La destination Saint-Hyacinthe opère un retour en force
Équipée d’un tout nouveau complexe hôtelcentre de congrès construit au coût de 65 millions de dollars, la ville de Saint-Hyacinthe n’aura eu besoin que d’une année d’activités pour reconquérir son statut de destination affaires populaire.
Ce ne sont pas moins de 80 congrès et événements de 40 nuitées et plus que la cité maskoutaine a accueillis depuis un an. Plus d’une dizaine de ces événements ont même monopolisé l’ensemble des 63 000 pieds carrés d’espaces du nouveau complexe lors de leur passage. « Toutes ces activités ont généré plus de 15 000 nuitées en 2018. C’est bien au-delà de ce que nous avions prévu. Honnêtement, nous n’espérions pas atteindre cet objectif avant la fin de cette année », exprime d’emblée Michel Douville, directeur général du Centre de congrès et de l’Hôtel Sheraton Saint-Hyacinthe. Pour 2019, déjà 80 congrès et événements de 40 nuitées et plus figurent à l’agenda du nouveau complexe. « Avec les discussions en cours, nous sommes sûrs d’atteindre la centaine d’événements lors de la présente année », ajoute le gestionnaire.
M. Douville est catégorique. L’objectif ultime de son équipe n’est rien de moins que de faire revivre à sa collectivité les belles années qu’elle a connues en tourisme d’affaires. De 2000 à 2012, la destination accueillait aisément une centaine de congrès et d’événements par année. Saint-Hyacinthe a même déjà été l’hôte de 130 congrès et événements en 2004. Ce qui avait généré plus de 33 000 nuitées en ville.
De belles années pour lesquelles M. Douville a d’ailleurs joué un rôle d’étincelle. Les plus âgés se souviendront que c’est ce visionnaire qui avait suggéré, au début des années 1980, de transformer les terrains de tennis de l’Auberge des Seigneurs (devenue par la suite l’Hôtel des Seigneurs) en espace congrès et expositions. Cette décision avait soulevé la colère des quelque 200 membres du club. En revanche, elle avait propulsé la cité maskoutaine parmi les pôles majeurs en tourisme d’affaires au Québec. Pendant plus de 30 ans, Saint-Hyacinthe a été la destination à offrir le plus vaste complexe hôtel-centre de congrès en région, au Québec.
M. Douville a également participé à l’essor de Lévis comme destination affaires. Il a dirigé le Centre de congrès et d’expositions de Lévis, ainsi que l’Hôtel Four Point by Sheraton pendant sept ans avant de se voir confier la gestion
et la promotion du complexe hôtel-centre de congrès maskoutain en 2016.
Un retour très attendu
Financé sous forme de partenariat publicprivé, le nouveau complexe était fort attendu par la communauté d’affaires maskoutaine. Selon André Barnabé, directeur général de Saint-Hyacinthe Technopole, la plupart des commerçants et des restaurateurs ont essuyé des pertes de revenus d’au moins 15% par année depuis quatre ans, soit depuis la fermeture et la démolition de l’ancien complexe de l’Hôtel des Seigneurs.
Un des acteurs commerciaux qui bénéficie déjà des retombées du nouveau complexe hôtelcentre de congrès demeure les Galeries de Saint-Hyacinthe, principal voisin de l’infrastructure. Signalons que le propriétaire investisseur, qui a contribué à la construction de l’Hôtel Sheraton, Beauward immobilier inc., est celui qui détient l’espace commercial qui abrite plus de 140 boutiques et services. « Il était donc fondamental à nos yeux qu’une passerelle puisse relier la nouvelle infrastructure du congrès à notre centre commercial », fait savoir André Brochu, directeur général des Galeries de Saint-Hyacinthe.
Depuis août, la passerelle a généré près de 8 000 visiteurs de plus par mois pour les
galeries. Des investissements de plus de 1 M$ sont d’ailleurs prévus pour réaménager l’ensemble des aires alimentaires d’ici l’automne, indique M. Brochu. Cet espace passera de 385 à 560 places. « Nous prévoyons que l’achalandage atteindra de 15 000 à 20 000 personnes par mois une fois les travaux terminés », soutient le gestionnaire.
Une foule d’arguments pour séduire
Outre cette passerelle, le nouveau centre de congrès dispose de nombreux autres attributs de séduction pour ramener la clientèle d’affaires en ville. « Et pour en attirer une nouvelle », ajoute M. Douville. Parmi les forces du nouveau complexe, on note la modernité et l’espace qu’offrent les nouvelles installations. La grande salle de 25 000 pieds carrés (sans colonnes svp) peut accueillir jusqu’à 2 500 convives en banquet. Elle a aussi la particularité d’offrir de multiples configurations afin de se transformer en plus petits espaces.
S’ajoute une vingtaine de salles pour des groupes de 10 à 200 personnes, qui sont réparties sur deux étages, en plus d’une carte maîtresse : une terrasse aménagée sur le toit vert du Centre de congrès, qui peut accueillir jusqu’à 500 convives en cocktail lors de la belle saison. La terrasse fait partie d’une structure qui totalise 40 000 pieds carrés. Un endroit, signale M. Douville, devenu un miniparc où clients et résidents de Saint-Hyacinthe sont invités à venir se balader pour contempler les environs.
Sur le plan du décor et de la conception, l’hôtel de 223 chambres réparties sur 16 étages se distingue par une signature chic urbaine aux allures internationales. Si ce n’était du paysage rural environnant, où se côtoient l’autoroute 20, les champs, les fermes et les Montérégiennes, le visiteur aurait aisément l’impression d’être en réunion dans une grande métropole du Nord-Est américain.
La présence de plus de 700 espaces de stationnements intérieur et extérieur, du restaurant Zibo, du spa l’Éveil des sens et d’un service de navette quotidienne gratuite vient également bonifier l’offre. Ce nouveau service permet de transporter les délégués qui séjournent dans les autres hôtels maskoutains, tels Le Dauphin et le Holiday Inn Express & Suites. La navette effectue la liaison entre le complexe et le centre-ville de Saint-Hyacinthe gorgé de restaurants et de boutiques. « La navette a même été utilisée par des clients de l’hôtel qui souhaitaient se rendre au restaurant Le Coureur des bois, à Beloeil, situé à une quinzaine de minutes du complexe », mentionne M. Douville. Rappelons que ce restaurant est l’une des quatre tables du pays (la seule au Québec) dont la cave à vin s’est vu décerner le Grand Award Wine Spectator.
Des stratégies pour mousser les attributs
Le nouveau complexe hôtel-centre de congrès maskoutain a aussi comme caractéristique d’abriter le bureau d’information touristique de Saint-Hyacinthe. Un service qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans les autres centres de congrès du Québec. « La relocalisation de notre lieu d’accueil nous a permis de nous rapprocher de notre clientèle en tourisme d’affaires, qui représente 70 % de nos visiteurs annuels », indique Nancy Lambert, directrice, Tourisme et congrès à Saint-Hyacinthe Technopole.
Ce poste d’accueil, qui sert également de point de vente