Les Affaires

Une riche pouponnièr­e en technologi­es vertes

- Claudine Hébert

Il fut un temps où l’industrie forestière dominait l’économie de la Mauricie. Cette époque révolue a cédé sa place à une nouvelle ère qui propulse désormais les technologi­es propres au rang de vedettes régionales. Plusieurs d’entre elles ont même déjà commencé à s’illustrer sur la scène internatio­nale. C’est notamment le cas de Waste Robotics, de Trois-Rivières, qui développe des solutions robotisées de gestion de matières résiduelle­s. Cette PME d’une quinzaine d’employés gagne plus de 90 % de ses revenus — « quelque part dans les sept chiffres », se contente de dire Katherine Diamond, sa directrice marketing — à l’extérieur du pays. « Présenteme­nt, nos technologi­es séduisent les marchés américain et européen », soutient Katherine Diamond. Spécialisé­e dans la fabricatio­n de robots conçus pour trier les matières résiduelle­s et plusieurs matériaux recyclable­s déposés dans un même bac, Waste Robotics évolue depuis cinq ans dans un secteur où les compétiteu­rs se comptent, en ce moment, sur les doigts d’une seule main, estime-t-elle. Les villes de Dunkerque, en France, et de Delano, au Minnesota, figurent parmi celles qui ont adopté la technologi­e trifluvien­ne pour gérer leurs collectes d’ordures. « Des tests ont montré que plus de 90 % des matières jetées ont été redirigées vers des contenants à compost », assure la porte-parole de la PME. Pour le moment, quelques MRC ont fait part d’un timide intérêt envers les solutions de Waste Robotics au Québec. « Nous devons continuer nos représenta­tions afin de démontrer aux élus que l’achat de nos robots revient deux fois moins cher que de poursuivre chaque semaine les trois collectes différente­s (ordures, compost et recyclage), maintient Katherine Diamond. En adoptant notre modèle de co-collecte, ces MRC pourraient aisément épargner 1 million de dollars (M $) annuelleme­nt par tranche de 100 000 habitants. »

Vive les véhicules électrique­s

Les revenus d’Ingenext proviennen­t essentiell­ement, eux aussi, d’une clientèle hors Québec. Rare entreprise sur la planète spécialisé­e dans le commerce de pièces usagées de véhicules électrique­s, de modules électroniq­ues ainsi que de contrôleur­s de batterie et de moteurs, cette jeune PME trifluvien­ne de 18 mois réalise déjà plus de 80 % de ses ventes ailleurs au Canada et aux États-Unis, indique son directeur général, Guillaume André. Ce dernier est aussi copropriét­aire de l’entreprise avec son père, Simon André. Parmi les quelque 1500 clients attirés par ses trousses de conversion de véhicule motorisé à essence en véhicule électrique, l’entreprise d’une quinzaine d’employés compte plusieurs sociétés minières et entreprise­s aéroportua­ires, souligne Guillaume André. La chaîne de restaurant­s St-Hubert s’est récemment ajoutée à la liste. À la demande de l’agence de publicité Sid Lee, Ingenext a en effet transformé une vieille Beetle Volkswagen 1967 en voiture électrique aux couleurs de la rôtisserie qui célèbre cette année son 70e anniversai­re. Du côté de Shawinigan, ce n’est qu’une question de temps avant que Theron ne franchisse les frontières du Québec. Installée dans les locaux de l’incubateur DigiHub, cette PME souhaite commercial­iser son véhicule tout-terrain électrique, le Reever, au cours des 12 prochains mois. Les trois concepteur­s de ce VTT (Bastien Theron, Michael Jomphe et Philippe Lafontaine) peaufinent leur produit depuis cinq ans. Grâce à l’aide financière du Centre d’excellence en efficacité énergétiqu­e, d’Investisse­ment Québec, de Rio Tinto et de l’Université du Québec à Trois-Rivières, l’entreprise compte produire une dizaine d’exemplaire­s d’ici la fin de l’année. « Des VTT qui serviront davantage de vitrines pour développer de futurs marchés », affirme Philippe Lafontaine, un des trois actionnair­es. Trois véhicules déjà servent de démonstrat­eurs, « et les trois sont vraiment mis à l’épreuve », insiste celui qui veille au design et au marketing du produit. Une deuxième ronde de financemen­t a été lancée cet été en vue de recueillir plus de 1 M $ dans le but de fabriquer une centaine de véhicules au cours de l’année 2022. L’équipe de Theron cherche d’ailleurs un local suffisamme­nt grand pour y loger sa future usine, si possible à Shawinigan.

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D : DM Kraft pour Unsplash La rivière Saint-Maurice, qui est balisée depuis 2013 sur 130 kilomètres, traverse entre autres Shawinigan avant d’aller se jeter dans le fleuve Saint-Laurent.

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