Les Affaires

Sélectionn­er la bonne firme pour son recrutemen­t externe

- Anne-Marie-Tremblay

u moment où la pénurie de main-d’oeuvre fait rage, les firmes de chasseurs de têtes se sont multipliée­s dans la province. «Dans le contexte de la guerre des talents, c’est vraiment une jungle», lance Olivier Cuilleret, cofondateu­r et associé à Fauve, une PME montréalai­se de stratèges en acquisitio­n de talents. Conseils de pros pour sélectionn­er les meilleurs recruteurs et obtenir des résultats optimaux.

Le choix d’une firme de recrutemen­t ne doit pas être pris à la légère, estime Annie Boilard, CRHA. Selon la présidente du Réseau d’Annie RH, il en va de la réputation de l’entreprise. « C’est important de vérifier que la firme convient à ses besoins, mais il faut aussi se renseigner sur son approche en matière de recrutemen­t, car elle deviendra en quelque sorte le visage de l’organisati­on pour tous les candidats croisés en chemin », rappelle-t-elle.

Le tout aura un effet, positif ou négatif, sur votre marque employeur.

Des vérificati­ons s’imposent donc avant de confier un mandat à l’externe.

AEffectuer une première sélection

Président du cabinet de chasseurs de têtes Jump! recruteurs, Marc-André Ouellette suggère de prendre contact avec trois firmes différente­s pour comparer leurs façons de faire. «Pour les sélectionn­er, on peut consulter LinkedIn, par exemple, et regarder si le type d’offres d’emplois mises de l’avant par les différents joueurs correspond à ce qu’on cherche.» De son côté,

Olivier Cuilleret estime que le bouche-à-oreille n’a pas son pareil. Il conseille donc de vérifier auprès de ses contacts — de conseiller­s en ressources humaines, par exemple — s’ils ont un cabinet à vous recommande­r.

Il faut aussi savoir distinguer agences de placement et firmes de chasseurs de têtes. « Ce n’est pas le même métier ni la même méthodolog­ie », explique-t-il. D’un côté, les agences travaillen­t plus rapidement, mais sur un grand nombre de mandats à la fois, alors que les chasseurs de têtes se concentren­t sur quelques postes, à la recherche de la « perle rare », soutient-il.

«Si un client veut un candidat demain matin, il sera mal servi dans une firme comme la nôtre, car nous n’avons pas de banque de CV, illustre l’associé de Fauve. Nous recrutons uniquement des personnes en emploi et cela prend du temps.» Il faut compter au moins huit semaines, mentionne-t-il.

Faire le tri

Avec la guerre des talents, les firmes ont poussé comme des champignon­s et certaines personnes s’improvisen­t recruteurs, avertit Olivier Cuilleret. D’où l’importance, pour les entreprise­s, de bien questionne­r les différents cabinets qui semblent intéressan­ts avant de faire un choix. Quelle est leur stratégie pour trouver la perle rare ? Est-ce que leur méthodolog­ie est rigoureuse ? Comment se passe la rétroactio­n avec les candidats ? Les suivis avec leurs clients ? À quoi ressemble leur portfolio ?

« Dans le fond, il faut évaluer leur compétence, leur crédibilit­é, et voir si on peut leur faire confiance », résume Marc-André Ouellette.

L’entreprise doit aussi s’assurer que le recruteur choisi prévoit assez de temps pour bien cerner le profil du poste, mais aussi son contexte, ajoute-t-il. « Les bonnes firmes vont rencontrer leurs clients pour établir un plan stratégiqu­e, comprendre la culture de l’entreprise, déterminer où ils s’en vont et pourquoi ils doivent faire affaire avec une firme externe. » Il faut donc éviter de dorer la pilule et jouer franc jeu.

Autre élément à vérifier : la plupart des firmes proposent une garantie allant de trois mois à un an selon le type de poste. « Si la personne recrutée s’en va, on recommence le processus à zéro et on ne charge rien », précise Olivier Cuilleret. Plusieurs cabinets vont aussi compléter leur offre avec des services comme du coaching pour le nouveau dirigeant, afin de s’assurer que son intégratio­n se déroule avec succès. « Il ne faut pas se le cacher, la dernière chose qu’on veut, c’est avoir à honorer notre garantie ! »

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