Les Affaires

Soyarie veut doubler sa production en un an

- Anne-Marie Tremblay redactionl­esaffaires@tc.tc

Alors que l’appétit des Québécois pour l’alimentati­on végétale augmente, Soyarie roule à plein régime pour produire tofu et autres produits à base de soya. «Actuelleme­nt, nous sommes back order de 30% sur nos commandes et nous devons même refuser des demandes de clients potentiels», lance Frédérik Noël, le directeur de la production.

Même si Soyarie produit autour de 5 500 kg de tofu par jour, cela ne permet pas de répondre à la croissance fulgurante de la demande que constate celui qui est en poste depuis une dizaine d’années. Depuis que le fondateur de l’entreprise, Koichi Watanabe, s’est lancé dans ses propres expériment­ations à base de soya, dans les années 1970, les temps ont en effet bien changé. Aujourd’hui, végétarism­e, végétalism­e et flexitaris­me font de plus en plus d’adeptes. Sans compter que plusieurs chefs mettent le tofu au menu, ajoute le directeur de la production. Par conséquent, les ventes sont en hausse.

La PME de Gatineau alimente aussi, en matière première, des transforma­teurs, comme Fontaine Santé, en plus de vendre ses produits à des commerces et à des institutio­ns. «L’augmentati­on des ventes est constante, même si elle est plus forte depuis deux ou trois ans, et tourne autour de 20 % à 25% par année», évalue-t-il.

À tel point que, même si l’entreprise a augmenté sa capacité de production en 2017, l’usine tourne déjà à plein. « Actuelleme­nt, on roule 6 jours sur 7, 24 heures sur 24, alors la septième journée sert au nettoyage et à la maintenanc­e de l’équipement », décrit M. Noël. Pour améliorer la cadence, l’entreprise a donc mis la main sur de nouveaux locaux. Objectif ? Doubler sa production d’ici la fin de 2019 et la tripler en 2020.

En plus de passer d’une superficie de 13 000 pieds carrés à 65 000 pieds carrés, ce déménageme­nt permettra d’automatise­r une partie des opérations. Des investisse­ments qui se situent autour de 3 millions de dollars. « Nous produisons environ 10 000 blocs quotidienn­ement», détaille le directeur. Grâce à la technologi­e, Soyarie prévoit conserver toute son équipe actuelleme­nt sur le plancher, tout en augmentant sa capacité de production.

Aujourd’hui, seuls quelques transforma­teurs produisent du tofu au Québec, principale­ment Soyarie et Unisoya. Mais il n’est pas si simple de gagner des parts de marché alors qu’il peut être difficile de se démarquer. «Ce n’est pas compliqué du tofu, ce sont des fèves de soya, du coagulant et de l’eau», affirme M. Noël. S’il ne peut parler du procédé de fabricatio­n de ses concurrent­s, le directeur de la production rappelle que Soyarie transforme le soya selon une méthode japonaise traditionn­elle importée par le fondateur de l’entreprise, ce qui lui donne une texture particuliè­re.

«Les gens veulent manger plus santé, des produits biologique­s qui ne sont pas transformé­s», ajoute le directeur. Ce qui est le cas des blocs de tofu biologique­s, le produit phare chez Soyarie. Et la tendance de fond semble être là pour de bon, le nouveau Guide alimentair­e canadien faisant la part belle aux protéines végétales. Le tofu est donc en bonne position pour continuer de gagner

• des adeptes.

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