Les Affaires

La production agricole biologique sous l’oeil du CETAB+

- Pierre Théroux redactionl­esaffaires@tc.tc

L’intérêt grandissan­t pour la production biologique sied bien au Centre d’expertise et de transfert en agricultur­e biologique et de proximité (CETAB+) du Cégep de Victoriavi­lle. Lancé en 2010 par deux professeur­s qui étaient aussi appelés à répondre aux demandes accrues de soutien de la part du secteur agricole, et seuls employés à l’époque, ce centre compte aujourd’hui une équipe de 30 personnes qui participen­t à des projets de recherche appliquée en production végétale biologique et qui offrent aussi des services-conseils.

« On a le vent dans les voiles. L’équipe s’agrandit, tout comme le nombre de clients et de projets », constate Jean Duval, directeur du CETAB+, qui fait partie depuis 2014 du réseau québécois des 59 centres collégiaux de transfert de technologi­e (CCTT). Le Québec regroupe 1049fermes biologique­s, le plus grand nombre au pays, dont le tiers se trouve dans le secteur des produits de l’érable, selon Statistiqu­e Canada.

Le CETAB+ travaille par exemple à la gestion des plantes nuisibles dans la production biologique de la canneberge, qui peuvent engendrer des pertes estimées à plus de 25% de la production. Le Centre s’affaire aussi à résoudre le problème des dizaines d’espèces d’insectes ravageurs et de maladies qui endommagen­t les récoltes de pommes biologique­s, un secteur où la perte de rendement s’élève à 50% dans l’Est canadien. Autre exemple de recherche appliquée: l’optimisati­on de la fertilisat­ion pour augmenter la rentabilit­é des production­s de tomates biologique­s.

« On travaille en étroite collaborat­ion avec les producteur­s agricoles, en faisant notamment des projets de recherche directemen­t à la ferme », souligne M. Duval. Le Centre offre aussi aux entreprise­s agroalimen­taires des services-conseils de nature technique, ou encore de gestion et de mise en marché.

Le plus grand centre en agricultur­e biologique du Canada

Le CETAB+ fait partie intégrante de l’Institut national d’agricultur­e biologique (INAB) qui, depuis l’an dernier, regroupe les activités d’enseigneme­nt, de recherche, de transfert technologi­que et d’incubation en agricultur­e du Cégep de Victoriavi­lle. L’INAB vient même de se doter d’équipement­s et de bâtiments ultramoder­nes, ayant nécessité un investisse­ment de plus de 16 millions de dollars, qui en ferait le plus grand centre de formation et de recherche en agricultur­e biologique du Canada. Il s’agit du même coup du plus important projet mené par le Cégep de Victoriavi­lle depuis sa création, en 1969.

« C’est un ajout majeur qui nous permettra de faire davantage de projets de recherche directemen­t sur le site et aussi de plus longue durée », se réjouit M. Duval.

Situé sur une terre de 55 hectares certifiée biologique, comprenant notamment un verger, ce nouveau complexe compte aussi sur des serres de 1 350 mètres carrés. L’INAB y prévoit aussi l’implantati­on d’un incubateur d’entreprise­s agroalimen­taires, piloté cette fois par le Centre d’innovation sociale en agricultur­e, qui vise à développer et à stimuler l’entreprene­uriat chez les élèves. L’incubateur facilitera également l’utilisatio­n de parcelles de plantation pour des expériment­ations liées à des projets d’innovation sociale et technologi­que.

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Le CETAB+ fait partie intégrante de l’Institut national d’agricultur­e biologique, situé sur une terre de 55 hectares certifiée biologique.

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