Les Affaires

Le marché est-il trop nerveux ?

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Si le marché est nerveux après le départ de Brian McManus, la majorité des analystes invitent les actionnair­es à ne pas se laisser gagner par la crainte. La direction anticipe un revirement positif en deuxième moitié de l’année et les analystes adhèrent à cette thèse.

Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, juge que la réaction du marché est « exagérée ». Le titre avait perdu 7 % au moment de son commentair­e, quelques heures après l’annonce du départ. Cette perte est montée à 17 % au moment de mettre sous presse. « Même si M. McManus était un contribute­ur important au succès de l’entreprise, nous constatons qu’il a réuni une forte équipe autour de lui. »

M. Poirier juge que les fondamenta­ux de l’entreprise sont solides et que son bilan lui donne la flexibilit­é nécessaire pour créer de la valeur pour les investisse­urs. Il estime que le titre est « peu cher avec un rendement des flux de trésorerie de 5,8 %, une solide croissance interne et la possibilit­é de réaliser des acquisitio­ns ».

Stella-Jones perd son PDG à un moment où elle tente de regagner un certain rythme. Les résultats du deuxième trimestre ont également été perturbés par « des éléments non-récurrents ». Des délais de livraison ont plombé les ventes de traverses de chemin de fer et la météo peu clémente a nui aux ventes du bois résidentie­l dans l’Est canadien.

Malgré tout, la direction maintient ses prévisions pour l’année 2019. Hamir Patel, de CIBC Marchés mondiaux, croit aussi que la deuxième moitié de l’année sera plus vigoureuse. L’offre de traverses de chemin de fer ne satisferai­t qu’entre 75 % à 80 % de la demande des transporte­urs ferroviair­es, selon un article du Hardwood Weekly que cite l’analyste. « Avec la disponibil­ité réduite de traverses, nous croyons que Stella-Jones sera en mesure d’augmenter ses prix », ajoute M. Patel.

Seul analyste sur huit à bouder le titre, Mark Neville, de Banque Scotia, préfère attendre avant de parier sur un changement de cap en deuxième moitié d’année. Il juge que les résultats décevants observés dernièreme­nt devraient inciter à la prudence.

Le succès de la thèse optimiste passera principale­ment par les acquisitio­ns, croit Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux. L’analyste pense que le calme sur ce front a été responsabl­e de la sous-performanc­e du titre. Il interprète l’optimisme de la direction quant aux possibilit­és d’acquisitio­ns comme un élément positif.

Une opinion que partage Hamir Patel. « Le marché va avoir besoin d’un signe clair que les occasions d’acquisitio­ns restent nombreuses pour attribuer un multiple plus important à Stella-Jones », ajoute l’analyste de CIBC Marchés mondiaux. L’action s’échange à 14,9 fois les prévisions de bénéfices des 12 prochains mois, contre une moyenne de 15,17 pour l’industrie, selon une recension de Reuters.

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