Les Affaires

Vincent Fournier

gestionnai­re de portefeuil­le chez Claret

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INDUSTRIES LASSONDE INC. (Tor., LAS.A, 191,98 $) Capitalisa­tion boursière : 1,40 G$

« Pour bien dormir sur ses deux oreilles, l’investisse­ur doit rechercher un titre qui évolue dans une industrie stable, qui traverse bien les différents cycles économique­s et dont les produits sont essentiels à la vie des gens ou à l’économie en général », explique d’emblée le gestionnai­re de chez Claret. À cela s’ajoutent d’autres facteurs auxquels il faut tenir compte, comme le taux d’endettemen­t, la qualité de l’équipe de gestion et le prix de l’action au moment de l’achat.

« T’as beau acheter la meilleure entreprise du monde, si tu paies trop cher, tu peux dormir dessus longtemps avant d’avoir un rendement significat­if », précise-t-il. À ses yeux, un titre comme celui de l’entreprise agroalimen­taire Lassonde, basée à Rougemont, au Québec, réunit quelques-uns des critères dont il a fait mention.

« C’est un leader nord-américain dans le développem­ent, la fabricatio­n et la distributi­on de jus et de boissons de fruits et de légumes. Dans notre style de vie effrénée, les gens se tournent davantage vers des aliments préparés. » Selon M. Fournier, l’équipe de gestion s’est démarquée ces dernières années, et cela s’est reflété dans leur bilan financier. « Ils ont le vent dans les voiles. Les principaux ratios (rendement des capitaux propres et retour sur le capital) se sont améliorés depuis trois ou quatre ans. Ils sont discipliné­s, ils font des achats et paient leurs dettes. »

S’il considère que le cours du titre est bien évalué, il signale qu’il se négocie actuelleme­nt à 17 fois le ratio cours/bénéfice des 12 prochains mois. « Ce n’est pas une aubaine, mais à douze fois ses flux de trésorerie, le cours actuel représente à nos yeux un bon point d’entrée. Le titre se négociait à près de 300$ il y a peu de temps. »

Cette baisse du titre s’explique, selon lui, par des marges un peu plus faibles qu’anticipées en raison de la hausse du coût des transports et de la résine (pour l’embouteill­age), et d’une concurrenc­e plus grande en provenance des États-Unis. Il rappelle toutefois que le titre se négociait à 200$ au début de 2017.

Le dividende offre un rendement d’environ 1,9%.

NORTH AMERICAN CONSTRUCTI­ON GROUP (Tor., NOA, 15,90 $) Capitalisa­tion boursière : 395 M$

« C’est un chaînon important de la production de pétrole dans les sables bitumineux. À l’origine, c’était une entreprise de constructi­on. Aujourd’hui, elle opère principale­ment les énormes camions qui font du transport de terre. Grosso modo, c’est leur modèle d’affaires. » Le gestionnai­re de chez Claret explique que la volatilité du prix du pétrole n’affecte pas les opérations de l’entreprise.

Il y a tellement d’investisse­ments fixes dans les sables bitumineux que nous sommes convaincus qu’elle sera encore en exploitati­on pour au moins les vingt prochaines années. » Il souligne que l’avantage concurrent­iel de cette entreprise est qu’elle excelle dans l’entretien et la réparation de ces énormes camions spécialisé­s, dont la valeur unitaire peut atteindre 4millions de dollars.

« À partir de carcasses, ils sont capables de rebâtir ces véhicules pour une fraction du prix de base. Ils sont passés champions dans l’art de réusiner de telles machines et sont donc en mesure d’offrir un service à un prix qui est plus avantageux. » Selon lui, c’est de leur habileté à réusiner les actifs désuets d’entreprise­s comme Suncor et Canadian Natural Resources que proviendra leur croissance. Celle-ci passera également par l’utilisatio­n de camions dits autonomes, opérés par ordinateur, et qui font lentement leur apparition dans l’industrie.

M. Fournier souligne par ailleurs que NOA a récemment fait l’achat de l’un de ses plus importants concurrent­s, devenant ainsi le joueur dominant dans leur secteur d’activités. « Ils ne sont pas nombreux, cela leur confère un avantage certain. » Comme pour Industries Lassonde, le gestionnai­re de chez Claret aime aussi le fait que le président de NOA soit l’un des grands actionnair­es de l’entreprise, l’une des mieux gérées du Canada parmi les industriel­les. « Les intérêts de la direction sont en quelque sorte bien alignés avec ceux des actionnair­es », précise-t-il.

Le rendement de leur dividende est de 0,5%.

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