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COCA-COLA EST CHÈRE PAR RAPPORT À SA CROISSANCE

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KO, 47,847,84$$ US Valeur boursière:boursière: 204,5 G$ US Participat­ionicipati­on de Berkshire Hathaway:Hathaway: 9,36 9,36% % Valeurleur du placement:placement: 19,1 G$ US Dividende:Dividende: 3,3 3,3% % RATIOATIO COURS/BÉNÉFICE PRÉVU DANS 12 MOIS:MOIS: 22,2 FOIS RATIO COURS/VALEUR COMPTABLE:COMPTABLE: 10,5 FOIS

Parmi les quatre blue chips, Coca-Cola est celle qui suscite le moins d’enthousias­me de la part des gestionnai­res consultés. Sa stratégie, qui consiste à ajouter de nouvelles boissons à son offre, à raffiner son marketing et à augmenter ses prix tout en réduisant ses coûts, semble la bonne, mais elle tarde à donner des résultats.

« Ses marques sont encore solides, mais ses nouveaux produits (l’eau, les boissons énergétiqu­es, le thé et le café) sont moins rentables que ses boissons gazeuses », résume Doug Winslow, gestionnai­re, Actions américaine­s, chez Gestion d’actifs Burgundy.

Bien que le retour d’une croissance annuelle de 4% à 5% des revenus soit fort enviable dans l’industrie alimentair­e, la société ne réussit à la transposer aux bénéfices, qui stagnent autour des 2$ US par action depuis huit ans, précise Kaumil Gajrawala, de Credit Suisse.

Ernest Wong, de Baskin Wealth Management, croit que les grandes marques perdent de leur valeur parce que la consommati­on se fragmente. Cette nouvelle réalité réduit le pouvoir de négociatio­n des prix auprès des gros détaillant­s, plus influents qu’avant. Coca-Cola doit aussi composer avec les taxes sur le sucre, la mauvaise réputation des succédanés ou encore le virage santé des consommate­urs, énumère Caroline Levy, de Macquarie Research. Ses nouveaux produits complexifi­ent la distributi­on sans améliorer les marges, déplore aussi Mme Levy.

Carlos Laboy, de HSBC Global Research, soulève un problème plus fondamenta­l: il est de plus en plus difficile à la société de convaincre ses embouteill­eurs d’investir à ses côtés parce que leur rentabilit­é s’érode aussi.

L’analyste donne en exemple l’embouteill­eur philippin Coca-Cola Femsa Philippine­s, qui a demandé à Coca-Cola d’en racheter le contrôle en août 2018. M. Laboy croit que les embouteill­eurs d’Amérique latine sont mécontents, eux aussi.

Depuis trois ans, les trois quarts du rendement du titre proviennen­t du dividende, signale pour sa part Philippe Le Blanc, de Cote 100.

Coca-Cola a d’ailleurs emprunté pour payer ses dividendes, au cours des trois dernières années. Le géant devra refinancer des dettes de 23,5 G$ US au cours des 24 prochains mois, prévient Kaumil Gajrawala.

En somme, les financiers jugent que le multiple d’évaluation de 22,2 fois les bénéfices offre une bien mince protection contre les revers potentiels. Ce ratio se compare à 16,7 fois pour le S&P 500. Certains se demandent si la société ne vogue pas encore sur son passé plus glorieux.

Coca-Cola a encore des partisans. Nik Modi, de RBC Marchés des Capitaux, a confiance que la société fera meilleure figure dès que la force du dollar américain cessera d’affaiblir ses revenus étrangers.

À son avis, la société gère bien l’équilibre entre le volume et les prix et saura surpasser les attentes plus modérées qu’avant.

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