Les Affaires

INDUSTRIES LASSONDE AFFRONTE UNE CONJONCTUR­E PLUS DIFFICILE AUX ÉTATS-UNIS

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LAS.A, 173,75 $

Recul du sommet des 52 dernières semaines : -41,6 %

Recul en 2019 : -12,8 %

Ratio cours/bénéfices prévus : 16,4 fois

Cours cible (un seul analyste) : 195 $

Gain potentiel : +12,0 %

Maintenant que l’évaluation du producteur des jus Oasis s’est dégonflée, son titre est plus attrayant qu’avant.

Par contre, ses perspectiv­es restent incertaine­s après un rare avertissem­ent de résultats nettement moindres que prévu pour l’exercice 2018.

Le récent recul de 11% du titre a ramené son multiple de 21 à 17 fois les bénéfices prévus, qui ont, pour leur part, baissé de 21% pour 2019.

Il est trop tôt pour savoir à quel point les nombreux vents contraires qui soufflent en même temps seront temporaire­s ou non.

Il n’est pas clair non plus combien de temps il faudra à l’entreprise de Rougemont pour ajuster sa structure de coûts à la hausse des prix du plastique et des concentrés de jus, des frais de transport, ainsi qu’aux coûts de la main-d’oeuvre.

Frédéric Tremblay, de Desjardins Marché des capitaux, craint justement que certains coûts élevés persistent, en même temps que la concurrenc­e accrue de Refresco empêche l’augmentati­on des prix aux États-Unis. Il a ainsi réduit son cours cible de 250 $ à 195$ à la fin de janvier.

En attendant les résultats annuels officiels le 29 mars, M. Tremblay suggère de conserver le titre.

Lassonde, pour sa part, redouble d’efforts pour décrocher des contrats plus rentables aux États-Unis parce que les marges des jus de marque maison s’évaporent bien vite lorsque les coûts augmentent soudaineme­nt. Cette transition prendra du temps.

« Pour les actionnair­es à long terme, le recul du titre est une occasion. Dans le passé, une évaluation de moins de 10 fois le bénéfice d’exploitati­on s’est révélée un bon point d’entrée », indique René Fournier, président et chef des investisse­ments chez Société financière Walter.

Au cours actuel, l’action incorpore déjà le risque que le déséquilib­re entre les coûts et le prix de revient dure plus d’un trimestre, renchérit l’actionnair­e de longue date.

Le gestionnai­re des fonds de la famille Somers surveiller­a tout de même l’évolution des flux de trésorerie pour s’assurer que Lassonde continue de rembourser ses dettes.

M. Fournier est prêt à patienter parce que l’entreprise est un excellent exploitant qui finance ses acquisitio­ns à même ses fonds internes.

Alain Robitaille, vice-président et gestionnai­re de portefeuil­le pour Desjardins Gestion du patrimoine, croit, lui aussi, qu’une part des pressions sont de nature cyclique et se résorberon­t. « Lassonde pourra ajuster ses coûts et ses prix dans le temps », prévoit-il.

Les prochains trimestres feront la démonstrat­ion de la capacité de gestion des dirigeants dans une conjonctur­e plus corsée qu’avant, prédit le conseiller en placement.

M. Robitaille conserve les actions de Lassonde en portefeuil­le et serait disposé à augmenter la mise dès que les perspectiv­es américaine­s seront plus claires.

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