ANDREW KOST, GESTIONNAIRE DE PORTEFEUILLE, ALLARD ALLARD & ASSOCIÉS
Sur les entreprises familiales
Pour Andrew Kost, le fait d’être une entreprise familiale ne constitue pas un critère d’investissement en soi. Par contre, la présence d’une famille peut parfois être un facteur de stabilité. À long terme, l’intérêt de la famille est souvent arrimé avec celui des dirigeants, note le gestionnaire de portefeuille.
ATCO (Tor., ACO.X, 47,54$) Capitalisation boursière: 5,46 G$ Rendement du dividende: 3,41%
Cette entreprise de services publics albertaine, établie à Calgary, est dirigée par la troisième génération de la famille Southern. La famille détient 32% des actions en circulation et 87% des droits de vote grâce aux actions à droits de vote multiples. « Le fait qu’il y ait un actionnaire majoritaire procure de la stabilité. À long terme, ce modèle de gouvernance assure une meilleure gestion du capital. Et cela rejoint notre vision en tant qu’investisseur », explique M. Kost. Il précise qu’ATCO, qui possède 52% de Canadian Utilities (CU, 38,29$) est en quelque sorte un investissement défensif, dont environ 85% des revenus sont récurrents. Le reste provient du secteur industriel qui procure des solutions pour le déploiement d’infrastructures temporaires et permanentes, au Canada et à l’étranger. Il voit du positif dans l’important programme d’investissement de l’ordre de 4,5 milliards de dollars actuellement mis en place par la société, qui en profite aussi pour réaménager son portefeuille d’actif. « Toutes les mesures de valorisation que l’on suit nous indiquent qu’au cours actuel, le titre se négocie à un prix d’aubaine. » Il souligne que le ratio cours-bénéfice est à 14,4, alors que celui de l’industrie est de 16,7. Le niveau d’endettement d’ATCO est une donnée à considérer, mais le gestionnaire de portefeuille rappelle qu’il faut tenir compte qu’une partie de cette dette est, en fait, une dette consolidée avec Canadian Utililities. ATCO augmente régulièrement son dividende. En 2019, elle l’a fait pour la 26e année.
Linamar (Tor., LNR.TO, 39,16$) Capitalisation boursière: 2,66 G$ Rendement du dividende: 1,23%
Le fabricant de pièces automobiles ontarien exploite plus de 60 usines à l’international. La société a été fondée en 1966 par Frank Hasenfratz. « Elle est sous le contrôle de la deuxième génération. La fille du fondateur, Linda, gère l’entreprise. La famille possède 30% des actions et des droits de vote », rappelle M. Kost. « Ce n’est pas un critère prédominant pour nous dans notre évaluation, mais c’est un plus quand nous voyons que leurs intérêts à long terme sont alignés avec les nôtres en termes de rentabilité et de thématique d’investissement. Nous avons aussi commencé à intégrer les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans nos évaluations, et c’est quelque chose qui est important pour les entreprises familiales dans leur processus décisionnel. » Il mentionne que Linamar a su diversifier ses activités après la crise financière de 2008. Sa division transport (automobiles et camions) génère 76% des ventes alors que sa division industrielle récolte le reste des revenus grâce à sa marque Skyjack, un leader mondial des plates-formes de travail, et à ses produits de machinerie agricole (Macdon). « Sa division industrielle représente 24% des ventes, mais 39% des bénéfices d’exploitation. On voit bien l’effet positif de sa diversification sur son chiffre d’affaires. » Il souligne que Linamar est un de ses titres favoris, même s’il est conscient que le récent cycle économique a poussé le cours à la baisse. « Ses valorisations sont très intéressantes à l’heure actuelle. »