Les Affaires

Un meilleur maillage pour savourer davantage de produits locaux

-

La pandémie a propulsé l’achat local. Pour les restaurant­s, les CPE, les épiceries ou autres entreprise­s vendant de la nourriture, cela signifie s’approvisio­nner auprès de petits producteur­s de chez nous. Mais ce maillage est parfois difficilem­ent réalisable en raison des coûts et de contrainte­s logistique­s. C’est là qu’intervient Arrivage, une jeune entreprise qui vise à promouvoir la vente directe de la ferme à ceux qui servent ou qui vendent de la nourriture. « Tout le monde veut consommer local, mais les distribute­urs ne sont pas capables de fournir, car ils offrent de gros volumes, ce qui ne répond ni aux besoins des petites exploitati­ons agricoles ni à ceux de CPE, de petites épiceries ou des restaurant­s indépendan­ts », explique Thibault Renouf, cofondateu­r et président d’Arrivage. La jeune pousse, qui existe depuis 2016, mais qui ne s’est incorporée qu’en 2019, a lancé sa nouvelle plateforme au printemps. Avec quelque 210 inscriptio­ns dans les trois premiers mois, elle estime que son service comble un besoin important. Nouveaux canaux de commercial­isation La PME se présente comme l’extension du « marché fermier ». Il met les producteur­s en relation avec des clients qui peuvent, grâce à l’applicatio­n, avoir des listes de prix pour les produits offerts dans leur secteur, et créer des listes spécifique­s selon les entreprise­s visées, le secteur et les volumes. C’est le producteur, qui peut même afficher son parcours de livraison sur une carte, qui s’occupe d’acheminer le produit. Selon Thibault Renouf, les acheteurs gagnent beaucoup de temps pour la prise de commande, la gestion de la commande et le suivi. « Ce qu’on simplifie, c’est tout ce qui touche la commande », dit-il. Offerte dans toutes les régions du Québec, cette formule est gratuite pour les acheteurs, tandis que les vendeurs doivent débourser des frais transactio­nnels qui ne dépassent pas 5 %. « On offre aux producteur­s de nouveaux canaux de commercial­isation. On réduit donc le risque en ayant des clients réguliers qui sont ainsi fidélisés. » Le patron d’Arrivage souligne aussi que la relation directe entre le producteur et l’acheteur permet réellement l’approvisio­nnement local à petite échelle. « Il y a très peu de produits artisanaux disponible­s si on n’achète pas directemen­t du producteur. Cette qualité coûte cher, donc si on ajoute un 50 % pour le distribute­ur, détaille-t-il, c’est trop cher. On offre une solution pour diminuer les coûts et rendre ces produits accessible­s. » Avec l’engouement pour l’achat local, les circuits courts, les produits originaux et de qualité ainsi que la multiplica­tion du nombre de petits producteur­s, Thibault Renouf croit que sa solution va s’imposer. « Que ce soit pour notre santé, l’environnem­ent ou pour le goût, les Québécois sont prêts à payer davantage pour un produit artisanal. On le voit avec la bière. On offre donc la possibilit­é aux restaurate­urs et aux détaillant­s d’amener ces produits directemen­t aux consommate­urs sans que cela soit prohibitif. » Le cofondateu­r mentionne aussi que ce type d’aliments fabriqués à petite échelle vient avec une histoire. C’est de la plus-value pour l’acheteur qui peut alors promouvoir le terroir. « L’épicier n’est pas fou, il ne fait pas cela par sensibilit­é, mais parce que les clients demandent d’où vient le produit », confie le dirigeant. Ainsi, le restaurate­ur peut par exemple identifier l’éleveur d’où proviennen­t les magrets de canards sur son menu, ce qui donne davantage de crédibilit­é à son engagement de servir local. Arrivage ne s’inquiète pas de trouver des agriculteu­rs, des pêcheurs ou des éleveurs, car il y en a beaucoup au Québec et ils ont des surplus à écouler. La jeune pousse espère avoir 1 000 acheteurs et 400 producteur­s d’ici juin prochain. L’entreprise planche en ce moment sur une approche régionale, pour mutualiser les livraisons et réduire les coûts. Elle compte également se lancer en Ontario l’an prochain.

 ??  ?? Pour affranchir ses clients du secteur de l’alimentati­on qui éprouvent des contrainte­s logistique­s, Arrivage offre une plateforme qui se présente comme l’extension du « marché fermier ».
Pour affranchir ses clients du secteur de l’alimentati­on qui éprouvent des contrainte­s logistique­s, Arrivage offre une plateforme qui se présente comme l’extension du « marché fermier ».

Newspapers in French

Newspapers from Canada