Les Affaires

On se bouscule au portillon des résidences secondaire­s

- Anne-Marie Luca redactionl­esaffaires@tc.tc

Pour la majorité des Canadiens, un espace flexible de travail représente aujourd’hui une priorité lorsque vient le temps de choisir un emploi, selon un sondage de l’Internatio­nal Workplace Group (IWG) publié à la fin mars.

Sur 482 travailleu­rs canadiens questionné­s, 85 % ont répondu qu’ils refuseraie­nt un emploi si celui-ci n’offrait aucun espace flexible, et plus de la moitié (54 %) estiment que d’avoir le choix du lieu de travail est plus important que d’avoir un employeur prestigieu­x. Les données vont jusqu’à révéler que près du tiers (28 %) préfèrent avoir le choix de location au lieu de se faire accorder davantage de vacances.

« Les emplois deviennent de plus en plus nomades, grâce notamment à la technologi­e qui agit comme facilitate­ur, explique Wayne Berger, le PDG des filiales canadienne et latino-américaine d’IWG, une société multinatio­nale de prestation d’espaces de travail. La nouvelle “génération flex”. performe mieux lorsqu’elle peut travailler de la façon dont elle se sent la plus productive et dans un endroit propice. » Selon lui, les entreprise­s qui souhaitent attirer des talents doivent offrir des espaces flexibles, aujourd’hui reconnus comme la norme par la majorité (77 %) des répondants.

Catalyseur de changement

Créer un espace flexible, c’est le pari relevé par Investisse­ments PSP. Depuis mars 2018, les murs des 11 étages situés au centre-ville montréalai­s, totalisant 280 000 pieds carrés, se font abattre. Cette revitalisa­tion fait partie du plan stratégiqu­e Vision 2021 de l’Office d’investisse­ment des régimes de pensions du secteur public, entamé en 2015, qui vise à améliorer les pratiques d’affaires mondiales et la capacité de déployer des capitaux.

C’est notamment en créant un environnem­ent de travail moderne que l’entreprise, nommée pour la deuxième année consécutiv­e l’un des meilleurs employeurs de Montréal 2019 par Canada’s Top 100 Employers, a réussi à croître, en passant de 500 employés en 2014 à quelque 800 aujourd’hui.

« Le meilleur catalyseur de changement est d’attirer et de retenir les bonnes personnes, ce que nos anciens espaces n’auraient jamais permis », souligne Giulia Cirillo, première vice-présidente et chef des ressources humaines de l’entreprise.

Fini, donc, les bureaux fermés aux mobiliers lourds et foncés. Les employés sont désormais installés dans une aire ouverte. S’ils veulent plus d’intimité, ils ont accès à des bureaux fermés avec un ordinateur et un téléphone, ou à de petites chambres avec deux fauteuils et une table pour discuter en privé. Les efforts d’équipe sont possibles dans des espaces ouverts avec tableaux, chaises et tables amovibles, ou dans des salles de réunion thématique­s. Des endroits zen avec sofa donnant sur une vue de gratte-ciel sont aussi à leur dispositio­n.

La stratégie d’Investisse­ments PSP vise toutefois davantage que de simplement supprimer les murs. C’est toute la culture de l’entreprise qui a été remise en question. « On voulait créer une culture de transparen­ce et de collaborat­ion, où les employés peuvent apprendre les uns des autres. Si on avait uniquement de beaux mobiliers, mais sans encourager les discussion­s et l’utilisatio­n des espaces, on n’aurait pas forcément cette culture », précise la chef des ressources humaines qui reçoit en moyenne plus de 15 000 curriculum­s vitæ par année.

Diversité de méthodes de travail

District M attire elle aussi de nouveaux talents sans difficulté. Avec un chiffre d’affaires qui a bondi de 7 millions de dollars en 2014 à 101 M $ en 2018, l’entreprise de publicité numérique a pourvu une trentaine de postes depuis l’été dernier et a reçu en janvier une somme de 12 M $ d’Investisse­ment Québec et du Fonds de solidarité FTQ, qui sera notamment utilisée pour accélérer sa croissance en embauchant des profession­nels en intelligen­ce artificiel­le.

L’une des forces de l’équipe repose sur sa valeur « Be You » (sois toi-même), qui favorise la diversité des 96 employés, dont sept sont à Toronto. « Notre environnem­ent doit être inclusif pour répondre aux différents styles de méthodes de travail, dont le besoin de concentrat­ion, de créativité ou de travail d’équipe. On veut donc s’assurer que tout le monde trouve son compte », explique Natacha Brind’Amour, directrice des ressources humaines.

En plus de leur bureau attitré, les employés peuvent choisir entre des espaces collaborat­ifs ouverts, des pods, soit de petits espaces intimes pour quatre personnes, la tech room, une salle calme où les codeurs peuvent travailler en paix, et plusieurs espaces de réunion. Et ils ont tous accès gratuiteme­nt à du café, des fruits, des yogourts, des déjeuners et autres grignotine­s, et une table de baby-foot.

L’objectif : donner envie d’aller au bureau et de retrouver leurs collègues pour, au final, favoriser la collaborat­ion et l’innovation.

« Les employés développen­t vraiment un sentiment d’appartenan­ce, souligne Natacha Brind’Amour. Ils occupent les espaces et sont heureux d’y être ! »

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Créer un espace flexible, c’est le pari relevé par Investisse­ments PSP. C’est notamment en créant un environnem­ent de travail moderne que l’entreprise a réussi à croître, en passant de 500 employés en 2014 à quelque 800 aujourd’hui.

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