RÉDUISONS LES DÉCHETS ET PRODUISONS DE L’ÉNERGIE AVEC CEUX QUI RESTENT
Le recyclage et le compostage ne réduisent pas assez l’empreinte écologique du Québec, selon Béatrice Alain. Or, les sites d’enfouissement au Canada émettent environ 20% des émissions de méthane, un GES qui est 25 fois plus puissant que le CO2, selon la Commission de l’écofiscalité du Canada.
On pourrait aussi être plus actifs dans la récolte et le tri de nos déchets. «C’est ce que font Les Valoristes, une coopérative qui récolte les matières consignées, recyclables et réutilisables des poubelles, des sacs de recyclage et des espaces publics », dit Mme Alain.
Malgré nos efforts collectifs, les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Québec ont continué d’augmenter. «Le constat est aussi triste que clair: le Québec ne sera pas en mesure d’atteindre l’objectif de réduction qu’il s’était fixé pour 2020 », souligne Sophie Brochu.
La PDG d’Énergir affirme que «nous devons nous relever collectivement les manches » pour renverser cette tendance fin d’atteindre les prochaines cibles à l’horizon de 2030. « Mais ce sera du boulot. »
Pour y arriver, le Québec doit produire beaucoup plus de gaz naturel renouvelable (GNR) et local à partir de matières organiques résiduelles. « Nos déchets de table, les eaux usées, les résidus forestiers, la bouse de vache sont autant de gisements énergétiques à notre portée », dit Mme Brochu.
Au Québec, la ville de Saint-Hyacinthe produit déjà du gaz vert ou biogaz grâce à son usine de biométhanisation, un carburant qui est ensuite injecté dans le réseau d’Énergir.
Une étude d’Aviseo Conseil montre que la production de GNR pourrait générer des retombées potentielles de 1,6 milliard de dollars par année au Québec en 2030. Cela nécessiterait toutefois des investissements de 20 G$. Une autre étude, de Deloitte et WSP Canada, estime que le GNR pourrait répondre aux deux tiers des besoins en gaz naturel des consommateurs québécois en 2030 -c’est moins de 1% à l’heure actuelle.