Les Affaires

« J’aime le “trio” à dividendes élevés de Fidelity »

– Stéphane Martineau, gestionnai­re de portefeuil­le, Valeurs mobilières Desjardins

- Stéphane Rolland stephane.rolland@tc.tc @@ srolland_la

STÉPHANE ROLLAND – Votre démarche est de choisir des Fonds négociés en Bourse (FNB) selon votre analyse macroécono­mique. Quelle lecture faites-vous du contexte économique? STÉPHANE MARTINEAU – La Réserve fédérale (Fed) a mis les hausses de taux sur pause. La progressio­n du dollar américain devrait ainsi ralentir, ce qui est un signe encouragea­nt pour les marchés émergents. Les marchés américains ont bien performé depuis longtemps, mais à un moment donné, le leadership boursier devrait changer. C’est ce qu’on pourrait voir dans les prochains mois. Je ne dis pas qu’il faille éviter les actions américaine­s, mais nous sommes plus « neutres » dans notre pondératio­n.

S.R. – La baisse au quatrième trimestre et le rebond au premier ont eu des proportion­s rarement vues. Pensez-vous que nous sommes à l’aube d’un marché baissier ou reste-t-il encore des catalyseur­s pour les marchés haussiers?

S.M. – C’est la question qui tue (rire). Nous pensons qu’il reste encore des jambes au marché pour avancer dans les 10à 12 prochains mois. Les problèmes devraient survenir un peu plus tard. Parmi les risques possibles, le consommate­ur américain pourrait s’essouffler. Quand on regarde les marges des entreprise­s américaine­s, elles ont profité d’un vent de dos incroyable, mais celui-ci devrait souffler moins fort à un moment donné et il sera difficile pour les entreprise­s de conserver des marges aussi fortes dans le futur. C’est l’une des raisons pourquoi je crois que le leadership boursier devrait passer des États-Unis à l’internatio­nal. En Europe, les évaluation­s sont moins chères et les entreprise­s ont encore les moyens d’augmenter leurs marges.

S.R. – Quels FNB trouvez-vous attrayants en ce moment?

S.M. – C’est temps-ci, j’aime un trio de fonds indiciels à dividendes élevés de Fidelity: Fidelity Dividendes canadiens élevés (FCCD, 26,61$), Fidelity Dividendes américains élevés (FCUD, 25,42$) et Fidelity Dividendes internatio­naux élevés (FCID, 25,47$). Leurs frais de gestion ne sont pas élevés (0,35% pour le canadien et l’américain; 0,45% à l’internatio­nal). Leur rendement du dividende est élevé et avoisine environ les 5%. Leur indice sous-jacent est déterminé par trois critères: le rendement du dividende, son ratio de distributi­on et la croissance du dividende. La compositio­n du portefeuil­le est révisée chaque année. S.R. – Les titres à dividende sont sensibles au taux d’intérêt. Comment évaluez-vous ce risque?

S.M. – En fait, la baisse récente des taux nous a aidés. Personne ne s’attend à des hausses de taux importante­s. Je ne crois pas que les obligation­s vont faire une grande concurrenc­e aux titres à dividende. Il faut rappeler que les dividendes représente­nt une partie considérab­le du rendement à la Bourse.

S.R. – Il y a eu une vague de nouveaux FNB lancés dernièreme­nt. Trouvez-vous cette nouvelle offre intéressan­te?

S.M. – C’est vraiment bien. Il y a beaucoup de produits intéressan­ts qui se développen­t. Ça facilite notre travail. En tant que gestionnai­re, c’est plus facile de trouver un producteur de fonds qui a pensé à notre idée.

S.R. – Un des développem­ents dans le marché est le lancement de fonds de FNB qui forme un portefeuil­le selon des profils de risques. Vanguard, iShares et BMO ont tous lancé leur version de ce produit. Comment la gestion active de FNB peut-elle apporter une valeur ajoutée par rapport à ces solutions simples et peu coûteuses?

S.M. – Quand on regarde le nombre de titres que contiennen­t ces fonds, c’est fou. Ils peuvent contenir entre 10000 et 15000 entreprise­s. Veut-on mettre 100% de notre portefeuil­le dans autant de sociétés? Je pense que c’est une diversific­ation exagérée. Avec notre analyse macroécono­mique, nous sommes en mesure de choisir des stratégies ou des secteurs qui devraient apporter une valeur ajoutée. Le positionne­ment du portefeuil­le apporte une valeur ajoutée, en plus des conseils que nous donnons aux clients.

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Leblanc Martineau Saint-Hilaire chez Valeurs mobilières Desjardins.
Comptable agréé de formation, Stéphane Martineau est gestionnai­re de portefeuil­le pour l’équipe Leblanc Martineau Saint-Hilaire chez Valeurs mobilières Desjardins.

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