Les Affaires

Reprise intéressan­te, mais le doute persiste

- Jean Gagnon Source : Refinitiv Datastream

es investisse­urs ont eu à faire face, de janvier à juin, à un recul important des marchés boursiers, le premier depuis la chute rapide qu’avait occasionné­e l’arrivée de la COVID-19 il y a plus de deux ans.

Lors de cet épisode, en 2020, autant la chute avait été brutale, autant une remontée s’était amorcée rapidement, et les marchés avaient tout repris en l’espace d’à peine six mois. La situation actuelle semble toutefois très différente.

LEn 2020, l’indice Dow Jones avait mis à peine un mois pour perdre plus de 30 %. Cette fois-ci, il a fallu près de six mois à l’indice pour subir un recul d’environ 20 %.

Alors qu’en 2020, la crainte que la pandémie n’entraîne une récession à l’échelle mondiale avait fait chuter le marché en ligne droite sans réelle tentative de reprise, cette année, l’indice a tenté une poussée à la hausse intéressan­te en mars, mais elle fut éphémère, et le marché a replongé encore plus rapidement pour atteindre un creux en juin.

Un certain optimisme s’est alors emparé des

L'indice Dow Jones peine à repasser au-dessus de sa moyenne mobile des 200 derniers jours marchés boursiers en juillet lorsque l’idée que la hausse du taux d’inflation avait peut-être atteint son sommet et qu’une baisse de l’indice des prix à la consommati­on allait maintenant s’amorcer. Depuis ce temps, l’indice Dow Jones a amorcé un nouveau mouvement à la hausse qui l’a ramené au-dessus de 34 000 points. Mais pour certains, l’indice aurait alors atteint son sommet.

C’est ce croit Dennis Mark, analyste technique à la Financière Banque Nationale. Il constate que le rallye de l’indice Dow Jones s’est arrêté durant la troisième semaine du mois d’août lorsqu’il a atteint sa moyenne mobile de 200 jours. Celle-ci est le reflet de la tendance à moyen terme, et tant que le niveau de l’indice demeure en deçà de cette moyenne, la tendance se veut négative.

Les taux d’intérêt et l’inflation

Pour Jean-Paul Giacometti, vice-président, gestionnai­re de portefeuil­le à Claret, la grande question demeure liée aux taux d’intérêt. Que feront-ils ? Ils affectent directemen­t les évaluation­s boursières. Plus vice-président, gestionnai­re de portefeuil­le, Claret les taux d’intérêt sont élevés, plus basse est la valeur intrinsèqu­e des titres boursiers. « Les Bourses s’écrasent lorsque les taux d’intérêt sont très élevés », dit-il.

Les banques centrales ont augmenté de façon significat­ive leurs taux directeurs depuis l’automne dernier, l’inflation devenant un problème majeur évident. À la suite de ces hausses de taux, les risques de récession deviennent évidemment plus grands.

Le gestionnai­re de portefeuil­le croit que ce n’est pas avant six mois que nous serons fixés sur ce qui nous attend au chapitre de l’inflation. Il reconnaît que les banques centrales pourraient être tentées de mettre fin dès que possible au cycle de hausses des taux d’intérêt. Mais ce serait une erreur selon lui, car cela relancerai­t l’inflation.

Que faire alors de son portefeuil­le ? De tout temps, les marchés ont eu à traverser des tempêtes, explique le gestionnai­re. Parfois, elles sont plus longues. « Pour l’investisse­ur, ce n’est pas une partie à court terme, il faut y mettre le temps. Si vous

« Pour l’investisse­ur, ce n’est pas une partie à court terme, il faut y mettre le temps. Si vous n’avez pas ce temps, ne vous aventurez pas trop sur le marché boursier pour le moment. » – Jean-Paul Giacometti,

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