Quatre ans, 12 idées

François Legault et moi avons maintenant quelque chose en commun. Quelqu’un, devrais-je dire: François Pouliot. Jusqu’à tout récemment directeur de l’information de Les Affaires, il deviendra, le 11 mars, conseiller économique au bureau du premier ministre. En commun, donc, ce grand privilège professionnel de bénéficier de l’incomparable capacité d’analyse de M. Pouliot. J’ose espérer que par son nouveau rôle de conseiller de l’État, c’est toute notre économie qui pourra en profiter.

Ironiquement, le sujet de couverture que nous avions planifié pour ce numéro est précisément un recueil d’idées pour faire avancer le Québec. À l’approche du premier budget du gouvernement Legault, nous voulions comprendre non seulement les attentes des différents groupes d’intérêts économiques, mais aussi leurs propositions concrètes. Si c’était vous qui étiez aux commandes, quelle mesure serait votre priorité? Sans allégeance idéologique ou politique, la sélection des interviewés de notre journaliste François Normand nous donne accès à une riche diversité de propositions, jusqu’au recours au «test du popsicle» pour guider le développement urbain.

Bien sûr, ce panel est loin d’être exhaustif, c’est une ouverture au débat. Avoir eu le loisir de publier un livre plutôt qu’un journal, nous y aurions certainement inclus une proposition du Conseil du patronat (CPQ), par exemple. Et de propositions, le CPQ ne manque pas.

Le hasard a voulu que je rencontre son PDG, Yves-Thomas Dorval, la semaine dernière. Nous avons parlé de sa plateforme économique 2018-2021, «S’allier pour la prospérité». Tenez-vous bien: 24 priorités! Quand tant d’organisations sursimplifient leurs enjeux sur deux ou trois axes, M. Dorval préfère, lui, embrasser la complexité. «Notre CA nous trouve très ambitieux, mais on n’a pas le choix. Aujourd’hui, les employeurs font face à un environnement extrêmement complexe et les décisions gouvernementales dans tous les domaines interagissent avec la propspérité.»

Immigration et attraction des talents, agilité de l’État, éducation, écofiscalité, entrepreneuriat... M. Dorval navigue de l’une à l’autre de ces priorités grâce au bagage transsectoriel qu’il a accumulé au fil de sa carrière. «La vie m’a préparé à être performant dans un rôle (aussi complexe) », dit-il. Lui qui célèbre cette année ses 10 ans à la tête du CPQ remarque que sa carrière a jusque-là suivi un cycle de quatre ans. Quatre ans. Le temps d’un mandat. Au travail, cher

• M. Pouliot !

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