Les Affaires

COMMERCE INTERNATIO­NAL

DES BARRIÈRES À L’ENTRÉE DE CHAQUE NOUVEAU MARCHÉ

-

Les entreprise­s québeécois­es sont encore trop timides sur les marchés étrangers.Quels sont les obstacles qui les empêchent de se déployer? Surtout,quelles sont les solutions pour débloquer la voie? Les participan­ts de notre Grande consultati­on sur le commerce internatio­nal livrent leurs réponses.

Les temps sont durs pour les nerfs des exportateu­rs, entre le Brexit, le protection­nisme américain, l’instaurati­on d’un nouveau traité de libre-échange en Amérique du Nord et les risques de guerres commercial­es entre les États-Unis et la Chine. « À chaque élection, voire à chaque déclaratio­n sur Twitter, on a l’impression que tout va changer », déplore Jean Champagne, PDG de Xmedius Solutions.

Comme si négocier avec les complexité­s réglementa­ires de l’exportatio­n n’était pas déjà assez compliqué comme ça. Il faut connaître les tarifs à l’exportatio­n dans chaque marché, les droits de douanes et d’autres informatio­ns importante­s comme le code du Système harmonisé de chacun de ses produits, par exemple. Il faut aussi connaître les certificat­ions dont un produit ou un service pourrait avoir besoin pour être vendu sur un territoire et les normes pour qu’il soit conforme. Dans le secteur alimentair­e, les normes de contrôle de la listeria, de la salmonelle et de l’E. coli, par exemple, ne sont pas les mêmes aux États-Unis que dans l’Union européenne. « Un de nos clients avait un produit pour contrôler l’agrile du frêne et voulait l’exporter aux États-Unis, mais chaque État avait une réglementa­tion différente, en plus de celle de l’agence fédérale, illustre Thomas Creary, directeur général de Westbridge­One Ventures. Ça peut carrément retarder l’expansion d’un produit de plusieurs années. »

Comment faire, dès lors, pour aider les exportateu­rs à s’en sortir? « Les PME ne trouvent jamais une seule personne capable de résoudre l’ensemble du casse-tête. Il faut plusieurs ressources pour les aider et ils doivent accepter d’apprendre

de leurs erreurs », soutient Juliana Zerda, coordonnat­rice de projets internatio­naux à l’École des entreprene­urs du Québec.

Une telle complexité augmente également l’« importance d’avoir quelqu’un sur place qui connaît son marché et les risques qu’il présente, croit Daniel Caumartin, vice-président et chef de la direction financière de Bonduelle Canada.

M. Creary conseille d’aller plus loin encore en ajoutant sur son conseil d’administra­tion ou comité aviseur une personne originaire du pays où l’on exporte. Il suggère aussi de faire un investisse­ment minimal pour avoir au moins une adresse d’affaires dans ce pays. « Les gens veulent faire affaire avec des entreprise­s qui démontrent un certain engagement envers le marché; ça augmente le niveau de confiance », dit-il.

De son côté, M. Champagne soutient que les entreprise­s qui sont passées à travers ces difficulté­s devraient documenter leur expertise et la partager avec d’autres entreprene­urs.

Défis: Multiplica­tion des réglementa­tions et des tarifs

Solutions: Embaucher des consultant­s au Québec, mais aussi dans le marché visé

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada