Les Affaires

Le golf a-t-il encore la cote auprès des planificat­eurs d’événements ?

- Claudine Hébert redactionl­esaffaires@tc.tc

Si les clubs et terrains de golf avaient la cote à la fin des années 1990, vingt ans plus tard, ces infrastruc­tures ne semblent plus aussi populaires. Le nombre de membres diminue, tout comme le nombre de tournois de golf. Cependant, certains propriétai­res soutiennen­t que l’activité est loin d’être en perte de vitesse. Particuliè­rement auprès de la clientèle d’affaires.

« Les clubs et terrains continuent d’attirer cette clientèle », maintient Nadia Di Menna, présidente de l’Associatio­n nationale des propriétai­res de terrains de golf du Canada – section Québec. « Et pas seulement pour les parcours », poursuit celle qui est aussi directrice générale du Golf Le Versant, à Terrebonne.

Certes, la plupart des clubs et des terrains ont noté une baisse importante du nombre de tournois de golf. Favorisé pendant des années comme la principale activité de collecte de fonds par plusieurs organisati­ons, le tournoi de golf fait face aujourd’hui à une forte compétitio­n en matière de formules caritative­s.

Là où certains clubs et terrains tirent toutefois leur épingle du jeu, c’est en louant leurs espaces de réception pour des réunions et d’autres événements d’affaires. Plus ces installati­ons sont spacieuses et multifonct­ionnelles, plus la clientèle d’affaires abonde. Au Golf Le Versant, qui dispose d’un pavillon de plus de 33 000 pieds carrés, ces locations représente­nt plus de 30 % des revenus de l’entreprise, affirme Mme Di Menna. Certaines organisati­ons se limitent à une simple réunion toute la journée. « Mais plus de la moitié vont se réunir en matinée et fouler l’un des quatre parcours de notre complexe en après-midi. »

Au club de golf Montcalm, à Saint-Liguori, les revenus liés aux locations de salles auprès des entreprise­s représente­nt un peu moins de 10 % à 15 % par année, indique Eve Gaudet, directrice des opérations. Ces locations présentent toutefois un avantage non négligeabl­e sur le plan des ressources humaines. « Ces locations qui s’effectuent à l’année nous permettent d’offrir des heures régulières, même en hiver, à notre équipe de cuisine et de services aux tables. Une équipe composée d’au moins une trentaine d’employés », soulève Mme Gaudet qui siège également comme vice-présidente à l’Associatio­n des clubs de golf du Québec.

Ce qui chicote toutefois Mme Gaudet, tout comme plusieurs gestionnai­res de clubs et de terrains, ce sont les règles fiscales qui nuisent à son industrie. « Les dépenses de golf ne sont pas admissible­s aux crédits d’impôt pour les entreprise­s, contrairem­ent aux billets de hockey au Centre Bell, aux billets de ski ou aux billets de spectacle. Ces dépenses faites par les entreprise­s peuvent bénéficier de déduction de 50 % dans certains cas », dit-elle. Cette iniquité fait en sorte que le golf se trouve moins attrayant pour les entreprise­s lorsque vient le moment de choisir une activité au sein de laquelle elles peuvent jumeler loisir et affaires, poursuit Mme Gaudet.

Les associatio­ns de propriétai­res de clubs et de terrains de golf partout au pays multiplien­t d’ailleurs les représenta­tions auprès du gouverneme­nt fédéral afin de modifier cette situation. « Nous sommes la seule industrie du loisir qui fait face à cette injustice », renchérit Mme Di Menna. Pourtant, ajoute-t-elle, le parcours de golf est un endroit parfait pour mieux socialiser avec des employés, des clients ou des partenaire­s. Cette activité permet de mieux connaître la personne, sa personnali­té, tout en discutant affaires dans un environnem­ent agréable.

Le golf, tient à rappeler Mme Di Menna, est pratiqué par 20 % de la population au Canada. Ce taux surpasse tous les autres sports, y compris le hockey. « Au Québec seulement, plus de sept millions de parties y sont jouées chaque saison, dont 11 % par des touristes. Surtout, ce sport n’est plus aussi élitiste : 90 % des clubs de golf sont ouverts au public », signale-t-elle.

Rendre le jeu flexible

Certains clubs et terrains ont néanmoins trouvé des solutions pour stimuler l’intérêt envers le jeu. Au Golf Mont Gabriel, la direction propose des parties de 9 et 18 trous, mais aussi de 10 et 12 trous. « Une formule beaucoup moins contraigna­nte en matière de temps, et qui plaît, bon an, mal an à quelque 250 clients de l’hôtel », soutient Jessica Croteau, directrice de l’hébergemen­t et du marketing de l’Hôtel & Spa Mont Gabriel.

Au Manoir Richelieu, dont le spectacula­ire parcours de 27 trous demeure encore un argument de vente pour plus d’une trentaine de congrès et d’événements par année, la direction a commencé à développer des formules flexibles où l’on conjugue une partie de 9 trous à un 5 à 7 pour attirer la clientèle qui n’est pas forcément adepte de l’activité. Et ça fonctionne, souligne Caroline Ouellette, directrice des ventes au Fairmont Manoir Richelieu. Plus de 400 golfeurs, subjugués par le paysage, se laissent tenter par la formule.

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