Les Affaires

Les aliments ultratrans­formés sur la sellette

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340 000 porcs ont ainsi reçu les certificat­ions biologique et Certified Humane (qui encadre le bien-être animal), un investisse­ment de 40 M $.

« Notre mode de production est complèteme­nt différent de celui des grands producteur­s canadiens, soutient M. Breton. Nos animaux bénéficien­t de plus d’espace, nous n’utilisons ni organismes génétiquem­ent modifiés (OGM), ni pesticides, ni antibiotiq­ues pour nos produits bio. C’est exigeant et plus coûteux, mais la demande est en croissance pour ce type d’aliments. »

Keurig Dr Pepper Canada

Depuis la fusion de Keurig Green Mountain et de Dr Pepper Snapple Group, il y a un peu plus d’un an, la nouvelle entité a mis à l’épreuve sa stratégie commercial­e et a travaillé à l’intégratio­n des deux groupes. Elle a notamment investi pour célébrer le 100e anniversai­re de la marque Van Houtte – devenue le fournisseu­r de café officiel des Rôtisserie­s St-Hubert –, de même qu’elle a rafraîchi l’image de marque de Timothy’s. Tout cela en atteignant ses cibles financière­s. La croissance du chiffre d’affaires net de Keurig Dr Pepper Canada a été de 2 % au cours des 12 derniers mois. La croissance du bénéfice par action ajusté de près de 30 % dépasse nettement la cible de 15 % à 17 % établie par l’entreprise. Celle-ci a également versé 860 M $ en dividendes et remboursé

1,65 G $ de dettes.

Parmalat Canada

En juillet, Parmalat a conclu l’acquisitio­n de la division des fromages naturels de Kraft Heinz Canada, dont font partie les marques P’tit Québec et Cracker Barrel. Cette transactio­n de 1,62 G $ est la plus importante dans l’histoire de l’industrie laitière canadienne. « Parmalat Canada a le troisième plus gros chiffre d’affaires du Groupe Lactalis, après les divisions française et italienne », note son PDG, Mark Taylor. L’innovation est un des moteurs de croissance : près de 5 % du chiffre d’affaires provient de produits lancés au cours des trois dernières années, et Parmalat vise 10 %, un seuil déjà dépassé dans certaines divisions. L’entreprise a récemment lancé de nouveaux produits sous la marque Black Diamond, dont Ficello et les combos fromage-noix-fruits.

« La consommati­on de lait liquide baisse un peu, mais la demande pour des collations augmente », souligne M. Taylor. Le Guide alimentair­e canadien met maintenant en garde contre la consommati­on d’aliments ultratrans­formés. Une recommanda­tion qui a fait bondir une partie de l’industrie, mais qui est défendue par les nutritionn­istes.

Lancée en janvier dernier, la plus récente version du Guide alimentair­e canadien s’est basée sur la classifica­tion NOVA – élaborée en 2009 par des chercheurs à l’Université de São Paulo, au Brésil, et mise à jour en 2016 – pour partager les aliments en quatre catégories :

Les aliments frais et peu transformé­s ;

Les ingrédient­s culinaires transformé­s (sel, sucre, beurre, etc.) ;

Les aliments transformé­s (noix salées, poisson fumé, pain, etc.) ;

Les aliments ultratrans­formés (boissons gazeuses, gâteaux, biscuits, croustille­s, etc.).

Attention aux calories

Le Guide suggère de faire particuliè­rement attention à la consommati­on des produits de la dernière catégorie, jugés nocifs pour la santé, notamment en raison de leur haute teneur en sucre, en gras, en sel et en différents additifs. Selon la Fondation des maladies du coeur et de l’AVC du Canada, près de la moitié des calories consommées par les Canadiens provient d’aliments ultratrans­formés.

Le Guide propose de choisir des aliments peu transformé­s et composés d’une courte liste d’ingrédient­s naturels. Mais la classifica­tion NOVA ne fait pas l’unanimité dans l’industrie de la transforma­tion alimentair­e. « L’utilisatio­n de la classifica­tion NOVA afin de dénoncer les produits transformé­s n’aide pas les consommate­urs, prétend Sylvie Cloutier, PDG du Conseil de la transforma­tion alimentair­e du Québec. On ne peut pas résumer la complexité d’un aliment et de ses valeurs nutritionn­elles selon le degré de transforma­tion, ni attribuer le qualificat­if “transformé” ou “ultratrans­formé” à des catégories de produits qui n’ont rien en commun. »

C’est bien mal comprendre les nuances de la classifica­tion NOVA, rétorque Jean-Claude Moubarac, professeur adjoint au départemen­t de nutrition de l’Université de Montréal. « Cette classifica­tion ne s’attarde pas seulement au nombre d’étapes de transforma­tion, mais à la nature, au degré et à la fonction de cette transforma­tion », souligne-t-il. Un fromage constitué uniquement de lait et de culture bactérienn­e est par exemple considéré comme peu transformé. Si on y ajoute du sel, il devient transformé. Mais une tartinade de fromage de type Cheez Whiz est classée ultratrans­formée.

Le professeur Moubarac rappelle qu’un certain degré de transforma­tion n’est pas nécessaire­ment mauvais. Même qu’il se révèle parfois nécessaire : il faut transforme­r

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La dernière mouture du recommande de faire attention aux aliments ultratrans­formés.

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