Dépasser les voeux pieux pour sauver la planète
À l’ouverture de la COP26, comme pour souligner l’Halloween qui avait lieu la même journée, nous avons assisté à un défilé de dirigeants politiques déguisés pour l’occasion en fervents défenseurs de l’environnement. Comme dans le passé, ils ont multiplié les belles promesses en sachant qu’il n’y aurait aucune imputabilité si celles-ci n’étaient pas respectées à l’avenir. L’inertie des dernières décennies a de quoi décourager même les plus optimistes. Les gouvernements des grandes démocraties occidentales ont montré leur incapacité à prendre les mesures radicales nécessaires pour freiner le cataclysme annoncé. Les citoyens, eux, sont coincés en étau entre leur volonté de bien faire et les difficultés d’agir différemment dans une société de consommation où tout pousse au gaspillage. Il reste un groupe qui a le potentiel de vraiment changer le cours des choses… vous, chers lecteurs. Cela traduit un certain « biais professionnel », me direz-vous, mais je suis profondément convaincue que le salut viendra des entreprises et des différents décisionnaires qui la composent. Avez-vous conscience de votre pouvoir potentiel sur la crise climatique ? Quelle que soit la taille de votre entreprise, le moindre geste a forcément une incidence écologique considérable. Votre influence ne s’arrête pas là. Selon le Baromètre de l’action climatique 2020 du média Unpointcinq et de l’Université Laval, les chefs d’entreprises sont les deuxièmes plus susceptibles d’inciter la population québécoise à en faire davantage pour le climat, juste après les scientifiques. La prise de conscience de cette responsabilité est vertigineuse, mais elle est aussi capitale. Déjà, un puissant vent de changement souffle. Ce sont 3 000 entreprises au monde qui se sont engagées à la neutralité carbone. Fin octobre, 91 grands patrons ont formé l’alliance des PDG leaders du climat. Le signal le plus puissant vient de la finance, secteur qui s’annonce comme le plus important catalyseur de transformation. Ainsi, 450 institutions financières détenant collectivement 130 billions de dollars se sont engagées à prendre en compte le climat dans leur décisions d’investissements. J’ai bon espoir que cette fois, les promesses seront tenues. En plus des risques liés au climat et les occasions présentées par l’économie verte, entamer un virage durable, c’est simplement une bonne décision d’affaires. Actionnaires, consommateurs, employés : la pression vient de toute part et elle ne fera que s’amplifier. Le compte à rebours est entamé et il est déjà minuit moins une. Chère communauté d’affaires, vous avez rendez-vous avec l’Histoire. Saurezvous être à la hauteur ?