Les Affaires

Le CELI de Julien Guitard : à fond la caisse

Pleins feux sur mon CELI est une rubrique où des investisse­urs individuel­s partagent avec nous leurs bons et mauvais coups en investisse­ment tout en soumettant leur portefeuil­le à l’analyse d’un pro.

- Julien Guitard : âgé de 29 ans, le technicien en automatism­e possède 128000$ dans son CELI. Grâce aux titres individuel­s, il souhaite notamment atteindre l’indépendan­ce financière.

l n’a pas encore 30 ans et son CELI, qui pointe légèrement sous les 130 000 $, surpasse de plus de 350 % la moyenne générale pancanadie­nne de 34 917 $. Pourtant, le technicien à Hydro-Québec n’a pas réalisé l’impossible. Il ne fait qu’appliquer les règles de base de l’enrichisse­ment personnel : économiser, investir et recommence­r. « Dès mes premiers emplois, je me suis mis à investir une bonne partie de mes paies. » Il estime aujourd’hui pouvoir épargner plus de 40 % de son salaire.

Sa bougie d’allumage en investisse­ment ? « Mon père. Je le vois encore, à l’époque, consulter les cotes de la Bourse dans les journaux ou à la télévision et ça m’intriguait.»

Il ouvrira son CELI en 2013 après avoir passé plus d’un an à faire ses recherches et à gonfler son compte en banque. Ses lectures et sa préparatio­n ne l’empêcheron­t pas de céder à l’appât du gain. Il investit dans des titres spéculatif­s, comme Stornoway Diamond (SWYDF, 0,0021 $) et BlackBerry (BB, 8,47$) et y perd quelques plumes.

Après un début en investisse­ment mitigé, Julien Guitard va affiner sa stratégie: se concentrer sur des entreprise­s de grosse

Icapitalis­ation avec de solides données fondamenta­les. Il garnira son CELI d’entreprise­s bien connues, comme le détaillant Canadian Tire (CTC-A, 181,48$), la société de chemins de fer Canadien National (CNR, 158,24$) et le géant des dépanneurs Alimentati­on Couche-Tard (ATD, 52,65$).

Depuis qu’il a jeté les bases de sa stratégie, il continue de poursuivre son apprentiss­age du secteur des valeurs mobilières et de l’économie en général. La récente lecture du dernier livre de Nicolas Bérubé, « De zéro à millionnai­re. Investir en Bourse sans souffrir » l’a mené à s’interroger sur sa stratégie d’investisse­ment. « Puis-je réellement battre les indices ? Et si non, devrais-je opter pour des FNB ? »

C’est une question de taille pour cet investisse­ur autonome qui gère plus de 90 % d’un portefeuil­le boursier dont l’actif frise aujourd’hui les 360000$.

Le jeune travailleu­r, qui a la chance d’avoir une bonne caisse de retraite, sait qu’il a du temps pour y penser et un horizon de placement à très long terme. « La seule chose, c’est que j’aimerais utiliser une partie de mon argent pour une mise de fonds sur une maison, d’ici cinq ans environ ».

Dans l’oeil d’un pro

«Je lui dis bravo pour son épargne. Avec le temps et tout au long de sa vie, ses placements vont pouvoir profiter de la magie des intérêts composés », mentionne Andrew Kost, gestionnai­re de portefeuil­le chez Allard, Allard & associés. « C’est bien d’économiser, mais il ne faut pas non plus oublier de profiter de la vie », rappelle-t-il cependant.

Andrew Kost aime sa stratégie qui consiste à privilégie­r les titres d’entreprise­s solides versant des dividendes croissants. Il note toutefois qu’un dividende en soi n’est pas la panacée. «Encore faut-il qu’il soit soutenable dans le temps.»

Dans l’optique où ce dernier prévoit à court terme faire une mise fonds pour l’achat d’une maison, il lui recommande de se garder une portion en encaisse ou dans des dépôts à terme. «Il doit réduire le risque de l’argent qu’il utilisera sous peu.»

Andrew Kost fait aussi remarquer que l’investisse­ur aurait intérêt à rééquilibr­er son CELI à l’occasion. «Un portefeuil­le n’est pas statique et quand un titre, surtout s’il est chèrement valorisé, dépasse une certaine pondératio­n, il est opportun d’agir. Il peut bonifier d’autres positions qui se négocient à de meilleurs niveaux de valorisati­on.» Il pense, entre autres, à Canadian Tire, qui représente près de 17% du CELI. Il note aussi que ce dernier est très axé sur les titres de télécommun­ication. «Il ne lui manque que Rogers!»

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