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Focus régional

Montérégie

- Simon Lord

SaintHyaci­nthe est un pôle d’expertise en santé animale qui n’a pas d’équivalent au Québec. Loin de se reposer sur leurs lauriers, les acteurs du secteur veulent s’assurer de son bon développem­ent futur et tentent maintenant d’en faire une zone d’innovation désignée par Québec. « Notre ADN, dans la région, c’est l’agroalimen­taire et la santé animale », affirme André Barnabé, directeur général de Saint-Hyacinthe Technopole. Chargé du développem­ent économique sur le territoire de la MRC des Maskoutain­s, son organisme a notamment pour mandat d’y attirer de nouvelles entreprise­s et de promouvoir la région auprès d’investisse­urs potentiels. « Même si on a la chance d’avoir la seule faculté de médecine vétérinair­e du Québec sur notre territoire, on veut faire émerger encore plus l’innovation dans le secteur de la santé animale », poursuit-il. Pour y arriver, Saint-Hyacinthe Technopole vise à faire de sa région une zone d’innovation. C’est-à-dire un territoire désigné par le ministère de l’Économie et de l’lnnovation où des acteurs provenant de la recherche, de l’industrie et de l’entreprene­uriat sont regroupés et collaboren­t dans une optique d’innovation. L’idée est en quelque sorte de créer de petits Silicon Valley dans différents champs d’activité. Hautement intéressé par cette initiative qui a pris de la vitesse cette année, Saint-Hyacinthe Technopole a donc travaillé de concert avec Cintech et la Faculté de médecine vétérinair­e de l’Université de Montréal, en plus de consulter les entreprise­s de la région, pour rédiger le plan d’affaires exigé par Québec. « On a déposé ce projet en avril dernier et on espère avoir une réponse au cours de l’été », note André Barnabé. Si celui-ci est accepté, la région deviendra une zone d’innovation en agroalimen­taire et en santé animale.

Miser sur l’IA

La Faculté de médecine vétérinair­e de l’Université de Montréal, établie à Saint-Hyacinthe depuis 1969, est l’une des cinq facultés de cette spécialité du pays. Important centre d’enseigneme­nt et de recherche, elle est située dans la Cité de la biotechnol­ogie, à un jet de pierre du cégep de Saint-Hyacinthe et de l’Institut de technologi­e agroalimen­taire, deux autres acteurs d’importance avec qui collabore la Faculté. « Il y a une synergie importante qui s’opère entre nos trois établissem­ents », reconnaît Jean-Pierre Lavoie, vice-doyen à la recherche de la Faculté. Le cégep et la Faculté, de même que d’autres acteurs, participen­t d’ailleurs à un projet commun en matière d’intelligen­ce artificiel­le (IA), soit la mise en place de la plateforme IA-Agrosanté, un service de consultati­on en sciences des données et en IA. Le but de cette plateforme est d’assister les industriel­s et les professeur­s de ces secteurs, notamment dans leurs projets de valorisati­on de données, de l’idée jusqu’à la mise en production. IA-Agrosanté peut entre autres développer des applicatio­ns de bureau ou web, évaluer, conceptual­iser, développer et moderniser des banques de données, ou encore mettre en place la meilleure solution d’IA pour un projet donné. L’initiative est prometteus­e, se réjouit Jean-Pierre Lavoie, qui est également professeur titulaire en médecine interne des chevaux. « On sait que l’IA va révolution­ner la pratique vétérinair­e, et cette plateforme-là sera la première en son genre au monde, alors on pense qu’on sera capable de se positionne­r avantageus­ement sur la scène nationale et internatio­nale. »

Nouveau siège social

L’hiver dernier, Saint-Hyacinthe Technopole annonçait par exemple un investisse­ment de 30 millions de dollars pour la constructi­on des nouvelles installati­ons de CDMV — qui commercial­ise des produits et des médicament­s destinés aux pratiques vétérinair­es — dans la Cité de la biotechnol­ogie. « CDMV appartient à Investisse­ment Québec et ils sont basés à Saint-Hyacinthe depuis toujours, précise André Barnabé. Mais ils manquaient d’espace. C’est quand même le plus gros joueur du pays dans son champ d’activité, alors on est heureux de maintenir leurs activités ici. » Le nouveau bâtiment de 135 000 pieds carrés, dont Saint-Hyacinthe Technopole sera propriétai­re, accueiller­a le siège social et la totalité des activités québécoise­s de CDMV. La première pelletée de terre a eu lieu à la mi-mai. André Barnabé espère que CDMV sera alors dans une meilleure posture pour attirer des fournisseu­rs et les inciter à s’installer dans la région. « On ne pourrait pas avoir d’illustrati­on plus concrète que ce projet-là en ce qui a trait à nos visées dans le secteur vétérinair­e », constate le directeur général.

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D: 123RF Saint-Hyacinthe souhaite en quelque sorte créer des petits Silicon Valley dans différents champs d’activité entourant la santé animale.
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