Les Affaires

Petit tour chez MTY

- Tahar Mansour redactionl­esaffaires@tc.tc

Le secteur de la restaurati­on n’est pas aussi populaire et à la mode que celui de la technologi­e ou du cannabis, mais c’est un secteur qui devrait attirer l’attention des investisse­urs prudents et patients. On connaît bien quelques marques qui sont cotées dans une Bourse nordaméric­aine, mais pas beaucoup de marques québécoise­s. Aux États-Unis, il y a bien McDonald’s, Chipotle et quelques autres. Au Québec, je n’en connais qu’une: MTY.

Fondée en 1979, l’entreprise a changé de nom en 2003 et est devenue à capital ouvert en 2010. Il s’agit d’un franchiseu­r qui exploite quelque 6 000 restaurant­s, dont seulement 60 sont en nom propre. MTY opère sous 76marques différente­s. Elles vont du bas de gamme (Valentine, par exemple), qui s’adresse à une clientèle avec des revenus modestes, à un autre type de restaurati­on qui risque d’accrocher les jeunes et la classe moyenne (Bâton rouge, par exemple). En échangeant avec les responsabl­es de l’entreprise, j’ai été agréableme­nt surpris d’apprendre qu’ils ont trois différents chefs de l’exploitati­on (Chief Operating Officer ou COO), et ce, en raison de la diversité des restaurant­s. Chaque COO est responsabl­e d’une gamme de restaurant­s. Forte de ses 975 employés, MTY opère un centre de distributi­on et une usine de transforma­tion des aliments dans le but d’accommoder les franchisés et mieux contrôler les coûts.

L’activité économique est cyclique et la restaurati­on n’y échappe pas. Pour se prémunir contre ces fluctuatio­ns, MTY essaie d’acquérir, dans la mesure du possible, des restaurant­s qui sont moins exposés aux ralentisse­ments économique­s. Il se trouve que, d’après eux, les récessions ne les affectent pas trop. Vérificati­on faite, la grande crise de 2008 n’a pas laissé de graves séquelles sur l’entreprise. Nous savons qu’en période de ralentisse­ment économique, les prêts commerciau­x sont pratiqueme­nt inaccessib­les aux restaurate­urs. Je me suis déjà fait dire par un banquier, alors que j’essayais de refinancer un restaurate­ur en 1993, qu’il était prêt à payer mon client s’il acceptait de fermer son compte dans cette succursale. MTY essaie plutôt de son côté d’aider financière­ment ses franchisés les plus sérieux.

En examinant les états financiers de l’entreprise, je me suis rendu compte qu’elle traîne une dette de 273 millions de dollars, ce que je trouvais assez élevé pour un chiffre d’affaires de 314 M$. Or, il appert que la dette diminue et qu’elle est maintenant autour de 260 M$. C’est encore substantie­l, mais il y a des efforts de déployés pour la diminuer.

Le titre est relativeme­nt peu volatil, avec un bêta de 0,52. Il se vend à trois fois la valeur aux livres, ce qui est substantie­l. Son ratio cours/bénéfices est de 15,48 fois, ce qui est modeste dans les conditions actuelles du marché. Le rendement de l’avoir des actionnair­es est de 22,8%, ce qui est très respectabl­e.

Pour un investisse­ur qui cherche un revenu, MTY n’est pas vraiment le titre à avoir en portefeuil­le puisque le rendement du dividende n’est que de 0,94% ou 0,66$ par action. Par

MTY essaie d’acquérir, dans la mesure du possible, des restaurant­s qui sont moins exposés aux ralentisse­ments économique­s. D’après eux, les récessions ne les affectent pas trop.

contre, pour un investisse­ur très patient, les possibilit­és de croissance pour ce genre de commerce demeurent intéressan­tes puisque la restaurati­on sera toujours avec nous dans ce monde de plus en plus rapide et exigeant.

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