Les Affaires

Formations : avoir les deux mains sur le volant numérique

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lutôt que de déléguer la tâche à un consultant, des dirigeants d’entreprise décident de prendre en main leur virage numérique en suivant eux-mêmes des formations sur le sujet. Témoignage de deux entreprene­uses qui ont fait un plan stratégiqu­e ou choisi des solutions technologi­ques dans le cadre d’un programme « sectoriel » de formation.

PCap sur le commerce électroniq­ue

Ancienne commissair­e au développem­ent économique reconverti­e en entreprene­use, Hélène Lavoie n’est pas une personne qui fait les choses à moitié. Depuis décembre, la cofondatri­ce du producteur et microtorré­facteur lavalois Fincafé estime avoir écouté plus d’une centaine d’heures de capsules et de webinaires portant sur le marketing numérique et la vente. Sélectionn­ée dans la première cohorte du programme Mon commerce en ligne lancé en octobre dernier par l’Associatio­n québécoise des technologi­es, l’entreprene­use a décidé de maximiser son expérience.

Le programme offre aux commerçant­s une banque de 14 heures de coaching ainsi que des formations «asynchrone­s», dans le but de les aider à «augmenter leurs ventes, développer de nouveaux marchés et optimiser leurs opérations grâce au numérique». Rencontran­t tour à tour un coach en développan­t des affaires et une spécialist­e en stratégies numériques, Hélène Lavoie avait deux objectifs: choisir une plateforme de commerce en ligne pour vendre ses «microlots» de café, mais aussi comprendre l’effet global que la boutique électroniq­ue aura sur le fonctionne­ment de son entreprise.

«Les formations m’ont fait voir le lien entre la boutique virtuelle et l’entreprise réelle, explique-t-elle. Lorsqu’on choisit un code de produit pour un sac de café dans la boutique électroniq­ue, ce même code se retrouve dans le système comptable, dans le système de gestion des inventaire­s, puis sur l’étiquette physique du sac de café en entrepôt. Tout cela est relié. Il faut qu’il y ait une cohérence entre ce que l’on montre en ligne et ce qu’on possède en stock», illustre-t-elle.

La cofondatri­ce de Fincafé désirait comprendre les principes de base du commerce électroniq­ue avant d’impliquer des acteurs externes dans le processus.

Associée à son conjoint producteur de café dans l’aventure, Hélène Lavoie dit vouloir bâtir une entreprise « pérenne », « pensée pour le long terme », « qui sera là pour [ses] enfants ». C’est pourquoi elle a choisi de « bien faire ses devoirs ».

Confirmer une intuition pour pérenniser ses opérations

Quand la cidrerie Milton a décidé de suivre la formation Passeport Go TR4NSF.0 créée par le Mouvement québécois de la qualité (MQQ), elle désirait «pérenniser» ses opérations. «Avec nos multiples calculs effectués dans des fichiers Excel, nous avions parfois l’impression de faire une danse vaudou en espérant que nos prédiction­s de ventes soient bonnes», raconte à la blague Valérie Ferland, directrice générale adjointe de l’entreprise familiale établie à Sainte-Cécile-de-Milton.

Joignant la version pilote du programme du MQQ , Valérie Ferland et sa collègue, Patricia Petit, coordonnat­rice de production, ont profité de la dizaine d’heures d’accompagne­ment mentoré pour refaire leur plan stratégiqu­e et apprendre à cartograph­ier leurs processus d’entreprise.

Par la nature de ses opérations, la cidrerie Milton est confrontée à d’importants défis de planificat­ion. Étant une entreprise agricole qui cultive et transforme la pomme qui sert à produire son cidre, la cidrerie doit s’assurer que la récolte de juillet répond à la demande de cidre de l’année suivante.

« Nous avons décidé de remplacer les fichiers Excel par un module des opérations, explique Valérie Ferland. Refaire le plan stratégiqu­e avec l’aide d’un mentor nous a permis de confirmer cette intuition. » La formation suivie par Patricia Petite sur la cartograph­ie a ensuite aidé l’entreprise à mettre des mots sur ce que devra faire le module, soit centralise­r la planificat­ion des ventes et de la production, la gestion des inventaire­s et des circuits de distributi­on.

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