« La volcanologie permet de protéger les populations »
Karen Pascal, volcanologue, travaille à l’observatoire volcanologique de Montserrat, un TOM britannique des Antilles.
En quoi consiste votre métier ?
Les volcanologues étudient les phénomènes volcaniques. C’est un travail que l’on fait avec d’autres spécialistes (des roches et de leur composition, des tremblements de terre, des groupes humains…). À Montserrat, nous surveillons l’activité du volcan actif de l’île : Soufrière Hills. Nous informons le gouvernement de l’île et celui du Royaume-uni, afin qu’ils assurent la sécurité des habitants.
Nous travaillons également à mieux comprendre le fonctionnement général du volcan. Moi, je suis spécialisée en déformation volcanique : j’analyse les changements de forme de la Soufrière, et même de l’île entière. Ils donnent des indices sur les mouvements du magma.
Pourquoi est-ce utile d’étudier les volcans ?
Environ 500 millions de personnes vivent à moins de 100 km d’un volcan actif. La volcanologie permet de comprendre les dangers liés à la présence d’un volcan, et de protéger les populations.
Elle a aussi d’autres utilités, comme le fait de mieux comprendre la formation et l’évolution de la Terre et des planètes.
Est-ce un métier dangereux ?
Nous sommes conscients des dangers liés à l’activité volcanique, et nous agissons en fonction. Par exemple, nous essayons de limiter le temps passé en zone d’exclusion, quand nous prenons des mesures ou réparons des équipements. Mais parfois, il faut aller chercher des informations alors qu’une éruption est en cours, ou très proche. Il arrive que des volcanologues soient blessés, ou même tués.
Quelle est la relation des habitants de Montserrat avec la Soufrière ?
Cela dépend de leur histoire et de leur expérience de l’activité volcanique. Avant de devenir active, en 1995, Soufrière Hills était considérée comme une montagne où on allait se promener, où l’on emmenait les touristes… Certains habitants ont connu la surprise et la terreur causées par les explosions, le stress des évacuations (devoir quitter sa maison), les destructions… Souvent, ils ont encore peur du volcan, sont en colère, mais ils sont aussi admiratifs face à sa puissance et à sa beauté. D’autres ont un rapport plus distant, parce qu’ils n’ont pas connu d’éruption.
Interview par H. Lasbleis