Les Affaires

Prospérer malgré l’adversité

- Marine Thomas Rédactrice en chef

Saviez-vous que pour décoller, les avions doivent faire face au vent ? Aussi contre-intuitif que cela puisse paraître, cette force contraire les aide à se propulser dans les airs. Or, cette loi physique semble aussi s’appliquer au monde des affaires. Pandémie, pénurie de main-d’oeuvre, crise de l’approvisio­nnement : les grandes entreprise­s font face à des défis d’une ampleur sans précédent. Et pourtant… elles s’en tirent brillammen­t !

C’est du moins ce que révèle notre classement 2022 des plus grandes entreprise­s du Québec (p. 18). Rappelez-vous, au printemps 2020, nous avions pris la déchirante décision de ne pas sonder les entreprise­s, pour la première fois de l’histoire de ce palmarès. L’an dernier, nous avions pu offrir un portrait de la situation, un an après le premier confinemen­t. Dans cette nouvelle édition, nous avons décidé de comparer les données de la fin de 2019 avec celles de décembre 2021, afin de mettre en lumière l’évolution du nombre d’employés pendant ces deux années. Il en ressort une photograph­ie historique des plus grands employeurs québécois d’avant la pandémie jusqu’à aujourd’hui. On y apprend notamment que les organisati­ons ont augmenté leurs effectifs en moyenne de 13% (p. 10). Tout un exploit par les temps qui courent!

Bien sûr, la situation est loin d’être uniforme, certaines entreprise­s ont subi les intempérie­s de plein fouet et remontent encore la pente. Même pour celles qui s’en sortent bien, la pénurie de main-d’oeuvre continue d’être un combat de tous les instants (p. 6). Il faut aussi nuancer: un nombre d’employés moins élevé n’est pas forcément négatif; cela peut aussi signifier un gain de productivi­té. L’inverse est cependant rarement vrai. On n’embauche pas massivemen­t à moins d’être en pleine expansion.

Pour croître, les entreprise­s ont mis en place différente­s stratégies : réorganisa­tion des tâches, acquisitio­n, automatisa­tion, etc. Cependant, elles ont toutes en commun d’avoir avant tout misé sur (à force de me lire, vous devriez me voir venir)… l’humain !

Respect. Confiance. Sentiment d’appartenan­ce. L’importance de ces éléments revient comme une litanie lorsqu’on lit les portraits (p. 13 à 17) des entreprise­s ayant connu de fortes variations de leur nombre d’employés depuis la pandémie. Intégrer un nouvel employé n’est jamais aisé. Imaginez en intégrer près de 7500 en deux ans, virtuellem­ent de surcroît, comme ce fut le cas de Desjardins! Pourtant, grâce à une culture d’entreprise forte, cela s’est fait tout naturellem­ent. La raison est toute simple: l’entreprise a investi bien en amont dans sa marque employeur, s’assurant d’avoir des valeurs bien ancrées et intégrées par tous, puis en a récolté les fruits lorsque la crise a frappé.

Dirigeants, que votre entreprise soit grande ou petite, tenez-vous prêts: le bonheur de vos employés sera bientôt — si ce n’est pas déjà le cas — votre principal indicateur de performanc­e.

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