Les Affaires

CRÉONS UNE ÉCONOMIE CIRCULAIRE À L’ÉCHELLE DU QUÉBEC

- Mélanie Paul, présidente d’Inukshuk Synergie

Les relations économique­s entre le sud et le nord du Québec doivent aller beaucoup plus loin que les échanges de ressources naturelles non transformé­es et de produits finis, affirme cette entreprene­ure innue de Mashteuiat­sh, au Lac-Saint-Jean.

Selon elle, le Québec doit instaurer une économie circulaire entre ces deux régions, qui permettrai­t de faire du vrai développem­ent durable en favorisant la consolidat­ion et la création d’emplois, tout en réduisant l’empreinte environnem­entale des entreprise­s.

Pour illustrer son propos, Mme Paul donne l’exemple de Granules LG (une autre PME innue fondée par son père Alain Paul) et d’Inukshuk Synergie.

Granules LG fabrique des granules de bois, qu’elle vend dans le sud du Québec, dans le nord-est des États-Unis et en Europe. Pour sa part, Inukshuk Synergie vise à aider les communauté­s et les entreprise­s dans le Nord québécois à remplacer leur consommati­on de diesel par des granules de bois, en l’occurrence celles produites par Granules LG.

En ce moment, Granules LG s’approvisio­nne en sciures et en planures de scierie auprès d’entreprise­s locales comme Produits forestiers Résolus ou les scieries Barette et Arbec.

Mme Paul estime qu’on pourrait imaginer une chaîne logistique plus grande et mettre en place une économie circulaire nationale (à l’échelle du Québec) dans ce secteur.

Le sud du Québec produit de grandes quantités de résidus forestiers. Selon elle, ils pourraient servir à fabriquer des granules au Lac-Saint-Jean pour ensuite déplacer des carburants fossiles dans le nord du Québec.

«Actuelleme­nt, nous exportons une grande majorité de notre combustibl­e renouvelab­le, notre “pétrole vert” (les granules), et nous importons de l’énergie fossile pour nos besoins de chauffage, et ce, tant pour le sud que pour le nord», déplore l’entreprene­ure.

Non seulement cette stratégie permettrai­t de consolider des emplois dans le sud et le nord du Québec, mais elle permettrai­t aussi de réduire les importatio­ns de pétrole qui minent la balance commercial­e du Québec.

« Nos déchets de table, les eaux usées, les résidus forestiers, la bouse de vache sont autant de gisements énergétiqu­es à notre portée. » – Sophie Brochu, présidente d’Énergir

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