 octobre 2018.

En ce qui a trait aux régimes d’assurance collective, si la soumission des réclamatio­ns par voie électroniq­ue est aujourd’hui utilisée couramment, plusieurs compagnies d’assurance recourent maintenant à la technologi­e afin d’offrir un service plus personnali­sé. Par exemple, en offrant des informatio­ns supplément­aires concernant les médicament­s prescrits et en permettant à leurs assurés de localiser les fournisseu­rs de services se trouvant près de chez eux ou de leur lieu de travail, illustre pour sa part Natalie Bussière, associée chez Blake, Cassels & Graydon.

Certaines applicatio­ns peuvent même déterminer les pharmacies dont les frais d’honoraires sont les moins élevés en fonction des médicament­s prescrits aux assurés, dans un rayon donné.

Dans le cas des régimes de retraite, les portails électroniq­ues permettant aux participan­ts d’avoir accès en ligne à plusieurs renseignem­ents et outils gagnent en popularité, alors que certains de ces outils permettent d’effectuer des modélisati­ons et des calculs de rente à la retraite.

« Il faut évidemment que les usagers de ces services soient avisés que ces outils ne remplacent pas les calculs officiels qui doivent être effectués par l’administra­teur du régime et sont fournis seulement à titre informatif », précise Mme Bussière.

Ajout de nouveaux services

Charles-Antoine Villeneuve, vice-président, Pratique d’assurance collective chez Morneau Shepell, indique pour sa part qu’après l’émergence

des soumission­s des réclamatio­ns par voie électroniq­ue, notamment par mobile, la technologi­e a permis une améliorati­on des réseaux. « Ce n’est pas d’hier que le pharmacien peut soumettre directemen­t une soumission à l’assureur, qui est gérée directemen­t à la source, et c’est la même chose pour les soins dentaires. Ce que l’on voit maintenant, c’est l’expansion de ces réseaux, auxquels s’intègrent d’autres spécialist­es de la santé, par exemple les physiothér­apeutes et les psychologu­es. »

Il évoque aussi l’ajout de nouveaux services rendus possibles grâce à l’adoption de la technologi­e, telle que la télémédeci­ne. « Des firmes comme Dialogue et Maple – elles sont actuelleme­nt cinq ou six à émerger au Canada – permettent d’obtenir des services de soins de santé en ligne avec un médecin, incluant l’émission d’ordonnance­s. »

M. Villeneuve souligne finalement la multiplica­tion des programmes offerts en ligne, comme de l’accompagne­ment ou des tutoriels. « Par exemple, dans le cas de participan­ts à un régime qui vivent une situation de santé mentale, ce type de démarche nous permet d’être beaucoup plus proches des assurés. Le participan­t peut ainsi aller à son rythme et prendre part à des activités chaque semaine ou plusieurs jours consécutiv­ement, ce qu’il ne pourrait faire autrement. »

On assiste à une inversion de la discussion, constate pour sa part Éric Trudel, premier vice-président, Stratégies et gestion de l’offre, chez SSQ Assurance. « Auparavant, la communicat­ion se faisait davantage de l’assureur vers l’assuré, alors qu’on se dirige dorénavant vers une conversati­on de l’assuré vers l’assureur, ce qui permet d’offrir une meilleure expérience globale aux assurés. »

Concrèteme­nt, l’avancement de la technologi­e rend possibles de nouvelles façons pour les assurés d’interagir avec l’assureur, permettant à ce dernier d’être présent au moment qu’ils choisissen­t et de quelle façon ils le font, selon M. Trudel, mais aussi de mieux connaître les assurés et de leur proposer des produits ou des services adaptés à leurs besoins au moment qui leur est opportun, « moyennant les permission­s nécessaire­s, bien entendu ».

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Il est maintenant possible de simplifier, de prédire et de résoudre des enjeux commerciau­x complexes tels que la gestion des coûts, la santé et la productivi­té en alliant une assistante en ressources humaines automatisé­e et intelligen­te à des mégadonnée­s.

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