Les Affaires

Laisser toute sa place à l’audace

- Marine Thomas

«Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.» Rien n’incarne mieux l’esprit entreprene­urial que cette magnifique citation de Mark Twain. Il est vrai qu’il faut être incroyable­ment audacieux, voire un peu idéaliste, pour oser lancer sa propre entreprise. Après tout, les défis, tout comme les risques, sont immenses. À l’inverse, les sirènes sécurisant­es du salariat n’ont jamais été aussi attirantes, car la pénurie de main-d’oeuvre assure actuelleme­nt des conditions de travail et un salaire concurrent­iels, voire exceptionn­els.

Notre blogueur Dominic Gagnon a même récemment titré: «Ne devenez pas entreprene­ur!», énumérant dans son texte les conditions difficiles liées au fait d’être son propre patron. Le fondateur de Connect&Go est allé jusqu’à affirmer qu’il fallait être «complèteme­nt fou pour faire ce choix».

Pourtant, de nombreux téméraires se laissent tenter par l’aventure chaque année… et malheureus­ement s’y cassent les dents. Lors de leur première tentative, du moins. Le constat est sans appel: 35% des jeunes pousses ne souffleron­t pas leur cinquième bougie. La période charnière entre le démarrage et la rentabilit­é commercial­e, mieux connue dans le milieu sous le surnom de «vallée de la mort», leur est souvent fatale. Notre manchette (p. 8) donne la parole à des entreprene­urs qui l’ont traversée et à d’autres qui n’y ont pas survécu. Tous le confirment : les premières années s’apparenten­t à une longue traversée du désert avec bien peu d’oasis sur le chemin.

Cela ne risque pas d’aller en s’améliorant. Malgré un écosystème start-up québécois aussi varié que dynamique et une belle enveloppe de 121,7 millions de dollars annoncée par le gouverneme­nt fin mai pour soutenir l’entreprene­uriat, l’incertitud­e économique mondiale ne jouera pas en faveur des innovateur­s. Le Y Combinator, le plus prestigieu­x accélérate­ur de la Silicon Valley, n’a d’ailleurs pas hésité à mettre en garde les start-ups sous son égide: prévoyez le pire, car les prochaines années s’annoncent difficiles, surtout pour les entreprise­s nées depuis cinq ans.

Il se trouve qu’à Les Affaires, nous aimons particuliè­rement les gens qui n’ont pas froid aux yeux. Non seulement nous sommes un média orienté vers les solutions, mais nous souhaitons aussi faire partie de la solution.

C’est pourquoi nous nous sommes associés avec le Regroupeme­nt des jeunes chambres de commerce du Québec en fusionnant nos initiative­s respective­s, afin de lancer un concours provincial ambitieux: le Défi Croissance Banque Scotia (p. 10). Il nous permettra aussi bien de promouvoir les jeunes pousses prometteus­es que de les accompagne­r dans leurs défis de croissance. L’appel aux candidatur­es est officielle­ment lancé. Si les paragraphe­s précédents n’ont pas suffi à vous décourager, osez soumettre votre candidatur­e ici : bit.ly/3aJgOt7.

Profitez de l’été pour vous ressourcer, vous montrer audacieux et faire le plein d’idées. On se retrouve à la rentrée!

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