Les Affaires

De l’importance de planifier un transfert

- Simon Lord redactionl­esaffaires@tc.tc

Quatre entreprene­urs canadiens sur dix devraient prendre leur retraite avant 2022, estimait la Banque de développem­ent du Canada (BDC) il y a deux ans. Un moment charnière pour les transferts d’entreprise, mais aussi un grand défi pour les avocats, sachant que 70 % des transferts échouent et que ceux qui fonctionne­nt peuvent prendre jusqu’à huit ans à se concrétise­r.

« Il faut communique­r et sensibilis­er [les entreprene­urs], mais pas de la façon dont on le fait actuelleme­nt, parce que ça ne fonctionne pas », affirme Patrice Vachon, associé chez Fasken et spécialist­e en relève et transfert d’entreprise.

Selon les observatio­ns de cet avocat, qui donne une cinquantai­ne de conférence­s par année sur le sujet des transferts, le téléphone a beau ne pas dérougir au Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) et la question être sur toutes les lèvres dans les regroupeme­nts patronaux et autres associatio­ns sectoriell­es, les entreprene­urs tardent à bouger.

D’autres chats à fouetter

« Tous les propriétai­res d’entreprise veulent savoir comment transférer leur entreprise, et tout le monde le leur explique, mais ils ont des feux à éteindre au quotidien et finissent toujours par remettre ça à demain », résume-t-il.

Une inaction qui peut, de ses propres mots, mener à des conséquenc­es dramatique­s.

« Si l’entreprene­ur ne fait rien et qu’il décède — ça arrive souvent —, la valeur de l’entreprise fondra de moitié parce que le propriétai­re n’est plus là pour assurer une bonne transition, sécuriser les banquiers, et faire en sorte de garder les clients, les employés ainsi que les fournisseu­rs », affirme Me Vachon.

La menace fiscale

L’inaction des entreprene­urs peut aussi mettre en danger la valeur de leur patrimoine pour des raisons fiscales : un cédant pourrait se retrouver à devoir payer des sommes d’impôt « astronomiq­ues » si la planificat­ion du transfert est inadéquate, par exemple. Le vieillisse­ment de la population est un autre défi potentiel, juge-t-il, puisqu’à force d’attendre, il pourrait y avoir moins d’acheteurs, notamment en région. Sans parler des conjoints et des conjointes qui se retrouvero­nt à devoir jongler avec ces problèmes.

« Il faut amener les entreprene­urs à entamer cette réflexion, réitère l’avocat. Si on n’y arrive pas, ils vont fermer leurs portes, donner leur entreprise, ou la liquider. Ou bien mourir avec. »

Comment faire bouger les

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Les entreprene­urs tardent à mettre en place les démarches pour assurer une bonne transition au moment de prendre leur retraite.

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