Le Quartier des lumières
NOM: le Quartier des lumières SUPERFICIE À DÉVELOPPER: 765 000 pi2 PROMOTEUR: Groupe Mach INVESTISSEMENTS PRÉVUS: 1 G$ DÉBUT DES TRAVAUX: 2020 FIN PRÉVUE DES TRAVAUX: 2028 VOCATION FINALE: résidentielle, commerciale et bureaux
Le projet impressionne par son ampleur. Coincé entre le boulevard René-Lévesque Est au nord et l’autoroute Ville-Marie au sud, le quadrilatère bétonné et dominé en son centre par la tour de Radio-Canada occupe une superficie de 765 000 de pieds carrés.
À compter de 2020, et ce, sur une période qui pourrait s’étirer sur une décennie, le Groupe Mach cherchera à redonner vie à ce site anciennement habité du Centre-Sud de Montréal, connu sous le nom de Faubourg à m’lasse. Ce quartier, où vivaient 5000 personnes, a été rasé au début des années 1960 pour y construire la tour de 28 étages de Radio-Canada. Celle-ci (290000 pi2 de superficie) et les terrains attenants ont été vendus au promoteur pour un peu plus de 42,2 millions de dollars en juillet 2017.
En lieu et place, le Groupe Mach, qui a tenté de mettre la main sur Transat le printemps dernier, se lance pour défi de construire un tout nouveau quartier, où se côtoieront des résidences, des commerces et des bureaux de la manière la plus harmonieuse possible. À terme, Mach prévoit la construction de pas moins de 4000 unités d’habitation – de type copropriété (1500), locatif (1900) et social (600) – ; d’un million de pi2 de bureaux (l’équivalent de la Place Ville-Marie), de 80 espaces commerciaux (de 1000 à 80000 pi2 chacun), et de 900000 pi2 de stationnements souterrains.
Ce site, résume le vice-président immobilier du Groupe Mach, Christopher Sweetnam-Holmes, deviendra un « quartier total » où l’on trouvera toutes les fonctions nécessaires au travail et à la vie en communauté, « sans pour autant qu’il se referme sur lui-même ».
Ce quartier, poursuit-il, saura comprendre tous les commerces de proximité nécessaires à la vie d’un quartier (épiceries, cafés, restaurants, nettoyeurs, coiffeurs, clinique médicale) tout en s’inscrivant dans le prolongement des milieux environnants, notamment ceux du quartier des affaires à l’ouest, du Village au nord, et même du redéveloppement à venir du site du siège de la Brasserie Molson, aux abords du fleuve.
« Nous avons compris que pour créer une véritable mixité sociale, dans un quartier populaire, il faut d’abord saisir le génie des lieux qui nous accueillent et n’oublier personne », peut-on lire sur le site internet qu’a créé le promoteur pour rendre compte de ses actions et intentions d’ici à la fin des travaux, prévus pour 2028.
Les échanges entrepris auraient déjà permis des modifications. Entre autres, le promoteur prévoit maintenant la cession d’un parc municipal de 56000 pi2, la construction d’une école primaire de 40000 pi2 sur cinq étages et plus de 40000 pi2 d’espaces réservés à un usage social ou communautaire.
Outre la crainte que ce projet n’entraîne une réduction des revenus pour les détaillants de Sainte-Catherine Est, des voix s’élèvent contre le risque que ce projet vienne ajouter une pression à la hausse sur le marché de l’habitation du secteur. Une préoccupation chère à l’administration de Valérie Plante.
À ce sujet, M. Sweetnam-Holmes estime au contraire que la construction de 4000nouveaux logements, dans cinq grands ensembles de 14 étages, viendra alléger la pression. Pour l’heure, on pense les regrouper dans cinq grands ensembles de 14 étages. Du nombre, 400 (10% de l’ensemble) seront à vendre ou à louer à des prix qualifiés d’« abordables », et 600 autres (15% de l’ensemble) seront des logements sociaux.
La taille des logements variera du studio de 380 pi2 à des appartements pouvant comprendre trois chambres à coucher et un stationnement souterrain. Au total, on estime que 6000 personnes pourraient y habiter. Si tout va comme prévu, la livraison des logements devrait débuter à compter de 2023.