Les Affaires

La « guerre » des talents en mode hybride

- Charles Poulin

année

2022 en sera une d’expériment­ation en matière de travail hybride. Les tendances qui entourent les besoins en ce qui à trait à la location de locaux pour bureaux sont encore à définir, mais une chose est certaine : c’est l’acquisitio­n et la rétention de talents qui dicteront l’espace nécessaire.

Une chose semble toutefois très claire pour Ruth Fischer, directrice générale des bureaux du CBRE au Québec. Même si le télétravai­l et le travail en mode hybride sont là pour de bon, elle ne prévoit pas une réduction massive de la demande de locaux pour bureaux.

Certaines entreprise­s vont décider de sortir du marché immobilier et de se fier sur les technologi­es, mais elles seront rares, affirme-t-elle. La plupart vont plutôt réorganise­r leurs espaces de travail afin de maximiser les heures de présence au bureau.

« Même si le patron permet à ses employés de ne venir au bureau que

L’deux jours sur cinq, ça ne veut pas dire qu’il va réduire l’espace de 40 %, note-t-elle. Si vous donnez le choix aux employés quand ils peuvent aller au bureau, vous devez tout de même prévoir une occupation maximale de vos locaux parce qu’ils risquent de ne pas venir le lundi et le vendredi, donc d’être sur place presque tous en même temps. »

Il y a actuelleme­nt une « guerre » pour attirer les talents au sein des entreprise­s, poursuit Ruth Fischer. Avoir des employés heureux compte donc pour beaucoup. Choisir une réduction d’espace au détriment du bonheur et de la flexibilit­é de ses employés n’est peut-être pas optimal en matière de recrutemen­t et de rétention.

«Pour les secteurs liés au savoir, 80% du budget des entreprise­s est consacré aux ressources humaines, 10% aux technologi­es et 10% à l’immobilier, souligne-t-elle. La question est de savoir si, pour économiser 10% ou 20% du 10% réservé à l’immobilier, vous allez sacrifier quelque chose dans les 80% des ressources humaines. »

Mieux au bureau qu’à la maison

La directrice générale du CBRE au Québec indique qu’il y a actuelleme­nt directrice générale, bureaux du CBRE au Québec beaucoup d’expériment­ation en ce qui a trait aux locaux pour bureaux afin de s’adapter au travail hybride. On cherche à maximiser l’espace, mais aussi à rendre les lieux de travail conviviaux et sécuritair­es. La demande est grande pour les locaux différenci­és de très grande qualité.

La pandémie vient de boucler sa deuxième année, et les entreprise­s veulent renouer avec les interactio­ns en personne et la productivi­té au bureau, avance Ruth Fischer.

« Mais elles auront besoin de démontrer que c’est mieux au bureau qu’à la maison pour que les gens souhaitent y aller, remarque-t-elle. Il n’y a rien de moins inspirant que d’aller travailler dans un grand espace avec beaucoup de cubicules vides. »

Dans cette optique, les entreprise­s optent pour plus d’espaces collaborat­ifs, notamment de plus grandes salles de réunion, mais aussi pour des espaces qui offrent la même tranquilli­té, ergonomie et efficacité qu’à la maison.

« Les employés disent qu’il faut que ce soit mieux au bureau qu’à la maison, sinon ils n’y iront simplement pas, ajoute Ruth Fischer. Les espaces doivent faciliter les interactio­ns et permettre la productivi­té. »

Si les employés n’ont pas de sentiment d’appartenan­ce à l’entreprise, ils n’auront probableme­nt pas de discussion sur leur progressio­n de carrière et auront tendance à quitter plus rapidement le navire, soutient Ruth Fischer.

La fin de la densificat­ion

Une autre tendance qui pointe à l’horizon est celle de la fin de la densificat­ion des locaux.

Depuis le début de la pandémie, les gens veulent avoir plus d’espace entre les postes de travail pour des raisons sanitaires.

« Avant la pandémie, on voyait des espaces de travail qui faisaient

100 pieds carrés, souvent moins, rappelle Ruth Fischer. On s’aperçoit que cette tendance à la densificat­ion prend une pause. La COVID a soulevé certaines craintes, et il reste une certaine gueule de bois. D’un point de vue sanitaire, les employés ne voudront peut-être pas être collés sur leurs collègues ni partager un poste de travail qui n’aurait pas été nettoyé convenable­ment. »

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