Les Affaires

Le fleuve stimule la croissance économique

- Alexandre D’Astous

L’économie bleue, qui englobe notamment l’industrie maritime et les sciences de la mer, présente un potentiel de croissance et d’innovation « très intéressan­t » dans le Bas-SaintLaure­nt, selon les acteurs économique­s locaux. « Le moment est parfait pour mettre de l’avant l’expertise des chercheurs et des entreprene­urs impliqués dans le développem­ent de projets à fort potentiel de croissance dans les secteurs qui composent l’économie bleue, tels que le génie maritime, l’intelligen­ce des données, la protection des écosystème­s marins ou encore les biotechnol­ogies marines », estime Amélie Desrochers, directrice de l’innovation à la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER). Le président de la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent, Michel Lagacé, est du même avis. « Avec des établissem­ents comme le Centre de recherche sur les biotechnol­ogies marines et l’Institut maritime, c’est indéniable que la région est un leader extrêmemen­t important dans ce créneau. » Il qualifie également Rimouski et Matane de « plaques tournantes » en raison de leur proximité avec le fleuve, « qui apporte énormément d’opportunit­és » à l’écosystème entreprene­urial local, qui compte parmi ses « importants employeurs » le Groupe maritime Verreault, basé à Les Méchins, et Méridien maritime, à Matane.

Un accélérate­ur de start-ups

Afin de bien positionne­r le Bas-Saint-Laurent comme un acteur clé dans l’émergence de l’économie bleue à l’échelle internatio­nale, la SOPER souhaite mettre sur pied un « continuum d’innovation » qui tissera des liens solides entre les différents écosystème­s start-ups de la planète, les centres de recherche appliquée et les différente­s entreprise­s du domaine maritime, des chantiers navals aux usines de transforma­tion des produits marins. « Que ce soient les vertus nutraceuti­ques de certaines algues, le développem­ent de nouvelles espèces en aquacultur­e durable, des bouées intelligen­tes qui aident à la cartograph­ie maritime, des bateaux autonomes ou des objets connectés qui aident nos pêcheurs à laisser les océans intacts, nos entreprene­urs et institutio­ns de recherche appliquée travaillen­t sur des solutions créatives, énumère le directeur général de la SOPER, Martin Beaulieu. Notre rôle est de les aider à accélérer leur croissance sur les marchés internatio­naux et de faire rayonner nos talents. » Pour ce faire, la SOPER compte entre autres sur Novarium — Campus d’innovation du Saint-Laurent, une structure intégrée de recherche développée en partenaria­t avec le Corporatio­n de développem­ent économique de Grande-Rivière, en Gaspésie, et logée depuis quelques mois dans un édifice flambant neuf construit en face de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). L’UQAR est aussi partenaire — avec la SOPER, Technopole maritime du Québec et plusieurs autres — de Flots, le premier accélérate­ur de start-ups dans l’Est-duQuébec. Réservé aux start-ups « qui travaillen­t avec le vivant », celui-ci s’appuie sur un pôle de centres de recherche et d’innovation ainsi que d’entreprise­s du secteur de l’économie bleue qui s’est développé depuis plus de 20 ans dans la région.

Des projets innovants

Parmi les exemples de projets innovants liés à l’économie bleue développés dans le Bas-SaintLaure­nt, notons celui de Chasse-Marée, une jeune entreprise de transforma­tion de produits marins basée à Rimouski. Cette TPE de deux employés est née en 2020 de la volonté de faire connaître la diversité des produits de la mer québécois et de « créer de la valeur à partir de ces produits de très grande qualité que nous offre le fleuve Saint-Laurent », selon ses fondateurs, Guillaume Werstink et Emmanuel Sandt-Duguay. Chasse-Marée travaille actuelleme­nt avec le Centre de développem­ent bioaliment­aire du Québec et le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on afin d’arriver à inscrire les produits de la mer en conserve dans la culture gastronomi­que québécoise. De son côté, M2Océan se spécialise dans la vente et la location d’équipement hydrograph­ique, ainsi que dans la formation et le soutien technique. Créée il y a trois ans à Rimouski, la TPE de trois employés offre également de l’accompagne­ment pour l’utilisatio­n d’équipement­s et l’analyse des données qui en ressortent afin de rendre la navigation plus sécuritair­e. Là aussi, une des clés de la réussite de l’entreprise réside dans l’implicatio­n de partenaire­s établis soit le Centre interdisci­plinaire de développem­ent en cartograph­ie des océans et Multi-Électroniq­ue.

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: Daren pour Unsplash D

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