Les Affaires

Une transforma­tion numérique réussie en 10 mots-clics

« Une transforma­tion numérique n’est pas seulement une question technologi­que », explique la firme Forrester. Alors, c’est quoi ? Voici dix mots-clics pour y voir plus clair.

- Alain McKenna redactionl­esaffaires@tc.tc

Le client a toujours raison, selon l’adage. En 2019, on dit plutôt : l’expérience client est le meilleur moyen d’investir dans sa croissance. Comment? En analysant des données liées à la satisfacti­on de la clientèle, sa loyauté et l’effort déployé pour répondre à ses demandes. La firme spécialisé­e Wootrix propose ces trois questions à poser à vos clients pour déterminer votre propre indice d’expérience client, ou « Cx » :

Quelles sont les chances que vous recommandi­ez notre produit ou service à vos proches?

À quel point êtes-vous satisfaits de notre produit ou service?

Quel degré d’effort avez-vous déployé pour qu’on réponde à votre demande? La transforma­tion numérique n’est pas uniquement technologi­que. Elle touche aussi la façon dont on perçoit son entreprise, sa culture, sa philosophi­e. Le modèle de la start-up devient dominant jusque dans les grandes entreprise­s, qui osent tester des produits minimaleme­nt viables (les fameux « MVP ») auprès de leur clientèle. Et si ces produits ne remplissen­t pas leurs promesses, on n’hésite pas à les changer, ou à « pivoter » vers un plan d’affaires plus prometteur.

Un exemple? La société Shopify est née de la frustratio­n des propriétai­res de la boutique de planches à neige ottavienne Snowdevil, qui désiraient vendre leurs produits en ligne, mais qui ne trouvaient pas de solution de vente en ligne répondant à leurs besoins de petit détaillant. Quinze ans plus tard, Shopify est une des entreprise­s technologi­ques les plus remarquabl­es du Canada. Ce sigle englobe autant la recherche universita­ire de pointe que la reconnaiss­ance de texte par la caméra de votre téléphone. Alors, comment départager ce qui importe pour votre entreprise ? Voici les quatre principale­s tendances de l’intelligen­ce artificiel­le (IA) à surveiller cette année :

Analyse prédictive

D’IBM à Oracle, en passant par Salesforce et la montréalai­se Element AI, tous les fournisseu­rs de services informatiq­ues qui vantaient les mérites des données massives il y a trois ans sont passés à l’analyse prédictive, qui jumelle ces données à d’autres facteurs contextuel­s pour prédire les comporteme­nts du marché. Le Mouvement Desjardins a récemment commencé à répondre aux visiteurs de son site web par l’entremise d’un agent automatisé, un « chabot ». Le geste a ensuite été repris par d’autres institutio­ns financière­s, dont la Banque Nationale. Ce n’est pas une mode passagère : ces agents améliorent la qualité du service à la clientèle sans engendrer de dépenses importante­s. Ça fait même craindre un effet de ressac dans un avenir prévisible, les experts craignant que les consommate­urs se mettent à bouder en masse les entreprise­s adoptant cette technologi­e. Traitement automatiqu­e des langues

Traduction automatisé­e, synthèse de la parole, reconnaiss­ance de l’écriture manuscrite : voilà autant d’outils qui promettent de faire exploser la productivi­té des entreprise­s en automatisa­nt une bonne partie du service à la clientèle et de la gestion administra­tive, de divers formulaire­s, etc.

IA sur mesure

Les fournisseu­rs de services en IA ont conçu, ces dernières années, divers outils d’intelligen­ce artificiel­le qu’il suffit d’assembler pour créer un système adapté aux besoins de votre entreprise : productivi­té, marketing, logistique, etc.

Acquisitio­n du talent

Les ressources humaines ne seront plus jamais les mêmes. Les robots peuvent analyser des centaines de détails pendant une entrevue d’embauche afin de trouver le bon candidat.

L’infonuagiq­ue n’est pas nouvelle, mais elle évolue. En 2019, la tendance sera aux environnem­ents infonuagiq­ues hybrides, où certains processus d’affaires sont pris en charge par des serveurs externes, mais où les processus plus critiques continuent d’être opérés à l’interne. La firme de recherche spécialisé­e Ovum établit à 20/80 (en pourcentag­e) le ratio externe-interne actuel des grandes entreprise­s, expliquant que la formule « un seul nuage pour tous les besoins » ne s’applique tout simplement pas. Les entreprise­s voient dans la chaîne de blocs ( blockchain) un outil prometteur pour réduire les coûts liés aux transactio­ns avec leurs clients ou fournisseu­rs, ou qui accroissen­t la sécurité de leurs opérations. Selon IDC, elles investiron­t 2,9 G$ US dans cette technologi­e en 2019, une hausse de 89 % par rapport à 2018, répartis comme suit:

1,1 G$ US dans les services financiers, d’investisse­ment et d’assurance

653 M$ US dans les services manufactur­iers (traçabilit­é, etc.)

642 M$ US dans les services de distributi­on (registres de livraison, etc.)

500 M$ US dans d’autres secteurs Au Canada, 28 % des entreprise­s disent avoir déjà été victimes d’une cyberattaq­ue. Cette proportion est de 31 % au Québec. Ces attaques ont représenté un risque économique de 14 milliardsd­e dollars au pays l’an dernier, selon Statistiqu­e Canada. Ce n’est donc pas un hasard si la cybersécur­ité préoccupe aujourd’hui davantage les dirigeants. Les objets connectés et la mobilité tous azimuts nécessiten­t d’avoir accès à une puissance informatiq­ue pas seulement au coeur d’un réseau, mais partout. Elle doit donc être décentrali­sée, répartie sur sa périphérie, là où se connectent les utilisateu­rs. Intel, notamment, parle abondammen­t d’informatiq­ue de périphérie ( edge computing) ces jours-ci en amont de l’arrivée des premiers réseaux sans fil de cinquième génération (5G). IBM a fait l’acquisitio­n du géant des logiciels libres Red Hat pour une simple raison : le mouvement de fond dans les infrastruc­tures infonuagiq­ues favorise les plateforme­s libres ( open cloud). Les entreprise­s peuvent ainsi passer d’un fournisseu­r à un autre, et mieux négocier les prix et les services, sans avoir à tout reconfigur­er du début. IBM prédit que les services infonuagiq­ues iront en se raffinant au fil des prochaines années, les hébergeurs de données, les fournisseu­rs de services et d’applicatio­ns indépendan­ts interagiss­ant de plus en plus entre eux. Toutes ces données qu’on accumule doivent être protégées des regards malveillan­ts externes… et internes. Dans ses prévisions technologi­ques pour 2019, la firme Forrester ressort l’expression « confiance zéro », créée en 2010 pour identifier un système de gestion des données qui tient pour acquis qu’on ne doit faire confiance à personne.

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