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CANADIEN NATIONAL PREND UN VIRAGE TECHNO

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Même le Canadien National (CNR, 120,50 $) n’échappe pas à la nécessité d’investir dans la technologi­e. La société ferroviair­e montréalai­se fait d’importants investisse­ments pour séduire de nouveaux marchés et conserver sa position dominante.

Le CN entre dans une nouvelle phase de ses projets de recherche et développem­ent (R&D), tandis qu’il investit dans des technologi­es comme l’inspection autonome et le réseau de contrôle entièremen­t numérique. « Nous en avons fini d’essayer, maintenant nous déployons [les technologi­es] », a déclaré Michael Foster, chef des services informatiq­ues et de la technologi­e, lors d’une rencontre avec les actionnair­es au mois de juin.

Ces innovation­s permettent à Turan Quettawala, de Banque Scotia, de conserver une opinion favorable du titre. « Leurs développem­ents technologi­ques ont le potentiel de fournir une sécurité, une fiabilité et la possibilit­é de réduire les coûts ainsi que d’augmenter les revenus des trois à cinq prochaines années, commente l’analyste. De plus, la direction du CN a démontré à long terme qu’elle continue à améliorer son modèle d’opération pour le rendre plus efficace, croître plus rapidement comparativ­ement à la concurrenc­e et rester en tête de course. »

D’autre part, dans un effort d’accroître l’ampleur de ses opérations, l’entreprise établie à Montréal procède à plusieurs projets de fusions et acquisitio­ns, qui lui permettron­t de réduire ses coûts et d’accéder à d’autres parts de marché. Ces projets comptent l’acquisitio­n du service de transport privé TransX et de la filiale de transport intermodal de H&R. Cette dernière acquisitio­n permet à CN de mettre un pied dans le secteur du camionnage, entre autres.

« CNR ciblera activement des acquisitio­ns qui peuvent l’aider à étendre la portée commercial­e de son réseau ferroviair­e, explique Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux. Le but étant d’accroître ses volumes avec des activités qui autrement, seraient inaccessib­les. »

Ces volumes ne seront plus limités au type de biens transporté­s depuis toujours, tels que le charbon et le pétrole. Les défis futurs attendus dans le domaine de l’énergie (entre autres, l’utilisatio­n de pipelines pour le transport) forcent la société à se diriger vers de nouveaux marchés, notamment celui des biens de consommati­on.

« Nous voulons développer toute l’économie, peu importe ce qu’elle nous apporte. Que ce soit l’économie du consommate­ur, qui devient plus dominante en Amérique du Nord, ou l’industrie lourde, qui nous a bien servis au fil des années », a déclaré Keith Reardon, vice-président de la chaîne d’approvisio­nnement, Produits de consommati­on.

Les résultats vont bon train

Malgré la transition et les dépenses en investisse­ment, la société continue d’afficher de bons résultats. « Le CN peut continuer à accroître ses bénéfices par action à un rythme de 10% à 12 % à long terme, principale­ment grâce à une croissance de revenus au-dessus de la moyenne, des économies structurel­les de 200 M$ à 400 M$, ainsi que des gains d’efficacité », estime Turan Quettawala, de Banque Scotia.

François Têtu, gestionnai­re de portefeuil­le chez RBC Gestion de patrimoine, juge que les « nombreuses ententes signées avec les entreprise­s démontrent que la demande est bonne », ce qui fait du CN « un titre très solide, avec de très bons fondamenta­ux ».

Dans l’ensemble, Marc L’Écuyer, gestionnai­re de portefeuil­le chez Cote 100, trouve que le CN se trouve dans une situation avantageus­e. « C’est un très beau modèle d’affaires, les barrières à l’entrée créées par le capital nécessaire aux infrastruc­tures, sont excessivem­ent élevées, souligne-t-il. On opère dans des situations d’oligopole. Ce n’est pas seulement lié aux matières premières. Ce qui nous impression­ne, c’est la façon dont l’entreprise réussit encore à générer de la croissance dans un secteur qui est assez mature. »

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