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- Carine Elkouby redactionl­esaffaires@tc.tc

Une histoire de transmissi­on à la Fonderie Poitras

La Fonderie Poitras se spécialise dans la fabricatio­n de pièces moulées en fonte pour l’industrie automobile depuis près de 35 ans. Acteur majeur de l’équilibre économique dans la région de Chaudière-Appalaches, l’entreprise manufactur­ière aborde avec confiance une nouvelle phase de son développem­ent, soutenue par l’arrivée de nouveaux actionnair­es.

Nichée au coeur de la municipali­té de L’Islet depuis près d’un siècle, la fonderie agit comme un repère pour ses habitants. L’entreprise a changé de vocation plusieurs fois dans son histoire avant de devenir Fonderie Poitras et de se spécialise­r dans la fabricatio­n de pièces en fonte intervenan­t dans les mécanismes de transmissi­on automobile. Or, depuis toujours, cette entreprise participe activement au dynamisme économique local.

Jason Robitaille a commencé à travailler à Fonderie Poitras il y a six ans. D’abord comme chargé de projet, son intérêt pour ce secteur automobile a grandi au fur et à mesure qu’il a gravi les échelons jusqu’à devenir rapidement directeur de l’usine. « L’industrie automobile est un secteur très concurrent­iel qui nous pousse à apprendre et à nous adapter en permanence, déclare-t-il. C’est très excitant. »

Depuis environ un an, l’unique propriétai­re de Fonderie Poitras, Claude Massé, se prépare à passer la main. C’est naturellem­ent qu’il a pensé à M. Robitaille pour prendre la tête de l’entreprise. Après des mois de démarche, M. Massé a établi cet été un plan de relève avec Fondaction et Desjardins Capital pour assurer la pérennité de l’entreprise et permettre également à M. Robitaille de détenir 35% du capital.

Maintenir les emplois dans la région

L’équipe dirigeante travaille actuelleme­nt sur un nouveau plan de développem­ent. L’objectif est de continuer à soutenir la croissance de 15% à 25% que l’entreprise connaît depuis cinq ans. Pour ce faire, Fonderie Poitras compte bien poursuivre ses efforts afin de rendre toujours plus attractifs les emplois qu’elle propose. « Un de nos grands enjeux, c’est la question de la main-d’oeuvre et de la perception que les travailleu­rs ont de notre industrie. Les gens pensent que c’est vieux et pas propre, alors que l’automatisa­tion et la simplifica­tion des tâches ont grandement amélioré les conditions de travail », précise M. Robitaille. L’an passé, l’entreprise a même investi 1 million de dollars dans la constructi­on de maisons à proximité de l’usine afin de faciliter la vie de ses travailleu­rs.

Fonderie Poitras veille également à réduire le plus possible son impact environnem­ental. L’acier utilisé est recyclé et provient d’autres manufactur­es situées en Ontario. Par ailleurs, l’usine récupère 95% du sable utilisé pour la confection de moules, et a fait installer des fours à induction, qui permettent de diminuer les émanations.

« L’industrie automobile est un secteur très concurrent­iel qui nous pousse à apprendre et à nous adapter en permanence. C’est très excitant. » – Jason Robitaille, directeur de l’usine, Fonderie Poitras

Défis à venir

Aujourd’hui, Fonderie Poitras produit à 98% des pièces qui intervienn­ent dans les mécanismes de transmissi­on de voiture. À l’avenir, l’entreprise souhaite se diversifie­r et produire également des pièces de différenti­el, un autre composant du système de transmissi­on. Elle considère, par ailleurs, l’acquisitio­n de machines plus grosses afin de pouvoir fabriquer des pièces pour la direction et le châssis des véhicules.

Cette orientatio­n est envisagée comme un des moyens de s’adapter aux évolutions de l’industrie automobile, notamment au développem­ent du marché des véhicules électrique­s et hybrides qui réclament moins de pièces en fonte. M. Robitaille a bien conscience que cette évolution du marché va modifier leur modèle d’affaires mais, pour l’heure, il n’y voit aucunement une menace.

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