Yann Furic
gestionnaire, Répartition d’actifs et stratégies alternatives à la Financière des professionnels
METRO (Tor., MRU, 50,25 $) Capitalisation boursière : 11,44 G$
À l’image de son confrère de chez Hexavest, Yann Furic, de la Financière des professionnels, estime que l’entreprise Metro cadre parfaitement avec le type de titres qu’un investisseur prudent à la recherche d’un rendement décent à long terme pourrait rechercher. « C’est un titre défensif du secteur de la consommation de base. La qualité de l’équipe de gestion n’est plus à démontrer, de même que la constance de leurs résultats : que ce soit sur le plan des marges ou du rendement de capital. »
Il note également la variété de son offre de produits. « L’entreprise a un spectre assez large : elle peut convenir aux consommateurs à la recherche de plus bas prix (Super C), comme à ceux qui sont intéressés par les produits plus spécialisés (Adonis, Première Moisson, etc.). » Le gestionnaire de portefeuille souligne de plus la faiblesse de l’indice de volatilité du titre de l’épicier québécois. « Avec un coefficient bêta de 0,7, il est en deçà de l’indice du marché canadien et affichera ainsi moins de volatilité en cas de soubresauts boursiers. »
Il fait aussi remarquer que Metro a tendance à augmenter le dividende qu’il verse à ses actionnaires chaque année et qu’avec la réduction de leur dette depuis l’achat de Jean Coutu (PJC), il devrait bientôt recommencer à racheter de leurs propres actions. À noter que Metro verse un dividende trimestriel depuis plus de 24 ans. Les dividendes versés en 2017 représentaient 24,5 % du bénéfice net ajusté de 2016. Le rendement du dividende de Metro est d’environ 1,62 %.
Il estime par ailleurs que l’achat de PJC commence déjà à porter ses fruits. « Elle a utilisé sensiblement la même stratégie que Loblaw avec Shoppers Drug Mart /Pharmaprix. Metro avait jugé qu’il pouvait réaliser des économies d’environ 75 M$ sur trois ans grâce à la synergie. Elle en a déjà réalisé 30,9 M$, ce qui laisse présager qu’elle pourrait même dépasser son objectif avant le temps. »
AUTOMATIVE PROPERTIES REAL ESTATE INVESTMENT TRUST (REIT) (Tor., APR.UN, 10,58 $) Capitalisation boursière : 336 M$
« C’est un modèle d’affaires un peu unique au Canada », précise M. Furic. « C’est une fiducie immobilière, enregistrée depuis juillet 2015, qui se concentre sur l’immobilier de concessionnaires automobiles. » Et des concessionnaires auto, il y en a beaucoup au pays, renchérit-il. « Il y a presque autant de concessionnaires automobiles qu’il y a d’épiceries. À peu près 3 500 concessionnaires contre environ 4 600 épiceries! »
L’initiative de ce modèle d’affaires original vient du plus important propriétaire de concessions automobiles du Canada, le groupe Dilawri. Ce dernier possède de nombreuses concessions réparties dans tout le Canada qui représentent plusieurs marques de véhicules. « L’idée, à la base, c’était de monétiser l’investissement fait dans les bâtiments et de libérer du capital pour l’achat d’autres concessionnaires ou simplement de grossir les opérations. »
L’initiative de Dilawri, explique-t-il, s’est ensuite élargie à d’autres groupes dont, par exemple, Canada Woodland, à Montréal. Il précise que ces concessionnaires sont exclusivement répartis à Vancouver, Edmonton, Calgary, Toronto, Ottawa et Montréal. « Si un concessionnaire fait faillite, par exemple, le bâtiment risque ainsi de pouvoir rapidement trouver une deuxième vocation. »
Il note que les baux moyens, sur l’ensemble des 55 propriétés qu’ils détiennent, sont d’environ 14ans et que les loyers augmentent annuellement d’environ 1,5 %. Cela assure, selon lui, une sécurité et une stabilité certaine au titre. « Sans entrer dans les détails techniques, ce qui est bien dans leurs arrangements, appelé triple net lease, c’est qu’ultimement, la responsabilité de s’assurer que le bâtiment est en ordre et qu’il est conforme aux spécificités des marques de voitures qu’il représente revient au concessionnaire. »
Il en existe plus d’une trentaine, de GM à Toyota en passant par Acura et Porsche. Cette variété de marques ajoute à la diversification du titre, mentionne-t-il. Il souligne enfin que le titre verse un dividende annuel attrayant de 0,80$. Au cours actuel, cela équivaut à un rendement d’environ 7,5%.