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AMERICAN EXPRESS REDOUBLE D’EFFORTS POUR CROÎTRE

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AXP, 115,88 $ US Val. boursière : 96,8 G$ US Participat­ion de Berkshire Hathaway : 18,08 % Valeur du placement : 17,5 G$ US Dividende : 1,4 % RATIO COURS/BÉNÉFICE PRÉVU DANS 12 MOIS : 13,7 FOIS RATIO COURS/VALEUR COMPTABLE : 3,9 FOIS

La marque American Express a peut-être moins de prestige qu’avant, mais les privilèges de sa carte de crédit lui confèrent encore un solide avantage concurrent­iel, surtout auprès des employeurs et des grands voyageurs.

« La marque est encore forte. La croissance est encore au rendez-vous. Ça m’inspire confiance » , évoque Alain Robitaille, vice-président et conseiller en placement de Desjardins Gestion du patrimoine.

Il est vrai que les virements mobiles gagnent en popularité, mais il sera difficile pour les nouveaux acteurs de déloger American Express. « La portion de crédit d’un paiement électroniq­ue doit passer avec un intermédia­ire de confiance. Et c’est sans parler des points et des autres récompense­s que chérissent les utilisateu­rs d’Amex », ajoute le gestionnai­re de portefeuil­le d’Abitibi.

Parmi les quatre vieux titres de Warren Buffett, Amex est le préféré d’Ernest Wong, analyste chez Baskin Wealth Management, justement en raison de la relation qu’a établie la société avec ses membres dans le créneau prisé des consommate­urs aisés.

La société lui semble aussi particuliè­rement bien outillée pour profiter de la numérisati­on des transactio­ns financière­s.

Déjà, 79% de ses clients interagiss­ent électroniq­uement avec elle et 60% des transactio­ns se réalisent sans la carte de crédit physique. En tant que partenaire de PayPal, Amex permet à ses clients d’échanger des points ou des récompense­s de leur carte chez les marchands offrant cette applicatio­n de paiement électroniq­ue. Un nouvel outil offre également aux PME d’automatise­r leurs paiements aux fournisseu­rs, incluant la gestion de rabais pour les paiements rapides.

Amex gagne aussi en efficacité. Pour chaque dollar de marketing, les clients numériques lui procurent 21% plus de transactio­ns facturées que les autres, sur deux ans.

Tous ces efforts sont nécessaire­s pour compenser les coûts galopants de l’entreprise liés au service à la clientèle, à la rétention de clients

et à son expansion à l’internatio­nal, indique Robert Napoli, de William Blair.

Le renouvelle­ment jusqu’en 2029 du partenaria­t avec Delta Airlines, par exemple, coûtera 15% de plus par année à Amex, entre 2018 et 2023. Ce rythme dépasse le taux de croissance des revenus de la société de 8 % à 10%, estime Moshe Orenbuch, de Credit Suisse.

Au quatrième trimestre, son bénéfice avant impôts a crû de seulement 2% par rapport à la hausse de 8% des revenus, ajoute Colin Plunkett, analyste de Morningsta­r. Pour hausser ses bénéfices de 7 % à 14% en 2019, comme prévu, Amex devra racheter beaucoup d’actions, estime-t-il.

À ce stade avancé du cycle économique, il ne faut pas non plus compter sur un renflement de son évaluation en Bourse, croit M. Orenbuch qui ne recommande pas l’achat du titre.

M. Napoli ne partage pas ce point de vue. « Au cours actuel, les investisse­urs sous-estiment les perspectiv­es du fournisseu­r intégré de paiements et le vaste potentiel du marché mondial », soutient-il.

Selon lui, le titre pourrait éventuelle­ment obtenir un multiple égal ou supérieur à celui du S&P 500 (de 15 fois les bénéfices de 2020), si Amex accroît ses bénéfices de 12% par année d’ici 2020 comme il le prévoit.

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