Les Affaires

Brian McManus quitte Stella-Jones l’esprit tranquille

- Stéphane Rolland stephane.rolland@tc.tc srolland_la

Les marchés ont beau réagir négativeme­nt à l’annonce de son départ, Brian McManus, PDG de Stella-Jones (SJ, 39,94 $), assure que le fabricant de traverses de chemin de fer et de poteaux se trouve dans une bonne posture. Le dirigeant, qui quittera ses fonctions en octobre, veut maintenant passer à une nouvelle étape de sa carrière.

« À presque 52 ans, si je veux passer à un autre chapitre, ça doit arriver bientôt, explique le dirigeant en entrevue avec Les Affaires. C’était important pour moi de partir à un moment où l’entreprise se trouve dans une position forte. »

M. McManus quittera le 11 octobre prochain après avoir passé 18 ans à la tête de Stella-Jones, a annoncé la société le 15 juillet dernier. C’est Éric Vachon, chef des finances, qui assurera l’intérim. M. Vachon occupe des postes de direction au sein de l’entreprise depuis 2007. « Ils sont entre de bonnes mains », dit M. McManus au bout du fil. Le conseil d’administra­tion a formé un comité spécial pour évaluer les candidatur­es internes et externes en vue de trouver un successeur au PDG.

L’action corrige

Les investisse­urs ne sont pas pour autant rassurés. Depuis qu’ils ont appris le départ du dirigeant, le titre a reculé de 17,4 %. Il faut dire que M. McManus, à qui l’on attribue le succès du redresseme­nt de Stella-Jones au tournant des années 2000, jouit d’une excellente réputation auprès des analystes et des investisse­urs. Le dirigeant a d’ailleurs été nommé PDG de l’année 2016 par le journal Les Affaires. Le choix a été fait par un jury indépendan­t qui n’avait pas de liens avec l’auteur de ces lignes. Depuis l’entrée en fonction de M. McManus, la valeur de l’action a été multipliée par près de 70 fois.

Le PDG sortant et les membres de la direction restent confiants pour la suite des choses malgré des résultats au deuxième trimestre inférieurs aux attentes. La direction maintient ses prévisions pour 2019.

Aux prises avec des difficulté­s depuis 2016, Stella-Jones voit l’horizon s’éclaircir, selon M. McManus. « Le vent a commencé à tourner. Ce n’est pas un vent de dos à 100 %, mais ce n’est plus un vent de face. Je suis content de laisser ma place à un moment où des choses positives s’en viennent », dit le dirigeant, qui évoque des projets de croissance. Signe de sa confiance, il affirme vouloir conserver ses actions. Le dirigeant détient près de 10 000 actions dans un régime d’actionnari­at et près de 50 000 en propriété directe, selon des documents réglementa­ires. Cela représente un actif d’environ 2,6 M$. « J’ai vraiment confiance en l’équipe et l’entreprise. »

Une pause de six mois

Pour le moment, M. McManus ignore toujours quelle sera la prochaine étape de son parcours profession­nel. « Je n’ai rien de prévu pour le moment, répond-il. J’ai promis à ma femme que je ne ferai rien pour six mois à partir d’octobre. Elle a déjà commencé à planifier des voyages. »

Sa décision de partir n’est pas en lien avec la vente d’une participat­ion de 31 % des actionnair­es fondateurs, Tom Bruce Jones et Gianni Chiarva, au cours de l’été 2018, assure le dirigeant. La Caisse de dépôt faisait partie des acquéreurs d’une partie de cette participat­ion. Elle détient plus de 10 % des actions en circulatio­n et est le plus important actionnair­e.

S’il reconnaît que le métier de PDG est exigeant, il assure que la fatigue n’a pas joué de rôle dans sa décision après avoir mené le train de vie effréné qu’impose le travail de PDG. « Je suis chanceux, je fais de l’exercice et j’essaie de me tenir en forme. C’est sûr qu’il faut voyager beaucoup. Il faut être disponible 24 heures sur 24, ça met de la pression, mais en même temps, ça vient avec la job. Mon annonce n’a rien à voir avec un burn-out ou quelque chose du genre. J’ai juste pris la décision que ce chapitre devait finir et qu’un autre devait commencer. »

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« À presque 52 ans, si je veux passer à un autre chapitre, ça doit arriver bientôt, explique Brian McManus. C’était important pour moi de partir à un moment où l’entreprise se trouve dans une position forte. »
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