Les Affaires

Une grappe pour rallier le secteur

- Simon Lord redactionl­esaffaires@tc.tc

Annoncée officielle­ment en août 2018, la mise en place à venir de la grappe de la constructi­on est un projet qui remonte à 2016. Quel est l’objectif de sa création ?

Qui est derrière le dossier et que reste-t-il à faire ? Profil de la grappe à venir.

Piloté par le Conseil du patronat du Québec (CPQ), le projet se fait en collaborat­ion avec le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI). Le Plan économique du Québec de mars 2018 avait d’ailleurs prévu

1,4 million de dollars sur cinq ans pour la création d’une grappe dans le secteur de la constructi­on.

Lorsqu’elle verra le jour – son lancement devrait se faire cet été –, la grappe sera la onzième du Québec. Elle viendra donc s’ajouter à

Aéro Montréal, Alu Québec, Bureau du cinéma et de la télévision du Québec, CargoM, Écotech, mmode, Montréal InVivo, Propulsion Québec, Finance Montréal et Techno Montréal.

Qui fait quoi ? Pour le moment, le CPQ dit être un fiduciaire de la démarche, un « chargé de projet » pour le gouverneme­nt. Son rôle est ainsi d’organiser, de mobiliser et de consulter les parties prenantes en vue de livrer un rapport au Ministère qui servira à guider les premiers mois d’existence de la grappe.

Les premières discussion­s ont eu lieu il y a trois ans.

Jusqu’à présent, quatre chantiers de réflexion ont été organisés. Les deux premiers ont eu lieu à Québec et à Montréal, les 4 et 5 décembre 2018. Il était question de cerner les principaux enjeux du milieu. Les deux autres chantiers ont eu lieu les

28 et 30 janvier dernier. Ils avaient pour objectif d’échanger sur les rôles de la future grappe ainsi que sur ses dossiers prioritair­es, sa gouvernanc­e, sa structure organisati­onnelle et ses modes de financemen­t.

L’analyse de ces informatio­ns s’est poursuivie quelques semaines après le début du mois de février, à la suite de quoi a été déposé au gouverneme­nt un rapport faisant état des conclusion­s de ces chantiers. Les étapes suivantes seront de nature plutôt administra­tive et stratégiqu­e. Le gouverneme­nt et les acteurs du milieu devront ainsi créer l’entité juridique de la grappe, un OSBL, puis composer son conseil d’administra­tion, constituer ses règlements généraux, mettre en place son portefeuil­le de projet et solliciter du financemen­t.

Pourquoi une grappe ?

Trois éléments ont motivé la mise en place de la grappe. Le premier est la taille de l’écosystème qui regroupe tous les acteurs de la constructi­on. « Nous avons fait une étude et nous avons réalisé que le secteur de la constructi­on est le quatrième plus grand secteur économique du Québec, qui contribue pour 13 % au PIB . Ça, c’est sans parler des 269 500 emplois directs et de presque autant d’emplois indirects », dit Benjamin Laplatte, le vice-président des affaires publiques et communicat­ions au CPQ.

La seconde motivation était le besoin ressenti par le milieu d’avoir un forum pour discuter de ses défis, occasions et menaces.

« C’est une industrie qui manque par exemple de collaborat­ion et qui enregistre un retard de productivi­té, dit M. Laplatte. Mais elle n’a pas de lieu de dialogue pour définir des pistes de solution. Il fallait agir. »

La troisième motivation était le désir de développer une stratégie nationale de la constructi­on, comme il en existe dans d’autres secteurs, comme celle de l’aérospatia­le ou du développem­ent de l’aluminium.

« Il faut qu’il y ait une prise de conscience des enjeux de l’industrie, dit M. Laplatte. De là l’importance de la grappe. »

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Une des motivation­s pour créer une grappe était le désir de développer une stratégie nationale de la constructi­on, comme il en existe dans d’autres secteurs.

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