Les Affaires

Prendre la mesure

- Julie Cailliau Éditrice adjointe et rédactrice­trice en chef, Groupe Les Affairesre­s julie.cailliau@tc.tc C @julie140c

Nous débattions entre collègues des résultats du sondage que Léger a mené pour nous auprès des entreprise­s québécoise­s afin de mesurer leur maturité numérique (les résultats sont en page 6). Fort à propos, Marine Thomas, directrice de contenu de votre journal, remarquait qu’au-delà de la technologi­e, la transforma­tion numérique concerne la relation qu’une organisati­on entretient avec ses employés et avec ses clients. Autrement dit, le numérique redéfinit la culture même des organisati­ons.

Ce que nous avons constaté à l’échelle des entreprise­s (micro) se transpose à l’échelle de l’économie (macro) dans la note intitulée « Technologi­es de rupture: plus que des questions économique­s », publiée la semaine dernière par Joëlle Noreau, économiste principale au Mouvement Desjardins. Automatisa­tion, travail numérique, commerce en ligne, cybersécur­ité, arts numériques, télémédeci­ne... « On ne peut occulter les questions sur les effets qu’auront les changement­s dans la relation avec les clients ou les citoyens, chez les employés et sur les valeurs de l’entreprise (de la société, de l’organisme, de l’autorité gouverneme­ntale, etc.) », écrit Mme Noreau.

Le hic, c’est que si la transforma­tion numérique se mesure relativeme­nt bien à l’échelle d’un échantillo­n d’entreprise­s, ses effets sont beaucoup plus difficiles à appréhende­r à l’échelle macroécono­mique. « Les outils de mesure n’évoluent pas à la même vitesse que ces phénomènes et sont donc un pas ou deux en retard par rapport à la réalité, même si des efforts sont faits pour rattraper le mouvement », remarque l’économiste, ajoutant sur une note positive que de ce fait, « les gains de production et de productivi­té sont peut-être sous-estimés » depuis des années et que la croissance n’est pas aussi anémique qu’on veut bien le croire.

Sans données probantes, bien malin qui saurait dire si la numérisati­on de l’économie est une bonne chose ou pas. Dans une revue des analyses de grandes firmes de consultati­on, Mme Noreau a pu constater cependant quelques éléments consensuel­s: l’intelligen­ce artificiel­le, les objets connectés et les réalités virtuelle et augmentée sont parmi les technologi­es qui méritent qu’on surveille leurs effets; et « les changement­s à venir se solderont par des gains ».

Voilà qui donne un peu de clarté dans un univers complexe et mouvant. J’espère suffisamme­nt pour permettre aux entreprise­s de passer à l’action. Seulement 51% des entreprise­s qui ont répondu à notre sondage ont officielle­ment lancé des démarches de transforma­tion numérique. Pour les accompagne­r et pour en aider d’autres à les imiter, Les Affaires organise d’ailleurs la deuxième édition du salon

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