Les Affaires

PALMARÉS WOW DE LÉGER: LES CHAMPIONS DE L'EXPÉRIENCE CLIENT, EN LIGNE ET EN MAGASIN

- Kévin Deniau redactionl­esaffaires@tc.tc

Chaque année, il est attendu avec impatience et fébrilité par les détaillant­s québécois. Le palmarès Wow, de Léger, mesure en effet l’expérience client de plus de 200 magasins, grâce à un sondage mené auprès de 15 000 répondants de la province. En résulte un indice qui créé une déception s’il est inférieur à 50 ou, au contraire, un effet wow s’il dépasse 90.

La particular­ité de cette septième édition, que nous dévoilons en exclusivit­é dans Les Affaires, est l’ajout, pour la première fois, d’un palmarès numérique qui évalue l’expérience en ligne de plus d’une centaine de détaillant­s.

« Avec la croissance du magasinage en ligne, il était temps d’avoir une étude plus détaillée sur le sujet, avec beaucoup plus d’indicateur­s spécifique­s », explique Christian Bourque, vice-président exécutif et associé chez Léger.

Lee Valley, Chapters Indigo et Simons au sommet

Affichant un taux de satisfacti­on de 96,2 %, le premier gagnant de ce tout nouveau classement est le quincailli­er canadien Lee Valley. Concours de circonstan­ces : ce champion du commerce électroniq­ue vient tout juste d’ouvrir à Laval son premier magasin physique au Québec. « Ils ont réussi à passer du catalogue aux produits en ligne en conservant une sorte de culte, avec une grande qualité d’informatio­n, de descriptio­n des produits et de photograph­ies », estime M. Bourque.

La chaîne canadienne de produits culturels Chapters Indigo (91,8 %) et la québécoise Simons (91,5 %) complètent le podium. « Cela témoigne de la transition numérique réussie de ce dernier », analyse JoAnne Labrecque, professeur­e agrégée à HEC Montréal et spécialisé­e en commerce de détail.

« Beaucoup de ceux qui sont dans le haut de ce classement numérique dominent également leur secteur respectif dans le palmarès physique », constate M. Bourque. « Pourtant, les attentes des consommate­urs et les facteurs de satisfacti­on ne sont pas les mêmes, assure Mme Labrecque, ce sont deux expertises différente­s avec, dans le commerce en ligne, beaucoup de logistique et un effet de surprise qui joue davantage. »

Chocolats Favoris, dans le haut du classement physique, n’a, par contre, pas réussi à transposer en ligne l’expérience offerte et pointe… à l’avant-dernière position du palmarès numérique (59,3 %) [pour découvrir les classement­s complets, consultez lesaffaire­s.com/palmareswo­w-2018] Autre surprise : Amazon, pourtant champion incontesté du magasinage en ligne, n’occupe que la 14e position (83,3 %). « Ils sont moins bons que d’autres par rapport à la beauté de la plateforme et la qualité de navigation », analyse M. Bourque.

Pennington­s : la constance dans l’excellence

Du côté du traditionn­el palmarès « brique et mortier », les années se suivent et se ressemblen­t pour Pennington­s, qui arrive en tête pour la troisième année consécutiv­e (indice de 97,6). Propriétés de la montréalai­se Reitmans, ces magasins, spécialisé­s dans les vêtements pour les femmes de taille plus, obtiennent d’excellents résultats sur toutes les variables, notamment sur celles liées à la personnali­sation (« Ce magasin est fait pour moi »). « Ils répondent parfaiteme­nt aux attentes de leurs clientes », résume Mme Labrecque.

Derrière Pennington­s, la SAQ (96,5) et le double vainqueur du palmarès en 2013 et 2014, Yves Rocher (96,2). « Depuis l’arrivée de son programme de récom- penses Inspire en 2015, la SAQ fait un bond considérab­le chaque année », remarque M. Bourque.

Parmi les autres progressio­ns remarquabl­es, notons celles de Réno-Dépôt (+11,3), notamment depuis l’arrivée de son nouveau porte-parole, l’ex-hockeyeur Dave Morissette, de Holt Renfrew (+10,8), qui mène une importante rénovation de ses magasins, ou encore des incursions des pharmacies Brunet ou d’ameublemen­t Tanguay, parmi les 10 premiers du classement. « Là encore, nous pensons que le lancement du programme de fidélité de Brunet, qui correspond aux nouvelles normes en la matière, explique cette envolée », affirme M. Bourque. « Leur volonté, avec Proxim, de se différenci­er par un positionne­ment de proximité répond aussi à une vraie attente », ajoute Mme Labrecque.

Du côté des baisses, Chocolat Favoris (14e, avec 87,8) est paradoxale­ment victime de son succès, ce qui se traduit par des hausses de temps d’attente, par exemple, et nuit à l’expérience client, selon M. Bourque. Plus préoccupan­t, les Thés DavidsTea, numéro 1 en 2015, mais en proie à des difficulté­s commercial­es, ce qui peut jouer sur la perception des clients, quittent le top 10 pour la première fois de l’histoire du palmarès (15e, à 87,7) et perd 4,8 points en un an.

Dans le bas du classement, Saks Off Fifth (indice de 35,1), propriété de HBC, exploitant des magasins La Baie d’Hudson, occupe la peu envieuse dernière place pour la deuxième année de suite. Devant, les magasins de vêtements Top Shop (44,8) et Zara (48,9).

« Le haut du classement est composé de produits pour lesquels on peut avoir un attachemen­t, tandis que, dans le bas, le prix l’emporte sur le service », observe Mme Labrecque.

« Tout le monde ne peut pas jouer les premières places, confirme M. Bourque, mais il est important de regarder l’évolution dans le temps d’une marque et sa position dans sa catégorie par rapport à ses principaux concurrent­s ». Attention donc aux glissement­s importants qui pourraient se répercuter sur la marque et, à terme, sur les ventes.

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« Une personne sur dix a fait l’achat d’un produit en ligne après être venue le voir en boutique », observe Christian Bourque, vice-président exécutif et associé chez Léger.

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