Les Affaires

ON NE S’IMPROVISE PAS EXPORTATEU­R

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Il n’est pas rare, notamment chez les PME, que le choix d’exporter survienne parce qu’une occasion inattendue se présente, plutôt que dans le cadre d’une planificat­ion de croissance bien ordonnée. « Il faut savoir dire non quand on n’est pas prêt, même si cela veut dire refuser un contrat qui semblait alléchant », affirme d’emblée Stéphane Fallecker, commissair­e à l’internatio­nal de Développem­ent économique de l’agglomérat­ion de Longueuil.

Il ajoute qu’avant même de planifier une percée à l’internatio­nal, il faut réaliser un bon diagnostic de l’entreprise pour bien connaître ses forces et ses faiblesses. On peut ensuite passer à l’autre étape, pour étudier un marché, évaluer son avantage concurrent­iel, ses coûts, etc.

Des étapes qui présentent tout un défi pour les entreprene­urs, selon le PDG de Club Tissus, Frédérik Guérin. « On n’a pas le temps de ralentir, de réfléchir sur un terme de cinq ans ou plus, on est pris dans le quotidien », déplore-t-il.

Pourtant, selon Juliana Zarda, il y a beaucoup d’organisati­ons au Québec pour aider l’entre- preneur à prendre ce pas de recul et dessiner un portrait plus global de sa situation. « Le Québec a un bon savoir-faire sur ce plan », se réjouit-elle.

Les entreprene­urs doivent donc aller chercher des ressources, mais aussi faire preuve d’ouverture d’esprit. « Les entreprene­urs ont beaucoup d’idées. C’est plutôt pour les structurer qu’ils peuvent avoir besoin d’aide, souligne Clara Dubernard, conseillèr­e à l’exportatio­n d’Innov&Export PME. Cela dit, certains ont une idée en tête et n’en démordront pas tant qu’ils ne l’auront pas essayée, quitte à se casser les dents. »

Par ailleurs, la mobilisati­on de l’équipe envers le projet est cruciale, notamment dans les TPE et PME, où ces équipes sont souvent petites. « Les dirigeants doivent planifier et mettre leurs idées en place, mais aussi bien les communique­r à leurs employés, avance Michel Poirier, conseiller aux entreprise­s de la MRC de Marguerite-D’Youville. Ce n’est pas toujours le cas. Or, la communicat­ion est prioritair­e pour bien orienter la planificat­ion stratégiqu­e d’une entreprise. »

Une fois le plan stratégiqu­e mis sur pied, il faut le suivre de manière discipliné­e, mais aussi l’évaluer en continu. « Trop d’entreprise­s élaborent un plan d’affaires, mais n’en mesurent pas les réalisatio­ns, déplore M. Creary. Ils ne vérifient pas si ça fonctionne comme prévu ou s’il faut rectifier le tir. »

Défis: Manque de temps, absence de pensée stratégiqu­e.

Solutions: Trouver des ressources d’accompagne­ment, prendre le temps de planifier, bien communique­r le plan aux employés.

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