Les Affaires

Steve Bélisle,

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gestionnai­re de portefeuil­les à Gestion de placements Manuvie 2019 à 25G$ US en 2021. Son plan d’affaires fonctionne.»

À plus petite échelle et comme investisse­ment périphériq­ue, Vincent Fournier aime aussi beaucoup la société informatiq­ue canadienne Quisitive (QUIS.V, 0,63$), basée à Toronto, qui offre également des solutions de paiements en partenaria­t, notamment, avec le géant technologi­que Microsoft par le truchement de la plateforme LedgerPay. «L’entreprise a innové avec une solution de paiement qui allie les qualités des cartes de paiement à celles des programmes de fidélisati­on. Un peu comme les grandes entreprise­s de commerce électroniq­ue, elle obtient des informatio­ns sur le profil de ses clients et leurs habitudes de consommati­on.» Il rappelle que l’entreprise s’apprête à commercial­iser la solution de paiement LedgerPay. «Par rapport à ses profits passés, le cours paraît cher, mais reflète le fait que sa solution devrait être reçue fort positiveme­nt par les commerces.» Quisitive a reçu en mars dernier la certificat­ion de MasterCard pour utiliser LedgerPay comme paiement par débit et crédit.

Transition vers le paiement électroniq­ue

Steve Bélisle, gestionnai­re de portefeuil­le principal à Gestion de placements Manuvie, aime les deux titres dominants du secteur que sont MasterCard (MA, 334,25 $ US) et

Visa (V, 200,27 $ US). « Peut-être davantage Visa à l’heure actuelle en raison des valorisati­ons. » Il qualifie ces entreprise­s de véritables « pipelines » par lesquels transitent la très grande majorité des transactio­ns.

Sur le plan de la croissance des revenus, Steve Bélisle croit qu’une économie qui évolue résolument vers le paiement électroniq­ue devrait leur être favorable à l’avenir. Cette transition, à ses yeux, est toujours en cours et est loin d’être finalisée. Il fait remarquer qu’aux États-Unis, beaucoup de transactio­ns se font encore en espèces et cette situation est similaire, voire plus marquée, dans les pays émergents et en voie de développem­ent. «Le volume de transactio­ns croît plus vite que l’économie, ce qui leur permet d’augmenter leurs revenus à des taux fort alléchants », dit-il.

Il juge que la pandémie, en raison de la baisse des transactio­ns transfront­alières (liées aux voyages), a été un moment opportun pour prendre des positions dans l’un ou l’autre de ces titres qui ont été plus affectés. « Il s’agit de payer le titre à un bon niveau d’évaluation. » MasterCard et Visa versent à leurs actionnair­es un dividende dont le rendement respectif est de 0,54% et de 0,69%.

Le gestionnai­re de portefeuil­le à Manuvie constate une forte compétitio­n dans l’écosystème des paiements électroniq­ues, spécialeme­nt dans l’univers du traitement « physique » des transactio­ns, où les marges sont moins intéressan­tes. « C’est plus facile de changer d’un système à l’autre. »

Il croit que le succès d’une entreprise comme la montréalai­se Nuvei

(NVEI, 59,33 $), un fournisseu­r de solutions de paiement, repose justement sur le choix de marchés plus nichés avec de meilleures barrières à l’entrée. «Ils réussissen­t à générer de bonnes marges, car ils sont centrés sur des créneaux plus réglementé­s et complexes: les jeux en ligne, les paris sportifs, etc.» Leur premier appel public à l’épargne remonte à l’automne 2020, et depuis, l’action a atteint un sommet de 170$ pour

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Cours cible moyen sur un an : 122,60 $ US

Cours cible moyen sur un an : 2,36 $

Cours cible moyen sur un an : 268,92 $ US

ensuite redescendr­e considérab­lement. La croisade d’un vendeur à découvert, Spruce Point Capital Management, en décembre dernier, a fait passableme­nt reculer le cours de l’action. «Les allégation­s financière­s du rapport n’étaient pas fondées, selon nous.» Steve Bélisle ne détient pas le titre en portefeuil­le, mais juge son évaluation attrayante au cours actuel.

Un titre qui pourrait rebondir

Pour Cimon Plante, gestionnai­re de portefeuil­le et conseiller principal en gestion de patrimoine à la Financière Banque Nationale, le titre de la montréalai­se Lightspeed (LSPD, 25,97$) pourrait rebondir et profiter de la réouvertur­e de l’économie, spécialeme­nt dans le secteur de la restaurati­on et du commerce de détail. «Ils sont verticalem­ent intégrés avec des systèmes de paiement, pour gérer les stocks et les paies ainsi que pour le commerce en ligne. Pour un commerçant, il s’agit d’une solution clé en main avec des systèmes intégrés. D’autant plus que ces outils sont intéressan­ts dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre. Tout ce que tu peux automatise­r, tu le fais.»

Trois facteurs expliquent selon lui la baisse récente du titre, passé de 165 $ à 24 $. D’abord, la chute des titres de croissance à l’automne. « Les multiples de ces entreprise­s se sont tous compressés, non sans raison, car ils étaient élevés. » À cela est venu s’ajouter le rapport d’un vendeur à découvert, Spruce Point Capital Management — la même firme d’investisse­ment qui avait pris à partie Nuvei. Il souligne que plusieurs analystes de Bay Street (Toronto) ne partagent toutefois pas les interpréta­tions du vendeur à découvert.

Enfin, Cimon Plante croit que Lightspeed, comme plusieurs autres entreprise­s de croissance toujours non rentables, a subi une réévaluati­on des multiples. « L’entreprise dit pouvoir augmenter d’ici cinq ans ses marges opérationn­elles de 20%.» Le gestionnai­re signale qu’ils ont monétisé leur plus récente collecte de fonds et disposent dorénavant de 1,2G$ de liquidités. «Ils ont donc les coudées franches pour absorber les pertes jusqu’à l’atteinte de la rentabilit­é. Ils ont même le pouvoir de faire des acquisitio­ns stratégiqu­es. »

À son sommet, l’action se négociait à 50 fois ses revenus, ratio récemment ramené à 7 fois. «Pour faire un comparable (très imparfait) avec Shopify (SHOP, 486,07 $), ce dernier se négocie à 14 fois son chiffre d’affaires; et Square, à 3 fois.» Le gestionnai­re détient Lightspeed en portefeuil­le.

Trois volets intéressan­ts

L’entreprise américaine Block (SQ , 81,65 $ US), ancienneme­nt connue sous le nom de Square, spécialisé­e en paiement en ligne, figure parmi ses titres favoris du secteur. Pour Cimon Plante, il y a trois volets à Block qui sont intéressan­ts.

Le premier est le système de paiement, « une interface connectée à Visa et à MasterCard qui améliore l’expérience paiement du consommate­ur ». Environ 60 % de son chiffre d’affaires provient du secteur de la restaurati­on et 35 % des détaillant­s. « Un thème qui va favoriser Square avec la réouvertur­e de l’économie. »

Le deuxième est leur Cash App qui va leur servir pour devenir une super applicatio­n. «C’est un système de transfert de paiement de gré à gré.»

L’autre aspect positif, selon le gestionnai­re de portefeuil­le à la Financière Banque Nationale, est leur récente acquisitio­n d’Afterpay l’été dernier. L’entreprise australien­ne est un spécialist­e du «achetez maintenant, payez plus tard» (Buy

Now Pay Later) et offre des paiements échelonnés sur plusieurs mois. «Ils auront donc un bras financier pour des approbatio­ns rapides, ce qui bonifiera leur offre de services.» Comme la majorité de ses pairs, le cours de l’action de Block a connu un important recul depuis l’automne, passant de 289$ US à moins de 100$ US.

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